Si l'on pensait qu'Isabel Marant en avait fini avec ses fameuses bottes frangées, c'était bien mal la connaître. Inconditionnelle du style boho, la créatrice ne manque en effet jamais une occasion d'injecter à son vestiaire une bonne dose de folklore urbain via mini franges et cuirs flous. Cette saison, Carmen Kass, Isabeli Fontana et Constance Jablonski se sont ainsi à nouveau retrouvées chaussées en mode Pocahontas, et ce souvent au détriment de l'ensemble de leur tenue.
Le premier passage du défilé en est d'ailleurs la parfaite illustration : aussi intéressant soit le manteau oversize - très général Custer - arboré par Anja Rubik, celui-ci n'en apparaît pas moins incompatible avec le volume desdites bottes (ces dernières ne réussissant qu'à alourdir la silhouette).
Et si par la suite on craque pour les futurs must have de la griffe, du blouson en jean XXL de gentleman-farmer à l'opulente veste en mouton en passant par le gilet aux graphismes amérindiens, on reste malgré tout dubitatifs face à l'avalanche de pièces abondamment frangées, à la reconduction premier degré des pull-overs bankable de l'été 2011, mais également devant ces minis fourreaux aux drapés vus et revus.
Sans parler des accessoires qui, à l'instar de ces plumes et dents portées en guise de pendentifs, brillent par leur manque d'inventivité.
Au final, si cette collection ne manquera assurément pas de satisfaire les clientes de la griffe, on apprécierait néanmoins que la cooliness Marant se fasse parfois un peu plus inattendue et que la styliste, en dépit d'être en pleine phase de séduction des fashionistas yankee, se risque à questionner davantage l'ADN de sa muse. Car à force de ne pas vouloir se trahir, Isabel Marant n'en finit pas de se répéter, certes joliment, mais de se répéter quand même...
Par Lise Huret, le 06 mars 2011
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