Nombreuses sont les fashionistas qui, après s'être délectées des photos de tel ou tel défilé Isabel Marant, se ruèrent sur le net afin de pouvoir commander vestes en tweed, cuissardes et sarouels flous... en vain. Il faut dire que leur créatrice fétiche était l'une des dernières à bouder ouvertement les e-shops de la toile. Impossible donc, pour celles ne vivant pas dans une capitale ou près d'une grande ville pourvue de Galeries Lafayette, de se lover dans une pièce signée Isabel Marant...
Si cette prise de position peut à première vue paraître injuste, une fois mise en perspective avec la politique générale qu'Isabel Marant applique à sa griffe, elle s'avère des plus logiques.
Depuis ses débuts, la créatrice semble en effet particulièrement attachée à sa liberté d'action, affichant clairement son désir de ne pas perdre le contrôle ni de son image, ni de sa distribution. C'est ainsi qu'en dépit d'avoir reçu des offres de rachat plus qu'alléchantes, Marant ne s'est jamais laissé absorber par un grand groupe.
Oui mais voilà, les turbulences économiques auxquelles est soumis actuellement l'ensemble de la fashion sphère semblent avoir eu raison des principes indépendantistes d'Isabel Marant. Car l'annonce vient de traverser la toile : Net-a-Porter vient de décrocher le Graal, en obtenant le droit de distribuer la collection été 2010 d'Isabel Marant.
En choisissant le fief de Natalie Massenet pour faire ses premiers pas en tant que e-créatrice, Isabel Marant a su trouver le bon compromis entre exclusivité et ouverture sur les inexorables avancées technologiques. Reste à savoir si elle saura maîtriser la suite et conserver la gestion de son image hautement exclusive. Un concept à priori peu compatible avec le e-commerce...
Par Lise Huret, le 14 décembre 2009
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