Les inspirations :
Refusant de se laisse cannibaliser par sa propre grammaire stylistique, Mary Katrantzou prend cette saison ses distances avec les imprimés numériques l'ayant rendu célèbre, afin de mieux se focaliser sur ces autres sortes de graphismes que sont les signes et les symboles.
La femme Mary Katrantzou :
Déesse contemporaine à mi-chemin entre la guerrière tribale, la muse moyenâgeuse et la working girl, la femme Mary Katrantzou - incarnée ici par Kirsten Owen - conjure le mauvais sort en faisant de ses toilettes des totems d'un nouveau genre. Oscillant entre volume sportswear, élégance surannée et tailoring masculin, sa garde-robe lui confère ainsi aisance et protection.
La collection :
Puisant sa charte graphique aussi bien au sein de la signalétique routière que parmi les armoiries féodales et les organigrammes du monde professionnel, la collection automne/hiver 2014-2015 de Mary Katrantzou se révèle particulièrement riche en patchworks symboliques. Une opulence graphique que la créatrice anglaise parvient à apaiser en organisant motifs et broderies de manière symétrique et en optant pour des cimaises plus sportswear que conceptuelles. Entre longues jupes plissées reliées par une bande centrale à des sous-pulls ornementés, toilettes entièrement cousues d'écussons, robes du soir en néo-cotte de mailles et poignée de tenues parées de sequins, l'humeur est également à la sophistication insolente, mêlant techniques traditionnelles et audace visionnaire. Difficile ainsi de ne pas tomber sous le charme des cottes de mailles ondoyantes, des symboles brodés ou encore des guipures non conventionnelles constituées d'éléments hétéroclites.
Les pièces fortes :
Si les robes semi-plissées et autres costumes aux imprimés léopard abstraits ne manquent pas de charme, ce sont néanmoins les sweat-shirts qui semblent le plus à même de séduire les modeuses. Déclinant l'ADN de la collection sur une tonalité aussi portable que facile à vivre, ces derniers résument à eux seuls le nouvel esprit Mary Katrantzou.
Ce que j'en pense :
Oubliés les volumes exagérés des saisons passées : désormais, Mary Katrantzou s'autorise la subtilité prêt-à-porter, et cela lui réussit plutôt bien. Allant plus loin que Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli (Valentino), elle offre aux broderies une fascinante modernité, sans rien leur enlever de panache. Avec cette collection, Mary Katrantzou nous prouve qu'elle est définitivement prête à jouer dans la cour des grands, même si l'on déplore sa propension à puiser au sein des dernières collections Dior et Givenchy...
Par Lise Huret, le 18 février 2014
Suivez-nous sur , et