Mostra de Venise 2024 : revue de style
Après deux mois passés entre plages paradisiaques et piscines à débordement, le petit monde du cinéma semble avoir pris un plaisir non dissimulé à se mettre sur son 31 à l'occasion la 81e édition du festival du film de Venise. Auscultation à la loupe de cet exercice aussi jouissif que périlleux…
Une fois de plus, le ton sur ton robe/carnation se révèle être un combo peu flatteur, le manque de contraste rendant l'ensemble du look un peu terne (Angelina Jolie).Les drapés façon rideau d'opéra ayant une fâcheuse propension à briller par leur classicisme soporifique, il serait préférable de les réserver au dîner des correspondants de la Maison-Blanche (Jurnee Smollett en Louis Vuitton).
L'équilibre entre l'audace créative d'un designer et la passion dévorante d'un coiffeur pour le décollement de racines n'est pas facile à trouver, comme l'expérimenta Nicole Kidman à ses dépens (Nicole Kidman en Schiaparelli).
À l'instar de Sienna Miller et de Demi Moore, Brad Pitt semble avoir lui aussi trouvé l'emplacement de la fontaine de Jouvence (voir ici).
Afin de livrer son plein potentiel, le rose layette a besoin d'être traité de manière audacieuse, sous peine de sombrer dans les clichés glamour premier degré, Barbie ou encore papier Lotus (Amy Ryan, Sveva Alviti, Felicity Jones).
Quelle que soit la couleur ou le style de sa robe Armani, la longueur 7/8 tend à tasser la silhouette pourtant élancée d'Eva Green (voir ici et là).
En portant à nouveau le collier d'épaule Louis Vuitton qu'elle avait arboré lors du dernier Festival de Cannes, Cate Blanchett injecta un peu d'authenticité et de réalité au concept de tenue d'apparat.
Le dîner organisé par la marque Miu Miu fut l'occasion de confirmer que le manque de subtilité est bel et bien l'ennemi numéro un de l'allure (voir ici, ici, ici et là). Mais aussi que le bronzage sied particulièrement bien à Benedict Cumberbatch.
Si l'on en juge par leur manque de naturel et leur tentative de modifier visuellement leur apparence via une gestuelle particulière, il semblerait que certaines aient le fameux "Study of Pose: 1000 Poses by Coco Rocha" sur leur table de chevet (voir ici). Les teintes marron ou bronze siéent bien mieux à Angelina Jolie que les nuances nude (Saint Laurent, Tom Ford).
Le plaisir visible de Cate Blanchett à se réinventer subtilement à chaque apparition est aussi fascinant que jouissif à observer. L'actrice principale de la nouvelle série Apple TV "Disclaimer" s'amuse, tente et expérimente, le tout avec une espièglerie cérébrale qui nimbe chacune de ses tenues - aussi potentiellement clivantes soient-elles - d'une aura fédératrice (Louis Vuitton, Moschino, Armani Privé, Louis Vuitton, Armani Privé, Giorgio Armani).
Si l'on avait encore des doutes sur le potentiel manque d'élégance de la fusion entre collants tatoués et slip d'épilation, Eva Herzigova a eu la bonté d'âme de les balayer… (voir ici)
Il est dommage que les stylistes cantonnent Jenna Ortega aux looks évoquant de près ou de loin l'univers gothique (voir ici et là). Il en va de même pour sa consoeur Winona Ryder (voir ici et là).
Le rouge à lèvres noir n'est toujours pas une bonne idée… (Clara Galle)
Rien de tel qu'une sandale sans brides à la cheville pour éviter l'effet potentiellement tassant d'une longueur 7/8 (Felicity Jones en Dior).
Accorder sa tenue avec celle de sa compagne (ou de son compagnon) semble être dans l'air du temps (voir ici et là).
Sophie Wilde bouscule avec brio la dimension sagement classique de la robe noire (Loewe, 16Arlington).
Angelina Jolie profita de l'occasion pour se glisser dans l'une des créations de sa griffe "Atelier Jolie".
La robe "rideau "de Scarlett O'Hara continue d'inspirer les créateurs… (Stacy Martin en Louis Vuitton)
Aussi tendances soient-elles, certaines nuances de vert ont bien du mal à apparaître flatteuses (Emily Ratajkowski en Gucci). Les tapis rouges se suivent et les victimes consentantes de la maison Chanel n'en finissent pas de se multiplier… (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici et là)
Emma Corrin nous prouve que lorsqu'il se voit décliné dans un style bourgeois subtilement décalé, le vert pomme chimique n'est pas si rédhibitoire (Miu Miu).
Entre néo glamour et parti pris élégamment expérimental, les toilettes immaculées de Taylor Russell font mouche (Alaïa, Loewe).
Si mixer les carreaux est une bonne idée sur le papier, encore faut-il les télescoper de manière harmonieuse… (Alba Rohrwacher)
Portée avec naturel, la sublime robe Dior de Camille Cottin fit oublier son austère ensemble tunique/pantalon et sa tenue mêlant volants et dentelle arborée précédemment.
Évoquant le glamour des années 20, une touche de (fausse) fourrure s'invita avec plus ou moins d'à-propos sur le tapis rouge de la Mostra (Úrsula Corberò, Angelina Jolie).
Isabelle Huppert prend apparemment très au sérieux son rôle d'égérie Balenciaga : l'actrice de 71 ans piocha en effet la totalité de ses looks au sein du vestiaire de la griffe (voir ici, ici, ici, ici, ici et là).
Bien qu'il soit évident qu'il s'agit d'un exercice promotionnel, la complicité entre Brad Pitt et George Clooney n'en demeure pas moins jouissive à observer (voir ici).
Par Lise Huret, le 03 septembre 2024
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C'est toujours amusant de voir des personnes aussi belles se trouver aussi peu à leur avantage dans leurs fringues hors de prix...