Selon certaines, la spartiate ferait une drôle de silhouette, et les mauvaises langues diront que ça tasse et que la jambe semble avoir rétrécie… Enfin sur le commun des mortels, car lorsque c'est Kate Moss ou Keira Knightley qui s'y collent, le résultat est plutôt réussi, car leurs jambes de gazelles peuvent supporter sans aucun problème l'absence de talon. Ce qui est sûr c'est que depuis l'été dernier les spartiates ont pris du galon.
Adoptées par les stars, qui les portent sur le bitume, sur le sable et même sur le tapis rouge, le débat n'est plus aime-t-on ou non la sandale d'apôtre, mais bien comment la porter, et quelle couleur choisir ! L'histoire de ce nu-pied désormais hautement fashion commence à Saint-Tropez, au fin fond d'une échoppe de cordonnier. Mr Jacques Kéklikian s'y installe avec sa femme au début des années 30, et fait de la sandale sur mesure.
La qualité de son travail fait vite parler de lui, la nouvelle population de Saint-Tropez composée d'artistes, de comédiens et de personnages publics, deviennent ses clients attitrés. La K.Jacques devient le must de la sandale. Depuis, l'histoire continue, la boutique s'est agrandie - à peine - et l'atelier comporte 20 ouvriers. La structure reste familiale : Mr Kéklikian a disparu, mais ce sont ses enfants qui ont repris l'affaire en cultivant le savoir-faire de leur père.
Ils mènent la barque en résistant aux appels des sirènes de la mode qui aimeraient les faire développer leur griffe ou qui voudraient les faire collaborer avec des designers en vogue. Cependant, la famille K.Jacques garde la tête froide, se contente de bien faire son travail et refuse de se disperser, car si aujourd'hui elle connaît le succès, ce ne fut pas toujours le cas.
Il n'y a pas si longtemps, la lanière de cuir et la semelle plate faisaient en effet partie des accessoires ringards, connotés bobo tradi'. Néanmoins, si les créateurs de la spartiate restent prudents et misent sur la qualité, cela n'empêche pas les distributeurs de tous bords de copier et de faire de la spartiate la chaussure de l'été. On en trouve désormais partout, de la plus cheap à la plus pointue… Reste à savoir si c'est réellement un bon plan fashion.
On a le choix : Ou on les adopte et on ne porte qu'elles, avec tout et en toutes occasions, un peu comme Lou Doillon avec ses santiags. Dans ce cas là, on choisit les K.Jacques et on peut même les collectionner (c'est super tendance, Sofia Coppola et Kirsten Dunst en ont un placard plein à craquer). On se la joue belle au naturel et tant pis si nos jambes ressemblent encore plus à des petits poteaux.
Soit on décide de la traiter comme tout accessoire de mode, c'est-à-dire qu'on la portera de temps en temps en suivant à la lettre le dress code édicté par les magazines de mode. Avec un short à revers roulés et une blouse courte ou avec une chemise d'homme. Mais bon, pas de quoi tomber amoureuse de ses spartiates, alors on peut les shopper dans n'importe quelle boutique et si elles ne passent pas l'été, on s'en remettra !
Dernière option, on s'amuse et on la détourne. On accepte que ce soit Le produit de consommation de ce mois de juillet, mais on refuse de suivre aveuglément la mode. On s'inspire de Chloë Sevigny qui les porte avec des chaussettes. Ou de certaines blogueuses pointues qui associent vernis noir et spartiate dorée. Résultat : un petit côté rock and roll bien sympathique !
Et pour celles qui en quelque mois sont devenues monomaniaques de cette petite sandale, sachez que Moa vient d'en sortir la version plastique, à l'épreuve des galets bretons et des oursins tropicaux. Donc même plus obligée de quitter son modèle fétiche pour aller faire trempette, si ce n'est pas le bonheur ça ! Ah oui, dernier point, la tendance "plate" semble se confirmer pour cet hiver, à en juger l'engouement suscité par les bottes Isabel Marrant. On est pas prête de pouvoir remonter sur nos échasses…
Par Lise Huret, le 27 juin 2007
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