Relation presse/marques : le début d'une nouvelle ère ?
A l'heure où les relations entre marques et journalistes semblent plus floues que jamais, certains tentent de faire évoluer les choses. Il faut dire qu'il en va de la crédibilité de la presse mode, et donc de sa survie…
S'il est désormais de notoriété publique que les produits présentés au sein de tel ou tel magazine de mode sont la plupart du temps piochés directement au sein de l'offre des griffes annonçant dans ledit magazine, les relations entre les journalistes et les marques restent quant à elles assez peu connues du grand public.Il ne fait pourtant aucun doute qu'en bridant l'esprit critique des rédactrices de mode, les échanges de bons procédés de type "cadeau contre parution presse" contribuent largement à la mauvaise santé de la presse mode. Difficile en effet de croire à la sincérité d'une rédactrice lorsque le produit qu'elle vante se retrouve simultanément dans les pages de ELLE, Grazia, Jalouse et autres Cosmopolitan, et quand celle-ci arbore régulièrement les cadeaux que les grandes griffes font aux journalistes des médias influents.
Un état de fait problématique que Géraldine Dormoy (responsable éditoriale web de L'Express Styles) a eu le courage de remettre en question, jugeant celui-ci dommageable pour la crédibilité de sa profession. Dans la pratique, les produits dont la valeur est supérieure à 100 euros ne sont plus acceptés ni par Géraldine, ni par son équipe. Ainsi libérée du joug tacite que les marques entretiennent à coups de privilèges et de cadeaux alléchants, la rédaction de L'Express Style a donc désormais toute latitude pour s'exprimer librement.
Bien entendu, on se doute que ce parti pris aura du mal à être accepté par les attachés de presse, tant le concept du "cadeau" est au centre de leur technique de séduction/coercition. Mais qu'importe, il est temps que ceux-ci revoient leur logiciel et comprennent qu'à l'heure où les instragrameuses inondent les réseaux sociaux de pièces distribuées par les marques, la presse mode n'a d'autre choix que de miser sur la transparence et l'honnêteté si elle veut continuer d'exister...
PS : Pour ma part, après avoir accepté un ou deux cadeaux lors de la première année de Tendances de mode, j'ai compris que ce procédé allait considérablement brider ma liberté d'expression, si bien que je les ai ensuite systématiquement refusés.
Par Lise Huret, le 10 février 2017
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J'apprécie vos plumes respectives,mais aussi le fait de ne pas avoir le sentiment que vous avez quelque chose à me vendre !
Bise gentil lutin !