Puis, saison après saison, celles et ceux ayant la charge de délivrer les précieux sésames ont vu les sollicitations se raréfier. Comme si, à force de se faire élitiste, le petit monde de la mode avait fini par lasser. À moins que ce ne soit l'explosion d'internet et des réseaux sociaux qui, en permettant aux fashionistas de suivre en temps réel défilés et backstages, ont grandement atténué leurs frustrations.
Un contexte particulier qui n'a cependant pas empêché Riccardo Tisci d'ouvrir le prochain show Givenchy au public. Pour y assister, il suffit ainsi de s'inscrire sur givenchyNYFW15.com - un site spécialement créé pour l'occasion - et de prier pour être dans les premiers...
Et si cette initiative arrive certainement un peu tard, il n'est guère étonnant de la voir émaner du meilleur ami de Kanye West et Kim Kardashian : faisant partie des créateurs les plus connectés de la fashion sphère (950.000 followers sur Instagram), Riccardo Tisci est parfaitement apte à répondre aux désirs de sa communauté.
Reste à savoir si cette démarche iconoclaste fera ou non école au sein du très sclérosé milieu de la mode. Car s'il est indéniable qu'elle pourrait lui apporter un vrai vent de fraîcheur en ouvrant les portes à de simples passionnés de mode (qui pourraient redonner vie au street-style via leurs looks "non sponsorisés" et insuffler une dimension festive à ces shows où tout le monde se lève avant même que les lumières soient rallumées), nul doute que les "happy few" du fashion system ne verront pas cela d'un très bon oeil.
La notion d'entre-soi étant consubstantielle à ce milieu, il serait ainsi surprenant de voir les gardiens du temple laisser se fissurer sans réagir le dernier rempart qui les sépare de "la masse". À suivre...
Par Lise Huret, le 03 septembre 2015
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J'ai eu la chance d'assister à un show Rochas au Palais de Tokyo (mon mec bossait dans l'événementiel et avait participé à la location du lieu) il y a quelques années et je dois dire que j'aurais aimé en voir plus. A cette période, je dévorais tout ce qu'il s'écrivait sur la mode, je traquais les silhouettes sur style.com, bref, j'étais une vraie dingue de fashion.
Plus le temps a passé, et plus je me suis lassée, sentant que de toute façon ce monde ne me serait jamais accessible (à moins que je décide d'y travailler... et encore). C'est dommage, car j'irais aux défilés volontiers, comme d'autres vont au théâtre, en payant ma place s'il le faut.