Le confort, l'ultime qualité fashion ?
Et si se focaliser sur le confort était devenu pour les créateurs la meilleure façon de s'assurer de la pérennité du succès de leurs potentiels must have ?
Ces dernières années, lorsqu'une marque cherche à pousser un produit, elle n'hésite généralement pas à le distribuer généreusement aux rédactrices de mode et autres influenceurs du moment. Il n'est ainsi pas rare de voir apparaître simultanément sur bon nombre de blogs/comptes Instagram une pièce griffée dont la soudaine récurrence visuelle peut faire croire à une tendance massive. Pour autant, force est de constater que cela ne marche pas à tous les coups, comme nous le prouve le cas des baskets Fusion Dior/mules fourrées Gucci.Extravagantes et à priori peu faciles à porter, ces deux modèles avaient peu de chance de devenir naturellement des must have. Oui mais voilà, à force de les offrir à toute la crème de la fashion sphère, les deux maisons ont réussi à créer l'illusion d'un fulgurant succès. À la différence près que les Fusion ne firent pas long feu aux pieds des modeuses, contrairement aux mules Gucci que l'on continue encore de voir aujourd'hui, plusieurs mois après le matraquage visuel dont elles ont bénéficié.
Sur le papier, les savates en poils de yéti imaginées par Alessandro Michele n'ont pourtant rien de plus que les baskets couture de chez Dior. Rien, si ce n'est leur incroyable confort : là où les baskets LVMH ont tendance à blesser le bas de la malléole, les mules italiennes accueillent quant à elles le pied dans un cocon des plus douillets. Plus que le look d'une pièce ou que le nom de la griffe qui s'y voit apposée, le confort semble être plus que jamais une condition sine qua non à sa longévité. Peu importe la tendance : si les influenceuses/rédactrices de mode se sentent bien dans un produit, elles n'hésiteront pas à le reporter à l'envi. Un état de fait apparemment parfaitement assimilé par Carven, Kenzo et Burberry, qui choisirent de "pousser" respectivement un pull-over douillet, un sweat tout doux et un plaid réconfortant (plutôt qu'une jupe crayon étriquée ou qu'une paire d'escarpins sadomasochistes).
Autrement dit, avant de lancer une vaste opération de communication/distribution visant à booster un produit en particulier, les marques gagneraient certainement à vérifier préalablement le confort de ce dernier. Elles s'éviteraient ainsi quelques déboires…
De même, on imagine qu'un jeune créateur a aujourd'hui davantage intérêt - s'il veut pouvoir générer une dépendance chez les modeuses - à concevoir une pièce au confort addictif plutôt qu'une création extravagante...
Par Lise Huret, le 29 décembre 2015
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