D'ores et déjà adopté par les starlettes outre-Atlantique, le monogramouflage speedy (lancé en grande pompe en juin dernier lors de l'exposition de Takashi Murakami au Brooklyn Museum) est dès à présent considéré comme un must. Il ne serait donc pas étonnant d'apercevoir dans les semaines à venir moult toiles army se balancer aux bras des dociles porte-drapeau du maroquinier, qui à l'ère Jacobs est devenu incontournable auprès du gotha des fashion victims. On peut s'attendre également à voir les Japonaises - véritables boulimiques de produits Vuitton - s'arracher le petit nouveau…
Cependant, aussi hype soit Murakami, aussi inconventionnel soit Marc Jacobs et aussi indétrônable soit l'empire Vuitton, on ne peut nier que cette ligne "monogramouflage" peut décevoir. En effet, esthétiquement parlant la nouvelle toile n'est franchement pas transcendante, d'autant plus que les références "army" commencent sérieusement à être galvaudées…
Alors certes, on nous parlera de détournement au 3e degré, de réappropriation, de rencontre des genres… Mais on aura beau nous enrober cela dans un discours pseudo-élitiste et bien pensant, le résultat restera le même : le nouveau speedy ne flatte ni Vuitton, ni les capacités artistiques de Murakami.
Après la récente collaboration Richard Price/Louis Vuitton (où l'on avait pu admirer le monogramme dans tous ses états), il est décevant de voir la griffe française revenir à un conformisme commercial faussement branché. Et pourtant, personne ne s'en offusquera : Vuitton va comme à son habitude battre des records de vente, le monogramouflage deviendra collector et tous les magazines vont répéter en coeur que l'on ne peut décemment pas passer à côté d'un tel produit…
Espérons néanmoins - la dynamique des "it" bags ayant du plomb dans l'aile - que les modeuses préfèreront arborer un sac un peu plus racé et alluré que ce speedy décevant, afin de piquer au vif un Murakami en train de ronronner sur l'autoroute Vuitton…
Par Lise Huret, le 14 août 2008
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