Le mocassin et ses variations bénéficient donc d'un laissez-passer saisonnier pour investir les pavés citadins. Leur capacité protéiforme permettra à chacune de suivre la tendance en y trouvant son propre style.
Les plus aventureuses se risqueront à la fourrure au mois de mai, en optant pour un modèle authentique en provenance directe du Canada, tandis que les addicts aux ballerines troqueront leurs Repetto contre une paire de mocassins APC ultra plats et sagement traditionnels. Quant à celles qui, depuis le défilé Etro, rêvent d'illustrer le terme "ethnique" version néo-bohême, les mocassins frangés de la marque Les Gitanes sont faits pour elles.
En outre, croire que le mouvement frange, nubuck & co se cloisonnera aux chaussons de Pocahontas serait une réelle erreur d'appréciation, la tendance étant plus conséquente que l'on avait pu l'imaginer. L'esprit Geronimo des villes a ainsi infusé une grande partie des accessoires que l'on nous propose pour ce printemps : les besaces se pensent frangées, les sandales Antik Batik s'offrent une parure de franges en velours, les ballerines Isabel Marant arborent de frétillants pompons de cuir et certains talons aiguilles (Paul & Joe) s'accessoirisent de lanières sioux…
Devant cette avalanche de citations amérindiennes, on se dit que finalement les mocassins sont peut-être la meilleure façon de s'inscrire dans l'air du temps. Car ces derniers, aussi conceptuels soient-ils, recèlent encore un semblant de naturel qui échappe à leurs mutations stylistiques. On préfère donc le mocassin à sa dégénérescence en talons hauts, et on lui appose un look fresh, en mixant denim, popeline et veste masculine…
Par Lise Huret, le 20 février 2008
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