Mostra de Venise 2023 : revue de style
Après deux mois passés entre plages paradisiaques et piscines à débordement, le petit monde du cinéma semble avoir pris un plaisir non dissimulé à se mettre sur son 31 à l'occasion des premiers jours de la 80e édition du festival du film de Venise. Auscultation à la loupe de cette bouffée de glamour...
À force d'être sage, le chic en devient parfois soporifique… (Sofia Coppola en Chanel)Plus que tout autre look monochrome, le all-over carbone ne souffre aucune imperfection. De la coupe à la matière, tout doit avoir été pensé pour sublimer sans éteindre, habiller sans effacer. Malheureusement, ni la coupe, ni la matière ne permettent ici cela (voir ici).
Il semblerait que les équipes de chez Saint Laurent se soient légèrement emmêlées les pinceaux : pas moins de trois invitées portaient en effet la même tenue (voir ici, ici et là).
Rien de tel qu'un détail discret mais original pour twister subtilement une tenue classique (Jacob Elordi).
Oui aux transparences préférant l'élégance à la sexyness premier degré ! (Lou de Laâge)
Certains vêtements sont plus photogéniques en mode statique, tandis que d'autres le sont davantage en mouvement. Lorsqu'ils parviennent à l'être dans les deux cas, c'est généralement le signe que le designer a très bien fait son travail. C'est notamment le cas de la toilette Balenciaga d'Isabelle Huppert, dont les franges argentées évoquent tour à tour une pluie ruisselante et un plumage irréel.
On regrette que l'ambassadrice de la griffe Balenciaga n'ait pas plus soigné sa coiffure. Le style grunge cher à la maison parisienne n'est en effet pas toujours des plus flatteurs…
Difficile de comprendre - au vu du manque d'élégance criant de la fente frontale/centrale - pourquoi les créateurs s'obstinent à en parer leurs robes (voir ici).
Si elle se vit largement plébiscitée lors de ce festival, la griffe - hautement en vogue - Miu Miu fut malheureusement rarement bien portée, entre premier degré (voir ici et là), stylisme aléatoire (voir ici) et problème de proportions (voir ici).
Sachant que trop d'informations sur un look a tendance a diminuer son impact, il eut été ici bien plus judicieux de choisir entre sequins et imprimé fleuri (Jessica Chastain en Armani).
Il est curieux de constater que des pièces Saint Laurent peuvent parfois ressembler à du mauvais H&M (Rafa Kalimann).
Longue jupe droite et tissu cassant ne font de toute évidence pas bon ménage (voir ici).
On regrette que les stylistes personnels des actrices n'analysent pas mieux les looks vus sur les podiums afin de comprendre - et de pouvoir ainsi reproduire - ce qui fait leur charme. Alors que le drapé nonchalant placé sur le côté de cette silhouette contribue beaucoup à la dégaine du look et que les boots créent un contraste intéressant avec la jupe hautement fendue, il est ainsi dommage que ledit drapé n'ait pas été correctement positionné et que les boots aient été remplacées par de classiques escarpins (voir ici).
Lorsque l'on choisit de faire des découpes le point fort d'une combinaison, il peut être judicieux de porter une attention particulière à l'endroit où celles-ci attireront l'attention… (voir ici)
Les poses manquant ostensiblement de naturel ont quelque chose de réellement crispant… (voir ici et là)
Moins le cou est long, plus l'on doit chercher à ouvrir le décolleté : une notion de base qui semble avoir échappé à ceux ayant choisi la tenue Louis Vuitton de Yalitza Aparicio… (voir ici)
Être très jolie, très mince et très déprimée est apparemment bien plus fréquent que ce que l'on peut supposer... (Irina Isasia)
Il suffit d'une jupe un brin trop longue et d'une paire de gants ne montant pas suffisamment haut sur l'avant-bras pour faire perdre sa subtilité à un look audacieux (silhouette Dior, tenue d'Alba Rohrwacher).
La tendance "fleur en tissu" fait actuellement rage, pour le meilleur… et souvent pour le pire (voir ici et là).
Toutes les poches ne sont pas faites pour être utilisées… (voir ici)
Ne jamais oublier que les tatouages sont des "vêtements" indélébiles qu'il sera parfois difficile de marier à ses tenues du moment… (Eleonora Carisi)
Dans un monde où tout change de plus en plus vite, la constance de Chanel à nous décevoir a presque quelque chose de rassurant… (voir ici)
Entre une piñata aux couleurs de Barbie et les travaux pratiques d'une classe de maternelle autour du papier toilette, difficile de savoir précisément ce que nous évoque le haut de la robe d'Olivia Palermo… (voir ici)
Rose et noir font rarement bon ménage (Anna Dello Russo en Armani).
À trop vouloir s'approprier un look (Michael Kors), on en finit parfois par passer complètement à côté de l'esprit originel de celui-ci (Malika Ayane).
Certains éléments méritent de se voir traités séparément, sous peine de frôler la caricature. Il est ainsi recommandé d'éviter de marier dentelle, teinte crème, asymétries et transparences sur la même tenue, à moins de vouloir explicitement évoquer le mariage d'Esmeralda (voir ici).
L'orange n'est à l'évidence pas la couleur la plus flatteuse pour évoluer sur un tapis rouge (Virginie Silla en Alaïa).
Rien de tel qu'un foulard porté en mode "Grace Kelly" pour apaiser un décolleté vertigineux (Nieves Álvarez).
Par Lise Huret, le 06 septembre 2023
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Et j'ai bien aimé la majorité des tenues Armani, notamment celle de Sydney Sweeney, avec la fleur rouge.
Isabelle était parfaite avec sa robe argentée.
Amal Clooney m'a surpris avec cette tenue datée et limite vulgaire.
Malgré quelques ratés, je trouve que l'ensemble des tenues est bien au-dessus de ce qu'on voit à Cannes généralement.
Et avec la grève à Hollywood, je ne pensais pas qu'on aurait droit à autant de red carpet.