Oui mais voilà, lorsqu'à 27 ans, je fis connaissance avec mes premiers cheveux blancs, je pris brutalement conscience que je ne pourrais bientôt plus me contenter pour tout soin capillaire d'un shampoing 2 en 1 et de quelques coups de ciseaux bien placés. Peu à peu, l'idée de dissimuler ces très déstabilisantes fibres incolores devint une obsession, à tel point que la l'étape "coloration" finit par m'apparaître inévitable.
Je crus alors naïvement qu'il me suffirait de passer la porte d'un salon de coiffure et de demander à faire disparaître ces fameux cheveux blancs pour ressortir avec une chevelure naturelle parfaitement pigmentée. Peu après mon arrivée à Vancouver, je confiais ainsi à une jeune coiffeuse fraîchement débarquée de Tokyo la mission de défatiguer ma fibre capillaire en restant fidèle à mon châtain d'origine. Lorsque deux heures plus tard, je me découvris presque rousse à la lumière extérieure, je compris que le sujet n'était pas à prendre à la légère...
Sans tarder, je me mis dès lors à scruter attentivement les chevelures des actrices, à inonder de questions mes amies familières des balayages et à surfer frénétiquement sur la toile à la recherche d'infos sur les "do and don't" en matière de colorations. J'arrivai assez vite à la conclusion que le choix du coloriste était essentiel et que pour dissimuler ses cheveux blancs, mieux valait les faire cohabiter avec de très fines mèches décolorées plutôt que de tenter de les masquer via une coloration totale.
En octobre dernier, je franchis ainsi le seuil d'un salon branché de downtown et confiai mes cheveux à un certain Johnny dont on m'avait vanté les mérites. Quatre heures plus tard, je fis la connaissance dans le miroir avec une jeune femme dotée d'une chevelure à l'éclat totalement inédit...
Une mutation aussi subtile que radicale qui, outre le fait de conférer à mon visage une nouvelle luminosité, suscita en moi de profonds changements. Je me mis en effet à traiter mes cheveux avec beaucoup plus d'égard, en boudant le sèche-cheveux au profit d'un séchage naturel, en les hydratant régulièrement via une huile capable de les nourrir sans les alourdir ou encore en les recouvrant une fois par semaine d'un masque agissant en profondeur.
Mais surtout, je m'autorise désormais à les traiter comme un boosteur de féminité : ancienne inconditionnelle du chignon fait à la va-vite, je me surprends aujourd'hui à tenter la couronne de tresses, à gonfler artificiellement la base de mes cheveux pour ensuite les réunir en queue de cheval haute ou encore à les laisser libres. Finalement, il est amusant de constater qu'il m'aura fallu passer par la case "cheveux blancs" pour découvrir une nouvelle facette de ma féminité...
Par Lise Huret, le 08 février 2013
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