Que ce soit en tricorne Marc Jacobs, en bonnet oversize Galliano ou encore en béret léopard signé Ralph Lauren, il est évident que nous ne sortirons pas nue tête à la rentrée. Convaincues par le panama de l'été qui - en sauvant plus d'une de nos tenues du no look - est devenu indispensable, nous nous sommes familiarisées avec le port du chapeau.
Du coup, ce qui auparavant restait cloisonné dans la rubrique "fantasmes" de la gamme accessoires est devenu une réalité. Désormais, nombreuses sont celles qui osent - tête à chapeau ou pas - arborer au quotidien une capeline, un fedora, voire même un haut de forme. Mixés à des looks plus ou moins casuals, ces derniers parviennent à donner du chien aux plus fleurs bleues d'entre nous…
Cependant, si l'on veut ne pas tomber dans l'anecdotique, il faut savoir choisir un chapeau assez passe-partout pour nous éviter les écueils du déguisement, tout en ayant suffisamment de caractère pour signer notre style. Pour cela, point de tricorne ou de maille oversize en guise de bonnet, mais bien plus un modèle ayant fait ses preuves, que nous emprunterons au vestiaire masculin…
Conçu à l'origine pour remplacer les chapeaux mous trop fragiles des paysans, le chapeau melon est devenu au 19e siècle l'apanage des notables anglais. Par ailleurs, il s'est vite imposé comme l'un des accessoires phares de la comédie et du cinéma, permettant de créer facilement des personnages ambigus, entre fantaisie, classe et absurde. On se souvient ainsi de Laurel et Hardy, d'Orange Mécanique ou encore d'Hercule Poirot.
En dépit d'être toujours porté par les mondains du Prix de Diane Hermès, le chapeau melon s'est ainsi peu à peu infiltré dans le prêt-à-porter, n'ayant plus ni codes, ni appartenances. Désormais, celles et ceux qui l'arborent en tant qu'accessoire de mode recherchent en lui cette aura de dandy désabusé qui sied si bien aux looks loose-grunge-chic-british du moment.
Au niveau du dress code, on le porte soit à la Truffaut (mâtiné d'un peu de Patti Smith), soit à la Sonia Rykiel (en l'associant à la panoplie de la joyeuse petite Parisienne). Dans le premier cas, blazers, pull-overs fatigués, denims destroys et Philip Morris sont de rigueurs, tandis que dans l'autre ce sont les collants de couleurs, les mini-jupes insolentes et la chevelure au vent qui sont indispensables…
Pour dénicher le chapeau melon de l'automne, direction Les Petites, Urban Outfitters ou la chapellerie Julias au 59 boulevard Barbès. Et pour celles et ceux en escale à Londres, c'est au Portobello Road Market qu'il faudra jeter un coup d'oeil.
Par Lise Huret, le 18 juillet 2008
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