Sur le sentier de l'escarpin, un défilé a massivement influencé les Manolo Blahnik en herbe. Placée sous le signe des années 40 - avec tout ce que cette époque comporte d'attrait pour l'exotisme et de fascination envers Joséphine Baker - la collection Louis Vuitton printemps/été 2009 a en effet livré de fabuleuses sandales aux allures d'oiseau massaï. Dès lors, une multitude de variations autour du thème de l'Afrique et de l'esthétisme tribal ont vu le jour, mêlant joliment détails empruntés au folklore d'ailleurs et design citadin.
On trouve ainsi chez Mellow Yellow une paire de sandales aux lanières léopard, qui se veut à la fois facile à vivre et pile dans la tendance. Elle se portera aisément avec le fameux jean boyfriend - pièce incontournable de l'été - mais aussi avec un pantalon carrot réglisse et un tee-shirt gris perle hyper loose.
Plus effilées, plus racées - et dans un autre budget, les Jimmy Choo jouent la carte du graphisme tribal associé à la finesse d'un stiletto. Elles deviennent du coup indispensables pour tout safari urbain sur les pavés de la place Vendôme ou sur les marches cannoises. Capables de faire tourner la tête de la LBD, mais aussi de chiciser un combishort army, les créations de Tamara Mellon ont le délicieux défaut d'être toujours plus désirables de saison en saison...
Boots open toes
Le "open toes" (à savoir dévoiler le bout de ses orteils) était jusqu'à présent réservé aux escarpins. Cependant, les designers en quête de mix and match insolites ont décidé de découper la pointe de nos souliers afin de leur conférer une nature transsaisonnière, permettant aux modeuses de porter une paire de boots en plein mois de juillet.
Si le fer de lance de cette tendance se nomme Martin Margiela, son idée a depuis été reprise par tous ceux désirant conférer à leurs créations une touche conceptuelle et souvent rock. Chez Halston, on mise ainsi sur le design d'une botte à talons aiguilles apparemment sobre et on lui appose différentes découpes - dont une open toes et une sur le talon - lui insufflant une aura plus sexy que smart. Ce genre de pièces reste néanmoins réservé aux cocktails et autres party by night...
Pour la journée, on leur préférera une paire de boots Marni en cuir clouté et aux patins de bois. Ceux-ci s'enfilent sans y penser, mais possèdent cependant suffisamment de néo-élégance brute pour habiller la silhouette. On osera miser sur la simplicité en leur associant une chemise denim oversize à porter en liquette et une paire de Clubmaster, ou un bas de jogging en molleton additionné d'une chemise noir charbon fine et translucide, à nouer sur le devant.
Spartiates à talons
Dans la famille des spartiates, les plates, K.Jacques & Co sont encore et toujours promises à chausser une grande majorité de jeunes filles friandes de confort version fashion. Cependant, si l'on désire offrir à ses spartiates une allure so 2009, c'est désormais en mode échasses qu'il faudra les penser. En effet, cet été les brides gladiateur prennent de la hauteur, s'accessoirisent et se font plus chic que roots.
Certaines se voient alors étrenner l'un des formats phare de la saison - la compensée - mais version glamour bohème, en optant pour la reconnaissable semelle vermillon de Christian Louboutin. Une légère bande de raphia (afin de donner au cuir verni une patine naturelle) et le tour est joué : la spartiate compensée n'a plus rien à envier aux 14 cm. Ce modèle se mariera à de longues mousselines menthe à l'eau ou à une mini robe seventies.
Plus Erin Wasson que Bardot à Saint Trop', le modèle Balmain conjugue attitude underground et détails luxueux. Sous la houlette de Christophe Decarnin, la spartiate se veut légèrement SM, un rien rock and roll et finement jet set. Le slim destroy, le blazer croisé, la marinière et le short en jean seront ses meilleurs alliés.
Escarpins rose blush
C'est sans conteste la couleur de l'été : un rose pâle très light, plus femme que fillette, qui sous ses allures de teinte girly se révèle être une grande dame. Que ce soit chez Stella McCartney (sur un blazer masculin) et chez Chloé (sur un large bermuda), le rose s'expose sur des pièces fortes et demande à être assumé. Pour ce faire, on pense à l'apprivoiser via l'accessoire : une paire d'escarpins blush nous permettra ainsi de voir la vie en rose tout en épousant l'une des tendances les plus tendres du moment…
Chez Lanvin, les brides de satin effrangées associées à un talon de bois clair composent une sandale à la fois rebelle et féminine, idéale pour une trentenaire amoureuse de ses 501 à roulotter et de sa veste de smoking.
La saison est également le creuset de différentes mutations visant à offrir aux talons une nouvelle ergonomie. Ainsi, poésie et raffinement rivalisent afin d'imaginer le digne successeur du talon aiguille…
Si le rendu manque parfois de légèreté, ce n'est pas le cas du soulier de Casadei, où la délicatesse d'un rose poudré s'harmonise judicieusement avec un talon original, façon corne. Au passage, un simple escarpin beige rosé associé à une petite robe stretch immaculée et à un blazer rose pâle fera également des merveilles…
Mon truc à franges
Que ce soit en version Pacahontas ou Dark Angel, les frangettes de cuir ou de daim n'en finissent pas d'agrémenter les accessoires du printemps. Ce n'est pourtant pas une nouveauté, les fioritures amérindiennes ayant déjà eu le vent en poupe l'été dernier. Cependant, si cette saison la couleur camel et l'esthétique squaw restent à l'ordre du jour, on leur préfère un design plus sombre, moins axé folklore.
Dès lors, on tombe littéralement sous le charme de ces boots noir ardoise open toes à maxi patins, qui recèlent tous les "it" de la saison. Saupoudrées d'un petit supplément d'âme SF, les créations d'Alexander Wang s'offrent la possibilité d'un dress code ultra classique, qui les mettra assurément en valeur.
Simple et basique, cette paire de sandales Balmain couleur charbon et gainée d'un bracelet frangé est assurément la "tong" de l'été. Elle sera en effet de tous les looks, leur apportant ce qu'il faut de cooliness hype pour faire oublier que les franges commencent déjà à sentir le déjà vu…
Tennis à talons
Finalement, la symbiose la plus insolite, la plus décriée, a fini par prendre. La tennis a en effet fusionné tour à tour avec l'escarpin et la compensée, forçant les plus dubitatives d'entre nous à se pencher sur leur cas.
En pleine réminiscence nineties (où la converse à talons avait fait son apparition), la griffe Ash s'amuse à flouter les frontières entre sportswear, streetwear et chicwear. Résultat : quelques produits hybrides ayant le ramage d'une sandale de ville et le plumage d'une basket…
Afin d'oser ces petites choses évoquant aussi bien la chaussure orthopédique que la godillot de clown, il vous faudra une bonne dose de savoir-faire fashion et surtout une plastique irréprochable, à qui l'on pardonnera plus facilement quelques aventures shoesesques incertaines.
Si vous désirez tout de même vous risquer à la tennis à talons, c'est maintenant ou jamais, cette tendance risquant de s'évaporer très rapidement...
À noter également : Les penny loafer sont les nouvelles ballerines
Si l'on désire être en osmose avec Miuccia Prada, on glisse de fins chaussons dans ses escarpins
On ne rate pas les sandales délirantes de Jean-Paul Lespagnard (lauréat de Hyères 2008), en vente chez 1.2.3
Les santiags se portent version soft, mais se portent tout de même…
Par Lise Huret, le 24 mars 2009
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Par contre je ne sais toujours pas quoi penser des tennis a talons ... j'aime et puis j'aime pas ... je trouve ca original et puis je trouve ca vulgaire ... j'aime le sport chic mais la ca a tendance a me dépasser ce genre de chaussures !