Ballerines en mesh, jean slim, bikini tanga et autres hantises fashion
Après être revenue à plusieurs reprises ces dernières années sur certains de mes partis pris stylistiques, j'ai appris à ne plus jamais dire "jamais". Enfin… à quelques exceptions près. Je pense tout particulièrement à trois éléments qui n'ont aucune chance d'intégrer ou de réintégrer un jour ma penderie…
Les ballerines en mesh
La mode est facétieuse : elle aime tester régulièrement l'esprit critique des modeuses en propulsant au firmament des tendances des pièces/accessoires dont l'esthétique demande une réelle ouverture d'esprit pour être appréciés.
En ce qui me concerne, si je m'efforce d'accueillir les facéties de l'industrie fashion avec un zeste de recul, force est de constater que l'avènement des ballerines en mesh a récemment balayé mes aspirations de "bouddha wintourien". Après avoir été échaudée par le come-back des ballerines (notamment celles en cuir souple imaginées en 2017 par Phoebe Philo dont les fronces me rappellent celles d'un sac-poubelle), l'apparition de modèles évoquant au mieux un chapeau d'apiculteur pour orteils, au pire une étamine pour filtrer le beurre, a ainsi fortement ébranlé ma foi dans la bienveillance potentielle des stylistes (et plus particulièrement dans celle des soeurs Olsen à l'origine du phénomène).
Persuadée dans un premier temps qu'une création aussi peu flatteuse resterait lettre morte, j'ai observé avec fascination sa montée en puissance. En distribuant ces chaussures aux influenceuses qui façonnent les désirs des utilisatrices d'Instagram, la marque Khaite (entre autres) est en effet parvenue à faire du filet de pied un must-have : de Bottega Veneta à Alaïa en passant par The Row, on ne compte plus les griffes ayant troqué leurs tiges en cuir contre une texture aérée qui, une fois au contact des orteils, n'est pas sans évoquer certains produits de charcuterie...
Le jean slim
En matière de tendances, les choses vont souvent de pair : quand une pièce revient à la mode, elle entraîne généralement dans son sillage un comparse ayant connu son heure de gloire à la même période. On pense notamment au come-back des ballerines qui, s'il a récemment redonné le sourire à la griffe Repetto, a également offert un regain de visibilité à leur compagnon de toujours : le jean slim (le duo ballerines/jean slim constitue en effet le fer-de-lance des actuelles "réminiscences 2010"). Or, rien à mes yeux n'est moins flatteur qu'un jean slim (ou skinny). Souvent gorgé d'élasthanne, ce dernier moule - voire étrangle - la cuisse, puis se distend, créant dans les deux cas un effet contraire à celui que l'on attend d'un vêtement : offrir un supplément d'allure grâce à une matière qui se tient à la silhouette. Là où un jean droit accompagne la ligne de la jambe sans la comprimer, où un jean flare (sans élasthanne) injecte une nonchalance rétro au look et où un jean large bien ajusté aux hanches permet de jouer avec les volumes, le slim n'apporte rien. C'est un vêtement par défaut.
Les bas de maillots de bain tanga (ou brésilien)
Après plus de quatre ans passés au Portugal, je ne m'y suis toujours pas habituée : chaque fois que j'aperçois de dos une femme ayant opté pour un micro bikini, je baisse les yeux, gênée. Soit parce que j'ai l'impression qu'elle ne porte pas de maillot de bain, soit parce que son slip de bain semble s'enfoncer dans ses fesses davantage que ce qui avait été prévu initialement. Dans tous les cas, j'ai l'impression de regarder quelque chose que je ne suis pas censée voir. Le fait de faire voler en éclats toute notion de pudeur dès le premier orteil posé sur le sable chaud me laisse perplexe.
Autant dire que le string aquatique ne passera pas par moi. Or, au vu de l'appétence de l'offre de swimwear actuelle pour l'absence de matière, dénicher un nouveau maillot deux pièces ne va pas être aisé…
Mais aussi…
Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un sac baguette.
Les mini robes ultra moulantes ne permettant pas de manger sereinement un dessert.
Les bermudas s'arrêtant juste en dessous du genou.
Les baskets compensées.
Les mules à talons aiguilles.
La résille en général (et en particulier).
Et vous, quelles sont vos hantises fashion ?
Par Lise Huret, le 03 juin 2024
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