Il y bouscule les codes de la traditionnelle meringue à volants, pose un regard tendre et décalé sur l'univers de la mariée et en extrait des créations uniques, qui ne pouvaient exister que sous ses doigts. La mariée reste une princesse, mais foncièrement ancrée dans son époque, où démesure, sexy attitude et revival années 40 se mélangent afin de mettre au monde des toilettes absolument désirables que l'on aimerait porter plus d'une fois dans sa vie.
Trois grandes lignes d'inspiration se distinguent au sein de cette nouvelle collection. Un esprit tycoon (le même qui a dernièrement sévi sur les catwalks de Dolce&Gabbana), se voit décliné en bustier argenté. Un design incisif aux reflets "odyssée de l'espace", associé à la légèreté aérienne du tulle, dessine des toilettes dignes d'une version luxe de Starmania qui raviront les avant-gardistes.
Ensuite le blanc se voit souligné de noir, les codes de l'élégance traversent les époques pour venir piocher au coeur de l'imagerie de la Nouvelle Orléans des volumes à la Scarlett O'Hara, ou une ligne épurée issue des années folles. Certains modèles rappellent le style Armani, d'autres celui de Vionnet, mais beaucoup ont le bon goût de l'inédit. Coup de coeur pour cette création aux surjupons de dentelle obscure, qui entre lingerie, opulence et romantisme, distille un doux parfum d'irrévérence majestueuse qui ne peut que nous séduire. Du côté de la Haute Couture, beaucoup ont dénigré cette année la tradition qui veut que les présentations se clôturent par une robe de mariée. Les petits nouveaux de la chambre syndicale de couture ne sont pas les seuls à ne pas s'être prêtés au jeu : Jean Paul Gaultier et Dior nous ont également privés de féerie nuptiale… Néanmoins, certaines maisons continuent à faire perdurer les us et coutume de la Haute Couture.
Chanel nous a ainsi offert en guise de robe de mariée une curieuse composition immaculée, entre tchador luxueux, manchon hivernal et débauche de plumes, le tout agrémenté d'une paire de lunettes noires, histoire de passer incognito… Déroutante, assurément théâtrale à la manière d'un Karl Lagerfeld tout en chic et fausse sobriété, cette toilette n'est pas de celle qui séduira les jeunes fiancées en quête de fraîcheur et de romantisme.
Stéphane Rolland se fait plus consensuel, tout en revisitant astucieusement les longs gants chers aux mariées. Il crée un heureux contraste entre la fluidité de la chute de plumes et le graphisme géométrique de la maille, mélangeant minimalisme et onirisme avec brio.
Baroque, impérial et digne du sacre de Joséphine, Christian Lacroix se moque du blanc, conserve juste le voile et plonge sa mariée dans une débauche de brocart et de feuilles d'or. Flamboyante sur un podium, on oublie de s'en inspirer pour choisir sa robe de mariée...
Par Lise Huret, le 01 novembre 2007
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