Ressortez les vieilles photos d'un concert d'Aerosmith, décryptez le dress code des spectateurs et vous y trouverez ce fameux jean bleach, qui est actuellement à l'origine de quelques moments de solitude chez bon nombre de vendeuses. En effet, lorsqu'une modeuse ultra informée et directement reliée aux blogs des street styler leur demande de lui montrer un slim bleach, peu d'entre elles savent les orienter correctement. Soit parce qu'elles n'ont pas le produit en magasin, soit parce que le mot leur est inconnu...
Il n'y a néanmoins pas lieu de s'inquiéter : cette absence de slim javellisé ne devrait plus durer très longtemps, ces derniers ayant été vus sur les gambettes de tout ce que la fashion sphère compte de plus hype. H&M and Co ne devraient donc pas tarder à s'en faire l'écho…
Oui mais voilà, il est hors de question d'attendre que le suédois daigne remettre ses tendances à l'heure - ou de se ronger les sangs en attendant la livraison de notre colis Topshop - pour étrenner le slim bleach.
En effet, la presse ayant unanimement consacré le terme "recessionista", il est grand temps de s'immerger au coeur de cette mouvance fashion régressive. Pour cela, il suffit d'appliquer à nos envies modesques cette nouvelle philosophie visant à créer du up-to-date sans dépenser quoi que ce soit.
Un vieux 501 se muera ainsi en superbe Current Elliot en seulement quelques coups de ciseaux, tandis que le Bolero Goldorak de chez Isabel Marant naîtra de nos doigts au bout de deux petites heures de cours de couture. Enfin, pour obtenir un slim bleach, une baignoire et un bidon d'eau de javel suffiront…
Il suffit en effet de jeter son dévolu sur un vieux jean de la couleur de son choix, de le placer au fond d'une bassine, de revêtir gants en caoutchouc et tablier puis d'éclabousser le skinny - ou boyfriend - d'eau de javel. Selon le résultat voulu, on pourra nouer le jean afin d'obtenir un délavage précis, et on ira plus ou moins franchement avec la javel. Une fois délavé, il suffit de le rincer à l'eau claire, puis de le passer en machine (seul). Une fois séché, on se retrouve en possession d'un des "it" du printemps...
Point de vue dress code, si l'on ne s'appelle ni Alice Dellal, ni Peaches Geldof, on évite le total look destroy. On préférera étrenner son bleach avec un sweat beige rosé, une paire de bottines lacées open toes marron et une pochette oversize frangée. On pourra également le porter sobrement, en l'accommodant d'un blazer noir roulotté sur les avants bras, d'un tee-shirt loose grand col V et d'une paire de zizi blanches...
Par ailleurs, celles n'ayant pas envie de passer en mode travaux manuel pourront opter pour une version un rien édulcorée du bleach, mais peut-être plus facile à porter qu'un modèle "do it yourself"…
Par Lise Huret, le 16 mars 2009
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