Où trouver la marinière idéale ?
Comme je ne suis pas une très bonne shoppeuse, ce genre de pièces me pose pas mal de problèmes. La marinière, c'est un peu comme la quête du jean parfait : j'en ai déjà cherché maintes fois et je sais où en trouver - j'en ai d'ailleurs acheté plusieurs - mais j'attends toujours de trouver le modèle ultime.
En fait, je les ai presque toutes essayées, d'Armor Lux en passant par Guy Cotten, mais elles ne sont jamais comme je les rêve. Leurs encolures ne sont pas assez larges, pas assez échancrées... Quant aux cotons bretons, ce sont des matières usuelles qui doivent se patiner pendant 10 ans ; ils sont donc trop rêches et lourds pour être adoptés tout de suite et avoir un joli tombé.
Au final, je ne vois que deux solutions permettant de trouver sa marinière : il faut soit la porter régulièrement pendant plusieurs années, soit l'acheter en vintage. Ceci dit, si la marinière n'est pas facile à trouver, elle reste néanmoins une pièce indispensable...
En quoi la marinière te séduit-elle ?
J'ai un style assez classique, je privilégie donc les pièces fonctionnelles ayant été rodées par l'usage et par le temps. Une marinière c'est à la fois simple, graphique et dépouillé, ça fonctionne avec tout et c'est en cela que ça me parle. C'est androgyne, féminin ou masculin suivant la façon dont on la porte. En plus, on peut la porter en toutes occasions...
Glissée sous un blazer, avec un jean brut et une paire de talons, elle passera très bien pour une soirée. On peut également la porter le week-end avec des converses blanches et un short. Quant à la vraie marinière, assez longue, elle s'associera parfaitement avec une paire de leggings.
Par ailleurs, comme c'est une pièce classique il ne faut pas hésiter à la chahuter. Là par exemple, j'ai envie de la porter avec des carreaux, de mixer les rayures avec d'autres imprimés... Elle se prête à tous les jeux.
Qu'évoque-t-elle pour toi ?
Il y a tout un imaginaire autour d'elle, celui du marin, de Chanel... Mais pour moi, la marinière c'est avant tout l'Effrontée avec Charlotte Gainsbourg. Il y a vraiment un truc avec l'enfance... Ma mère m'avait d'ailleurs tricoté une robe à rayures tout à fait dans l'esprit marinière et qui avait cette encolure parfaite que je cherche encore aujourd'hui : l'encolure bateau, bien droite, laissant entrevoir l'épaule... Plus généralement, la marinière s'adapte à tous les âges et il suffit de voir comment Picasso la portait pour le comprendre.
De nombreux créateurs tels que Christophe Decarnin chez Balmain se réapproprient régulièrement la marinière, qu'en penses-tu ?
Le problème avec Balmain c'est que c'est déjà dépassé, c'est tellement marqué que personnellement je ne la porterais pas. Cependant, il a su oser proposer sa propre version. C'est d'ailleurs toujours agréable de voir une pièce alimenter régulièrement l'imaginaire des créateurs...
La marinière, éternelle ?
Il est vrai que ce qui me plaît avec la marinière, c'est son côté hors mode. On est à une époque où les tendances ne veulent plus dire grand-chose, il y en a tellement que l'on peut se permettre de porter à peu près tout ce que l'on veut. On ne sera jamais complètement à côté de la plaque, car tôt ou tard tout est recyclé...
À côté de cela, la marinière est une pièce qui vit en tant que telle. Elle peut se porter très simplement, et cela à n'importe quelle époque : lorsque tu t'en achètes une, tu sais que tu vas pouvoir la porter chaque année pendant 10 ans. Cela me fait d'ailleurs toujours rire de voir la presse consacrer chaque printemps une série à la marinière, nous démontrant combien elle est au top de la tendance alors que c'est tout simplement un basic. Sa grande force, c'est justement d'être toujours à la mode...
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Par Lise Huret, le 16 avril 2009
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