4 silhouettes coup de coeur #5
À force de brasser des images, d'épingler à tout va, d'enchaîner les tendances et de scroller toujours plus vite, j'ai parfois l'impression de ne plus savoir ce que j'aime, ni pourquoi. J'ai donc décidé de faire régulièrement le point avec vous sur les silhouettes, les looks, les tenues qui, pour une raison ou pour une autre, me séduisent tout particulièrement…
Irréel, mais inspirant
En dépit de leur caractère "irréel" (à savoir déconnecté de la réalité de 99% des femmes), certaines photos street style provoquent en moi une véritable onde de choc d'évidence, à l'instar de cette silhouette shootée en 2016 par Adam Katz Sinding. Il faut dire qu'entre étoffe d'une extrême délicatesse, godillots légèrement twistés (de manière à éviter le premier degré), peau apparente et blazer masculin porté croisé et ceinturé de manière presque aléatoire, cette tenue concentre moult contradictions qui la rendent à la fois sublime, fragile et volontaire. De cette apparition signée Julie Pelipas, je retiens l'idée de marier les textures les plus diaphanes aux éléments les plus masculins de ma garde-robe.
Le dress code de la série "Stranger Things"
Entre innombrables références aux "Goonies" (un des 5 films ayant le plus marqué mon imaginaire) et réminiscences seventies au sein des looks eighties des différents protagonistes, la garde-robe des jeunes héros de la série "Stranger Things" me touche tout particulièrement (voir ici, ici, ici et là). De manière plus efficace que n'importe quelle séance de psychanalyse, cette irrésistible attirance envers ces tenues constituées d'éléments disparates m'éclaire d'ailleurs sur mes goûts en matière de looks : col en peau retournée, rayures horizontales mêlant jaune/vert/bleu canard ou orange/blanc/vert, tee-shirt ou sweat à imprimé décalé légèrement cheap, blouson fini par du bord-côte, sweat jaune pâle sur jean flare, pantalon en velours côtelé café au lait sont autant d'éléments qui me parlent instantanément et qu'il serait peut-être temps que je pense à incorporer à ma garde-robe...
Les mix and match The Gigi
Immergée dans mon Toronto ultra casual, j'avais oublié à quel point la mode italienne pouvait être délicieusement flamboyante. Il ne m'aura cependant suffi que d'une rapide plongée au sein du lookbook de la griffe The Gigi pour me souvenir pourquoi j'avais tant aimé vivre à Florence. Il faut dire les silhouettes de la collection A/H 2017/2018 se révèlent toutes aussi hypnotisantes que chaleureuses... Je pense notamment à l'imprimé tapisserie mixé à des rayures marinières et décliné dans un camaïeu de vieux rose et de bordeaux, aux harmonies inattendues de coloris (bordeaux/lavande/clémentine et bleu outremer/baillet/vieux rose), à l'orange cher aux Florentins qui se voit ici travaillé dans un style aussi contemporain que douillet, au vert lichen patinant un trio de couleurs primaires ou encore aux silhouettes au confort sophistiqué (voir ici et là). Ah, comme l'Italie me manque…
Veste d'homme et gestuelle romantique
Deux photographies (voir ici et là) m'ont rappelé ces derniers temps à quel point se glisser dans les vêtements de l'homme que l'on aime peut procurer un indicible plaisir, mêlé d'un fort sentiment d'invincibilité. Face à cette jeune femme en robe du soir (que j'imagine avoir subtilisé le pardessus de son cavalier pour s'enfuir déguster un café aux premières lueurs du jour) et cette Audrey Hepburn tout de court vêtue réchauffant ses frêles épaules grâce à un blazer trop grand, je me souviens du plaisir que j'avais eu à porter la chemise blanche de Julien le lendemain de notre mariage, mais aussi de la fierté que je ressentis lorsqu'il posa - devant mon père - son manteau sur mes épaules lors d'une soirée un peu fraîche...
Par Lise Huret, le 24 novembre 2017
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