Alors que son concurrent suédois occupe le champ médiatique à grand renfort de collaborations masstige, Zara semble préférer la beauté intérieure au coup d'éclat superficiel. Absent sur le plan publicitaire, le groupe espagnol mise en effet tout sur sa capacité à satisfaire les modeuses ayant la tête dans les catwalks et les pieds sur terre. Or, depuis quelques années, la formule fonctionne à merveille. Certes, cela n'empêche pas les portants de Zara d'être le théâtre de quelques ratés, mais dans l'ensemble l'enseigne parvient à coller aux tendances créateurs avec assez de pertinence.
C'est d'ailleurs le cas de la collection printemps/été 2009 qui, sans en faire trop, parvient à synthétiser en quelques pièces ce dont toute fashionista nourrie à Style.com est en droit de désirer pour l'été. Premier bon point : on peut enfin y trouver des blazers dignes de ce nom, faciles à vivre, assez bon marché pour se permettre de tester des couleurs insolites et suffisamment bien coupés pour faire illusion une fois accessoirisés. Il n'est donc plus nécessaire de se tourner vers Topshop ou The Kooples pour dénicher une veste masculine dans l'humeur du moment...
On remarque ensuite que la déferlante denim n'épargne pas l'espagnol, mais gagne en subtilité grâce à un choix de toiles ultra délavées, conférant ainsi une patine estivale assez désirable aux perfectos, micro jupes et mini shorts. On note également la présence de moult viscoses et cotonnades fleuries, qui osent les imprimés tapisserie sans pour autant en devenir ringardes. C'est même tout le contraire : cet été, l'idée est de dévergonder des pièces d'inspiration Laura Ashley en les mixant à quelques jeans destroy et autres réminiscences grungy.
De leur côté, les teintes passées - particulièrement en vogue ces temps-ci - se marient subtilement à un vestiaire d'esprit vintage, où légères robes bustiers et blouses évanescentes ont la part belle.
Oui mais voilà : au pays de la vulgarisation fashion, le sans-faute n'existe pas. En effet, dès que l'on s'approche de pièces où la coupe et la matière ont un rôle primordial, Zara peine à offrir un résultat acceptable. Ainsi, lorsque les équipes ibériques s'attaquent aux petites vestes Chanel version Luella, on se retrouve face à des produits au rendu plus cheap que flatteur...
Ceci dit, si on préférera s'offrir une vraie veste Luella, on n'hésitera pas à craquer pour quelques autres mignardises espagnoles, éphémères mais intrigantes. On pourra ainsi s'essayer à la tendance pyjama in the city (initiée par Dolce & Gabbana) en shoppant un pantalon esprit sarouel aux motifs loungewear ou un blazer aux rayures verticales digne des costumes de nuit du siècle passé.
Au rayon "it" shoes, on trouve comme souvent des modèles déclinants les points forts du moment avec plus ou moins de succès. On délaisse ainsi les faux crocos colorés trop facilement vulgaires, au profit des talons bondage bleu électrique et de quelques paires de sandales plates très Coachella.
Zara ne pratiquant par le réassort, les futures semaines pourraient bien voir apparaître sur ses portants d'autres petites merveilles à consommer sans modération. C'est d'ailleurs ici que réside le génie de la griffe : nous obliger à faire régulièrement un détour par notre boutique Zara préférée, histoire de ne pas passer à côté d'une pièce phare éditée en version plus que limitée...
Par Lise Huret, le 23 avril 2009
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