Après avoir fait du style girly casual chic sa signature, Stella McCartney a récemment quelque peu déstabilisé son public en décidant de s'adonner au minimalisme en vogue. Or, s'il s'avère pour le moins efficace chez son ex-collaboratrice Phoebe Philo, ce dernier semble avoir des difficultés à trouver du sens sous les doigts de la créatrice anglaise, et ce aussi bien sur le podium que sur les clichés de la campagne Stella McCartney printemps/été 2011.
Sous prétexte de "jouer avec la notion de pureté et de réalisme", la jeune femme fraye cette saison avec une esthétique simpliste, proche de la caricature. La technique du collage a en effet beau présenter un background artistique conséquent (on pense notamment aux travaux de Matisse ou à ceux de Max Ernst), elle tient ici davantage du bricolage primaire que de l'oeuvre inspirée.
C'est ainsi que les looks de Joan Smalls et Malgosia Bela se retrouvent grossièrement schématisés, tandis que le corps nu de miss Bela se voit dissimulé par l'image d'un sac vaguement découpé. Comme si McCartney tentait de mettre en abîme leur ultra sobriété par le biais d'un jeu de miroir pseudo conceptuel. Pour le moins simpliste, le procédé finit par décrédibiliser complètement la campagne...
Et si la styliste anglaise justifie ses choix par la volonté de rendre hommage à la pureté des formes féminines telles que l'on peut les trouver dans la nature, on n'en éprouve pas moins des difficultés à saisir la valeur ajoutée que ce style de parti pris peut apporter à une collection qui en aurait pourtant bien besoin.
En s'obstinant à vouloir traiter en surface un thème dont elle ne maîtrise guère les codes, Stella McCartney finit par livrer une campagne vide de sens. Il serait donc grand temps que la jeune femme revienne à ses premières amours et nous fasse à nouveau rêver en mode romantico-chic...