J'aime autant l'homme que le créateur. Je pense que je ne pourrais pas porter une pièce d'un designer qui me déplairait. Je me suis façonnée une image de son personnage. Je ne crois pas me tromper. Pas d'extravagance, ni de provocation, de la retenue, de l'atemporel avec un sens aiguisé des détails. Ses vêtements (ou autres accessoires) disent, en filigrane, qui il est. Pas de fanfaronnade bling-bling. C'est simple, au premier coup d'oeil, mais pas tant que ça. À mesure que j'ai porté ce manteau (collection hiver dernier) j'ai entrevu des détails. Des petits riens qui changent les proportions, qui ajoutent du caractère. J'aime qu'il n'ait pas d'âge, qu'il ne soit pas identifiable à une saison précise. Il est masculin, un peu austère. J'aime cette toile de fond, qui assied une tenue et permet de m'amuser. Ou pas. C'est le plat principal, les accompagnements eux définiront mes envies momentanées. J'aime qu'on ne reconnaisse pas sa provenance, que je sois la seule à savoir sa valeur. Celle du temps passé ensemble.
Sweat Essentiel
Comme je le disais en préambule, je suis contradictoire. Des paillettes (pour le côté masculin faudra repasser) et une tendance (alors que je place l'intemporel au-dessus du lot). Le sweat, on a compris est une tendance lourde. Pas éphémère pour autant. Depuis le temps qu'il revient (et repart, et revient…), il s'inscrit désormais comme un basique. Alors que je n'affectionne pas particulièrement le sportswear, ces pulls font partie de mes tenues de base. Je n'aime pas les complications et les fanfreluches, ça tombe bien ! Ce modèle d'Essentiel est facile à vivre, avec un petit truc en plus. Il est un compagnon du jean ou d'une jupe, pour un rendez-vous, faire les courses, travailler, sortir. Un bon petit soldat. Le sweat, le couteau suisse des fringues.
Pull tricoté par... moi
Le gros pull, impossible de faire sans depuis deux ou trois hivers. Je me suis remise au tricot depuis que les filles de Wool And The Gang ont rendu ce passe-temps cool. Lorsque j'ai découvert leur site il y a quelques années, c'était un moment de jubilation intense. Cette passion adolescente que je refoulais n'était plus ringarde ou honteuse. De fil en aiguille j'ai découvert de vraies passionnées, dont Aurélie, ma Garance Doré du tricot, qui a inventé, entre autres, ce modèle Odette Jolie. L'autre point important lorsque l'on tricote soi-même est la qualité des matières. Combien de pulls estampillés « laine, angora, alpaga, etc » n'en contiennent qu'un maigre pourcentage (et à quel prix !). Choisir sa laine est un vrai bonheur. C'est vite vu, un magasin de ce genre m'excite autant qu'une boutique de vêtements. Celui-ci a un goût particulier parce que c'est le premier qui est réussi. Je crâne intérieurement lorsque je porte un vêtement ou un accessoire que j'ai, heure après heure, vu naître sous mes doigts.
Par Lise Huret, le 06 novembre 2013
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