Les spartiates aperçues sur le podium de Givenchy sont bien parties - de par leur fraîcheur modeusement printanière - pour devenir le must de l'été. Cependant, on ne peut faire abstraction de cette déferlante d'escarpins en tous genres qui nous conjurent de ne pas bouder notre plaisir, en faisant preuve d'un lâcher-prise esthétique rarement égalé où fétichisme, glamour et prouesses architecturales cohabitent.
Chez un pourcentage élevé de la gent féminine, les chaussures sont le prolongement direct de l'hypothalamus. Elles gouvernent les garde-robes, agrandissent leur harem à chaque saute d'humeur de leur propriétaire, et font fantasmer cette dernière jusqu'à obtenir gain de cause (c'est-à-dire sortir d'une vitrine aseptisée pour se retrouver dans un petit carton douillet synonyme de mise en service).
Il est vrai que plus les souliers sont féminins et vertigineux - voire aventureux - plus notre sens critique s'émousse et plus notre CB se prend pour Rockefeller. Cette déviance, dopée à l'oestrogène, est diagnostiquée incurable. Et cette saison ne va pas arranger les choses. En effet, toutes les griffes pointues et désirables (Prada en tête) ont décidé de concentrer leur créativité sur des produits faits de talons, patins, et autres coups de pied. Et le morphing shoesesque ne semble pas avoir de limites…
En 2008, le centre de l'attention se concentre sur le talon, qui se veut hypnotique, art déco ou même conceptuellement absent. Deux courants s'affrontent alors, l'un défiant la gravité en esthétisant le vide, tandis que l'autre choisit de sculpter les talons, faisant la part belle à l'art moderne.
Ainsi, Emilio Pucci conçoit une fine sandale qui, si elle cambre le pied comme le plus haut des talons aiguilles, flirte néanmoins avec la notion de compensée. Roberto Cavalli, quant à lui, pratique la coupe franche en incisant en diagonale une semelle massive, tandis que chez Nina Ricci, le talon version corne de Belzébuth s'associe à la finesse candide d'un design élégant. Et que dire des talons inversés de Marc Jacobs, des néo-sabots de Stella McCartney et des patins à strates de Galliano ?... Les exemples ne manquent pas.
Afin apprivoiser nos escarpins tout droit sortis du musée, nous avons le droit de la jouer soft sur le dress code. D'ailleurs, quelques jolies It girls nous ont indiqué la marche à suivre : Diane Kruger affiche ainsi une multitude de petites brides jaune poussin siglées Chanel avec une petite robe noire chicissime, tandis que Lily Allen arbore des talons aiguilles léopard de chez Dior avec la plus casual des tenues.
En définitive, afin de dompter les folies de nos stylistes fétiches, il faudra dans un premier temps les associer à du sobre, de manière à ne pas surcharger la silhouette et à leur laisser tout l'espace pour rayonner…
completement d'accord avec PPP ... trop bizzare ces escarpins !
et quitte à investir dans de beaux escarpins, je prefere que ce soit pour des Louboutins ! intemporels, indémodables donc. !
Des escarpins en veux-tu en voilà! Trop chouettes les Pucci!
D'ailleurs, je ne sais pas si c'est un effet secondaire des défilés, mais j'en vois de plus en plus. Visiblement, les parisiennes ont troqué leur low boots (que j'ai toujours trouvées terriblement "pas classes") pour de beaux escarpins plus ou moins vertigineux.
@Mae-Krysta: moi aussi je suis grande (certes un tout p'tit peu moins que toi), et je peux t'assurer que ça nous va mieux qu'aux toutes petites parce qu'après on ne voit plus que leurs pieds, et ça fait "regardez comme je suis grande" alors que pas du tout. Enfin, c'est ce que ma Maman m'a toujours dit...
Aussi, les souliers de Diane Kruger qu'elle a portés au défilé de Chanel sont fabuleux. Leur couleur est parfaite et complète vraiment bien la tenu plus sobre qu'elle porte. Eh oui... c'est mon coup de coeur!