Baskets - Tendances printemps/été 2019

La sur-semelle

Il semble ces temps-ci qu'en matière de sneakers tout se passe au niveau de la semelle... Pas étonnant dès lors que certains créateurs se soient amusés à imaginer des modèles de baskets relativement traditionnels, mais néanmoins pourvus d'une version prêt-à-porter d'exo-semelles. À mi-chemin entre le chausson en caoutchouc anti-pluie pour derbies et la gomme protectrice légèrement envahissante, ces dernières injectent un twist insolite à une esthétique a priori familière. C'est ainsi que JW Anderson et Raf Simons offrent à la Converse hauteur de vue pour l'un et dégaine tout-terrain pour l'autre, tandis que chez Rombaut on pose une basket sans histoire sur une semelle crantée pour gentleman baroudeur. De leur côté, les Ozweego Two-Tone d'Adidas semblent se faire littéralement engloutir par leurs semelles aux allures de mercure mutant…

La bi-semelle

Reprenant une technologie des années 90 visant à améliorer la mobilité du pied tout en atténuant les vibrations dans le talon, les semelles travaillées en deux modules différents font actuellement le miel des designers. Il faut dire qu'en mêlant promesse ergonomique et lignes futuristes, ces dernières offrent une cimaise de choix aux actuelles digressions sportswear. Miuccia Prada les incorpore ainsi à ses sneakers de combat pour amazone ayant fait fortune dans les cryptomonnaies, tandis qu'Isabel Marant en propose une version urbaine facilement adaptable à un dressing de SP+ allant entretenir sa frange chez David Mallett et que Jimmy Choo en profite pour associer amorti aérodynamique et clin d'oeil aux diamants chers à ses clientes new-yorkaises. Pour leur part, Dsquared2 et Y3 font l'erreur de prolonger le gimmick de la bi-semelle oversize évoquant - à mes yeux - l'image des pieds suppliciés des Chinoises d'antan.

Les friandises chimiques

N'ayant rien à envier aux guimauves des fêtes foraines et autres sachets de sucreries Haribo, une partie non négligeable des sneakers du printemps/été 2019 arborent une grammaire chromatique/texturelle digne des ateliers de Willy Wonka. À elles ainsi les semelles rebondies aux allures de bubble gum donnant envie d'en mâchouiller les contours (Axel Arigato, Rombaut), les teintes provoquant instantanément des envies de chamallows (Stella McCartney, Adidas), les combos chromatiques évoquant un paquet de Dragibus (Calvin Klein 205W39NYC, Nike) ou encore les lacets ressemblant à s'y méprendre à leur homologue sucré (Adidas).

À noter également

À la fois technique, compacte et monochrome, la Aztrek ivoire de Reebok pourrait bien rapidement s'imposer comme la basket blanche du printemps.
Avec son style rétro et ses détails sporty, la Nite Jogger de chez Adidas tire son épingle du jeu en conjuguant lignes dynamiques et effluves urbaines.
Télescopant différentes textures et misant sur des coloris chaleureux et printaniers, la Nike Air Max 270 retient l'attention.
La Yeezy Boost 350 V2 a enfin une date de sortie : le 30 mars.
Le monogramme Fendi n'en finit pas de cannibaliser les produits de la griffe italienne (voir ici).
Les baskets Off White se prennent pour des panneaux de signalisation (voir ici).
Buffalo pourrait bien nous faire revivre une période que nous aurions préféré oublier (voir ici)...
Avec sa nouvelle mignardise bleutée, Ganni s'assure une fois de plus le plébiscite des instagrameuses (voir ici).
Les lacets ronds issus de l'univers de la randonnée pédestre ont tendance à remplacer les lacets plats.
La griffe Vetements nous autorise tacitement à porter en ville nos Reebok de course (voir ici).
Stella McCartney ose le all-over léopard sporty (voir ici).
Victoria Beckham s'essaie au sportswear en collaborant avec Reebok (voir ici).
Le fruit de la collaboration entre Nike et Cactus Plant Flea Market nous incite à nous adonner au do it yourself (voir ici).
Kenzo s'essaie à la fusion extrême (voir ici).