Il est vrai qu'avec pour seul fait d'armes la possession d'une impressionnante - 70 paires - collection d'escarpins Louboutin, la jeune fille est très loin du profil habituel des jeunes créateurs invités par l'enseigne britannique... Un léger handicap qui aurait cependant pu se voir contrebalancé par un goût sûr et une créativité éclairée. À force d'évoluer au contact de fashionistas émérites (Tamara Mellon, Gwyneth Paltrow et Naomi Campbell font partie du cercle de miss Green), d'assister à moult défilés et d'effectuer son shopping au sein des boutiques les plus luxueuses, Chloé aurait en effet très bien pu développer des qualités susceptibles de justifier sa présence au sein des rayons de l'enseigne paternelle. Oui mais voilà, entre semelles vertes, hauteur plus que vertigineuse et dégaine de souliers de gogo danseuse, les pièces imaginées par Chloé Green ne se révèlent finalement qu'être une fusion caricaturale entre les modèles Louboutin et Jimmy Choo peuplant son propre dressing. Kate Moss elle-même, peut-être un brin amère de ne pas avoir vu son contrat reconduit chez Topshop, a d'ailleurs jugé les Louisa, Misha et autres Magda un brin trop périlleuses...
Si Stella McCartney a depuis longtemps démontré qu'il était tout à fait possible, pour une créatrice talentueuse, de s'affranchir d'un patronyme aussi illustre qu'encombrant, il semble que dans le cas de Chloé Green celui-ci soit bel et bien sa chance seule d'exister dans le milieu de la mode...
Par Lise Huret, le 25 mai 2012
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