Le monde change, les tops models des années 90 mûrissent et celles qui furent - et sont encore - les références en matière de morphologie reconnaissent aujourd'hui que leur minceur, bien qu'idolâtrée, fut excessive. La dernière en date à l'avouer n'est autre que celle qui fut hissée au sommet de la starification grâce à sa silhouette diaphane : Kate Moss.
Le mannequin britannique reconnaît en effet (dans une interview donnée à un magazine américain) que manger sainement pour un jeune modèle s'avère être une mission impossible. Contrairement à ce que l'on a pu insinuer maintes fois, elle affirme n'avoir jamais été anorexique. Elle déclare ainsi avoir été victime du milieu dans lequel évoluent les mannequins, qui les pousse à ne quasiment rien manger. En effet, alors que sur les shootings on ne trouve bien souvent que de la junk food, la nourriture en avion s'avère souvent immangeable, tandis que s'alimenter en période de défilé est loin d'être la priorité…
Du coup, les filles se retrouvent à ne quasiment rien ingurgiter durant les périodes de shows. Il suffit d'observer les mannequins défilant à New York : 3 semaines plus tard, à Paris, elles ont quasiment toutes perdu le peu de rondeurs qui leur restait.
Quand ce n'est pas l'organisation désastreuse de l'emploi du temps des models qui les enjoint à la diète, ce sont les réflexions des directeurs de castings qui les plongent dans les affres de la culpabilisation. Kate Moss affirme ainsi n'avoir jamais désiré être aussi maigre ; devant son miroir, elle se jugeait d'ailleurs bien trop fine. Pourtant, à la même époque, plus la brindille s'affinait plus elle était plébiscitée. Autrement dit, celle que la presse a érigée en icône et qui est devenue le modèle à suivre de toute une génération se jugeait elle-même peu désirable et bien trop maigre…
Illusion, mystification, tromperie ? Que nous réserve encore la boite de pandore estampillée "sphère mode?? ? Sûrement bien des choses, comme par exemple des enjeux commerciaux qui nous échappent et qui se fichent souverainement du facteur humain. Ainsi, alors que dernièrement le monde de la fashion semblait enfin se préoccuper de la santé de ses bons petits soldats, la résolution visant à demander un certificat de santé à chaque modèle (afin de valider leur participation aux défilés) vient d'être annulée à New York, Milan et Paris...
On ne parlait pourtant ni de pesée, ni d'IMC, juste d'un laissez-passer médical qui aurait su faire la différence entre une fille naturellement très mince et une adolescente au bord de l'évanouissement. Cependant, les couturiers et les agences - soutenus par le petit monde bien pensant du milieu - ont unanimement refusé le concept. Craignaient-ils de voir les podiums désertés ?
Par Lise Huret, le 01 septembre 2008
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Moi je fais 18 IMC, j'aimerais bien savoir quel est l'IMc des mannequins...