Oscars 2023 : ce qu'il faut retenir

Élégante, gracieuse et humblement sûre d'elle-même, Michelle Yeoh - qui décrocha l'Oscar de la meilleure actrice - peut se targuer d'avoir su choisir une robe (Dior) célébrant avec justesse sa douceur raffinée (voir ici et là).
Si la tenue Louis Vuitton de Cate Blanchett ne démérite pas, on regrette néanmoins que l'actrice n'ait pas proposé quelque chose de plus enthousiasmant (voir ici).
Jamie Lee Curtis a beau apparaître particulièrement sculpturale, les baleines fictives de sa robe Dolce & Gabbana n'en ressemblent pas moins à une gaine en voie de déliquescence (voir ici).
Le syndrome "Scarlett O'Hara" fut diagnostiqué chez bon nombre d'invitées à la célèbre cérémonie hollywoodienne : de Florence Pugh à Elizabeth Banks en passant par Cara Delevingne, Fan Bingbing et Stephanie Hsu, toutes donnèrent l'impression d'avoir taillé leur toilette dans les rideaux de leur riche demeure... 
Mêlant coupe banalement sobre et traîne évoquant la dépouille d'un corbeau piñata, la robe Prada arborée par Hong Chau ne rend hommage ni la fraîcheur de l'actrice, ni à la maison italienne.
Si le mix "coupe courte + fourreau partiellement argenté + cape translucide brodée de diamants" fonctionne parfaitement sur le papier, force est de constater que dans la pratique, le manque d'espièglerie de ladite coupe et la dégaine de vestale aseptisée de l'ensemble Chanel diffusent sur l'ensemble de la silhouette une aura soporifique. Dommage, surtout lorsque l'on se souvient de l'opus 2017 qui avait vu apparaître sur son tapis rouge une Michelle Williams à la simplicité mutine…
Lady Gaga attira l'attention en portant une robe Versace dévoilée quelques jours auparavant lors du défilé A/H de la griffe. Une toilette très Mireille Darc… Pour autant, ce n'est pas l'audacieuse coupe de la robe de la jeune femme que l'on retiendra, mais plutôt son empressement non feint à se porter au secours d'un photographe qu'elle fit trébucher un instant plus tôt. 
Plus que jamais symbole du "girl power", l'imagerie de la sorcière semble avoir inspiré aussi bien Jessie Buckley que Molly Sims, qui semblent toutes deux en partance pour le casting d'Hocus Pocus…
Nicole Kidman a apparemment trouvé la localisation de la fontaine de Jouvence… (voir ici)
Ce n'est pas parce que le tapis rouge s'est mué en moquette beige que le port de l'orange se révèle plus aisé. Qu'il s'agisse du mix orange/noir (trop premier degré), du duo orange/sequins (trop déguisement) ou de l'ensemble orange/coupe glamour (trop alambiqué), cette couleur - qui lorsqu'elle est bien maîtrisée peut faire des merveilles au sein d'un look prêt-à-porter - n'est pas parvenue à briller en mode "soir". 
Kate Hudson semble bien s'amuser et c'est tout ce qui compte (voir ici).
Le glamour hollywoodien et subtilement rétro émanant de l'allure globale de Jessica Chastain s'avère presque trop parfait pour être séduisant (voir ici).
Si le mieux est l'ennemi du bien, le trop échancré est quant à lui l'ennemi de l'allure, comme nous le prouve - à ses dépens - Halle Berry (voir ici).
Une robe devrait être pensée pour être seyante en mouvement… (Ana de Armas en Louis Vuitton)
Le duo col montant/manches longues remporte l'Oscar du tandem stylistique à éviter absolument sur les tapis rouges/beiges (Melissa McCarthy et Karen Murphy).
Le regard de Colin Farrell lancé à son fils de 13 ans nous rend l'acteur particulièrement sympathique (voir ici). 
Si l'esprit "Jane Austen" de la robe Alexander McQueen de Rooney Mara ne manque pas de charme, la traîne de cette dernière - qui semble retenue par un élastique attaché à la va-vite - laisse songeur (voir ici). 
Alors que Rihanna n'en finit pas de décliner le concept de "future maman sexy", on regrette que celle-ci ne ne parvienne pas à insuffler un brin de subtilité à l'exercice (voir ici et là).
À la fois classique et intemporelle, la robe portée par Danai Gurirar et imaginée par Jason Wu fut l'une des belles surprises de la soirée. On est par contre moins convaincu - sur le plan esthétique - par la coiffure de l'actrice rendant hommage "aux femmes africaines portant des objets sur leur tête". 
Les futures mariées devraient trouver de quoi s'inspirer au sein de la revue de looks de cette cérémonie des Oscars, tant on eut parfois l'impression d'assister à un défilé Pronuptia (voir ici, ici, ici et là).
La toilette Moschino d'Angela Bassett n'est pas sans évoquer l'emballage "artistique" réalisé par certains fleuristes pour finaliser leurs bouquets... 
En entravant les mouvements de Jennifer Connelly, le fourreau conçu par Nicolas Ghesquière fige l'actrice dans une posture froide et empruntée.