Calendrier Pirelli, la révolution
Oubliées les sylphides posant nues au coeur d'un lagon translucide et arborant des poses un brin lubriques : à l'occasion de son édition 2016, le "Cal" revoit sa charte esthétique en délaissant les mannequins au profit de femmes beaucoup moins stéréotypées...
Mythique et inaccessible au commun des mortels (il n'est offert qu'à une poignée de privilégiés), le calendrier Pirelli avait pris pour habitude de célébrer des physiques parfaitement en phase avec les critères des agences de mannequins. Sensuel, parfois légèrement érotique, "le Cal" - qui a toujours bénéficié du concours des plus grands photographes - contribuait ainsi à imposer à la gent féminine des critères de beauté de plus en plus irréels.Pour son édition 2016, Pirelli a cependant décidé de changer brusquement de cap en confiant à Annie Leibovitz la mission de "photographier des femmes remarquables". Le résultat est saisissant : en lieu et place des mannequins entièrement dénudées et à la silhouette souvent adolescente, on découvre ici douze femmes de caractère, à la beauté diverse et à la force indéniable. Elles ne sont d'ailleurs pas là uniquement pour leur physique : Leibovitz les saisit dans leur ensemble, leur unicité, nous livrant ainsi des images réellement inspirantes et à l'esthétique léchée. Sous l'objectif du photographe, la beauté retrouve une définition plurielle, surgissant non pas d'un hypothétique nombre d'or, mais plutôt d'un mélange complexe entre personnalité, talent, intelligence et incarnation…
En voulant ainsi "rompre avec le passé", Pirelli nous donne à espérer : le règne de la beauté standardisée que l'on nous impose depuis de nombreuses années arriverait-il sur sa fin ? Les mensurations des mannequins de l'agence IMG vont-elles enfin cesser d'être le mètre étalon de toute une génération ? Toujours est-il que pour une fois, on ne se retrouve pas ici à envier telle paire de jambes interminables, tels seins ultra fermes, tel ventre creux, telle ligne fuselée. Non, face à ces femmes à l'aura dense et à la beauté faite de rides, de rondeurs, de défauts, d'ovales pas toujours fermes et de regards perçants, on se prend à avoir terriblement envie d'être soi-même. Et cela fait un bien fou…
Voir toutes les photos : http://madame.lefigaro.fr/calendrier-pirelli-2016
Par Lise Huret, le 03 décembre 2015
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Personnellement, je n'ai pas besoin qu'un(e) photographe, aussi talentueux soit-il/elle, me pointe du doigt qui admirer.