Avec en tête la marque « Théâtre product » de Takeuchi et Nakanishi, qui décline l'univers des comédies musicales des années 50. Un make-up et des cheveux de poupées albinos, une musique doucereuse formaient un ensemble surréaliste, un espace temps à la Alice aux pays des merveilles… Mais c'est bien à une parodie des productions hollywoodiennes (Mary Poppins ou Un tramway nommé désir) à laquelle les designers se sont livrés, à coup de couleurs vives et pastelles, de collants sexy, de microscopiques et transparents chemisiers, de plis savamment placés… Théâtre product offrait une vision burlesque et terriblement fashion des icône des années 50. Akira Takeuchi et Tayuka Nakanishi, le duo de stylistes qui se trouvent derrière la marque ont un tel sens du spectacle, un tel don pour l'anticonformisme qu'il serait étonnant que leur renommée ne dépasse pas très vite les frontières du Japon.
C'est un parti pris plus rock and roll que l'ont retrouve chez Mercibeaucoup, avec une mise en scène originale et des coupes intelligentes. Eri Utsugi nous donne une véritable leçon de mode. Les modèles sautillaient autour du podium tel des enfants lâchés dans un parc de jeu, le maquillage rock leur conféraient une mystérieuse ambiguïté. Les robes se nouaient sur des bikinis noirs, les ruchers florissaient de partout, des combinaisons aux plissages subtils et des gilets gipsy-army finissaient de créer un vestiaire extrêmement intéressant et inspiré. Un mix entre la sale gosse attitude, la féminité enfantine et le clownesque. Une mine d'idées pour nos styliste occidentaux, une autre vision de la femme beaucoup plus ludique. Il soufflait un vrai vent de folie et de fraîcheur sur les catwalks de Mercibeaucoup !
Que ce soit Dresscode, Né-Net ou La marque Lilth, la tendance enfantillages de mode était de tous les podiums et une seule exception confirmait la règle, le défilé de Norio Surikabe, qui amenait la couture à son paroxysme grâce à une dextérité acquise auprès de Roméo Gili. Surikabe, crée en toute légèreté des volumes poids plume, de douces associations des couleurs qui vont droit à l'essentiel. Dans tous les cas, les créations japonaises donnent envie de croquer la mode à pleine dent, confèrent ce qu'il faut de dérision et d'irrévérence à un monde qui se prend bien souvent trop au sérieux. La mode est un jeu, ne l'oublions pas !
Le Japon est en passe de devenir le cinquième point cardinal de la boussole fashion ; Paris, Londres, Milan, New-York et maintenant Tokyo. Et si le commun des modeuses n'y est pas encore, le designer Marc Jacobs, lui l'a déjà intégré. En effet est-ce par hasard que ses défilés pour Vuitton avaient une légère saveur « cosplay chic » ? Résultat des récents voyages du créateur au pays du soleil levant ?
Par Lise Huret, le 14 février 2007
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