Certaines personnes se fichent de leur apparence et vivent très heureuses ainsi. D'autres ont besoin de contrôler leur image, à l'extrême ou de façon plus modérée, pour pouvoir se sentir bien dans leurs pompes, besoin de plaire aux autres ou de simplement se plaire à elles-mêmes.
J'ai passé ces dernières années à me chercher, comme tout être humain normalement constitué passant de l'âge béni de l'enfance à celui, déjà un peu plus compliqué, de l'âge adulte. Que ce soit dans mes comportements, mes envies, mes devoirs, mon style et surtout...mes cheveux.
Aussi loin que je m'en souvienne j'ai toujours eu une relation conflictuelle avec ce que j'appelle mon capital tignasse. Courts, longs, mi-longs, extensions, rouges, à moitié blonds, bouclés, cramés, crâne à moitié rasé, liste non exhaustive.
J'ai donc traversé une longue (et parfois pénible, je l'avoue) crise d'adolescence capillaire. Qui a créé chez moi de grands engouements, de grandes déceptions, qui ont brouillé un peu l'image que j'avais de moi-même. Qui suis-je? À quoi ai-je envie de ressembler? En essayant de ne jamais me baser sur les avis extérieurs (au pif celui de l'homme qui partage ma vie?) j'ai eu envie de répondre à cette question: qu'est-ce que j'ai envie de voir chaque matin dans le miroir?
Un beau matin (ou pas tellement... C'était en mai dernier...) l'envie de me faire couper à nouveau les cheveux très courts m'a sauté dessus. Plus qu'une envie, en l'espace d'un millième de seconde, ça s'était transformé en besoin. J'avais besoin que quelque chose change, j'avais besoin de couper ces cheveux qui me causaient tellement de soucis et qui m'amenaient, un matin sur deux, à souffler à la face de mon reflet dans le miroir.
J'ai appelé mon coiffeur: "Il me faut un rendez-vous. VITE!"
Alors que j'y pensais depuis des mois, voire des années, j'ai eu l'impression de faire un saut dans le vide et de me précipiter vers quelque chose d'inconnu. En sortant de chez le coiffeur, délestée de la majeure partie de ma tignasse j'étais partagée entre la joie et la déception. (En même temps vous connaissez des personnes encore vivantes qui sont déjà sorties de chez le coiffeur hyper satisfaites??)
J'ai mis un peu de temps à apprivoiser cette nouvelle coupe, ces cheveux tout différents, cette nouvelle image, ce nouveau "moi". C'était un VRAI changement. Tellement que j'ai gardé pendant un long moment cette impression de voir une autre personne dans le miroir, je ne me reconnaissais pas réellement et j'ai trouvé ça...génial.
Comme un reset. On réinitialise tout et on recommence.
Depuis j'ai appris à vivre avec mes nouveaux cheveux, appris à les coiffer, à les apprivoiser...
Et assez rapidement ce qui est ressorti de cette nouvelle coupe de cheveux c'est que je m'étais trouvée. Je ne dirais jamais "pour toute la vie" mais ce qui est certain c'est que j'ai enfin cessé de jouer à la girouette capillaire.
Cette nouvelle coiffure m'a apaisée, elle m'a, en quelque sorte, mise d'accord avec moi-même. D'accord sur le fait que, présentement c'est comme ça que je me sens le mieux.
Avec le recul je pense avoir pris, malgré tout, un petit risque. Celui que ça ne colle pas, que ça ne m'aille plus comme "à l'époque" et celui de me retrouver pendant des mois face à un visage qui n'allait pas me plaire. Grave? Non! Mais un peu ennuyeux...
Mais en matière de cheveux, quand on se retrouve au pied du mur, à ne plus savoir dans quelle direction aller, je crois qu'il faut savoir prendre ce risque. Pas obligatoirement aller dans l'extrême et couper très court mais simplement savoir sortir un peu de sa zone de confort, tenter quelque chose de nouveau, essayer de se surprendre.
Et peut-être même que cette prise de risque pourrait s'appliquer à autre chose que nos cheveux...qui sait?
Par Coline du blog Et pourquoi pas Coline ?
Par Lise Huret, le 31 juillet 2013
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