Chronique #14 : Tourments capillaires

Alors qu'adolescente, bon nombre de mes amies s'amusaient déjà à changer la couleur de leurs cheveux, je restais pour ma part farouchement opposée au concept de coloration capillaire. Jusqu'à la découverte - à 27 ans - de mes premiers cheveux blancs...
Tourments capillaires
Probablement influencée par une mère davantage branchée "cure de raisin" que "make-up", le "naturel" a pour moi longtemps primé sur toute autre considération esthétique. C'est ainsi qu'hormis un tube de mascara, ma trousse de toilette restait vierge de tout maquillage, et que je refusais catégoriquement que l'on touche à ma couleur de cheveux.  

Oui mais voilà, lorsqu'à 27 ans, je fis connaissance avec mes premiers cheveux blancs, je pris brutalement conscience que je ne pourrais bientôt plus me contenter pour tout soin capillaire d'un shampoing 2 en 1 et de quelques coups de ciseaux bien placés. Peu à peu, l'idée de dissimuler ces très déstabilisantes fibres incolores devint une obsession, à tel point que la l'étape "coloration" finit par m'apparaître inévitable.

Je crus alors naïvement qu'il me suffirait de passer la porte d'un salon de coiffure et de demander à faire disparaître ces fameux cheveux blancs pour ressortir avec une chevelure naturelle parfaitement pigmentée. Peu après mon arrivée à Vancouver, je confiais ainsi à une jeune coiffeuse fraîchement débarquée de Tokyo la mission de défatiguer ma fibre capillaire en restant fidèle à mon châtain d'origine. Lorsque deux heures plus tard, je me découvris presque rousse à la lumière extérieure, je compris que le sujet n'était pas à prendre à la légère...

Sans tarder, je me mis dès lors à scruter attentivement les chevelures des actrices, à inonder de questions mes amies familières des balayages et à surfer frénétiquement sur la toile à la recherche d'infos sur les "do and don't" en matière de colorations. J'arrivai assez vite à la conclusion que le choix du coloriste était essentiel et que pour dissimuler ses cheveux blancs, mieux valait les faire cohabiter avec de très fines mèches décolorées plutôt que de tenter de les masquer via une coloration totale.

En octobre dernier, je franchis ainsi le seuil d'un salon branché de downtown et confiai mes cheveux à un certain Johnny dont on m'avait vanté les mérites. Quatre heures plus tard, je fis la connaissance dans le miroir avec une jeune femme dotée d'une chevelure à l'éclat totalement inédit...

Une mutation aussi subtile que radicale qui, outre le fait de conférer à mon visage une nouvelle luminosité, suscita en moi de profonds changements. Je me mis en effet à traiter mes cheveux avec beaucoup plus d'égard, en boudant le sèche-cheveux au profit d'un séchage naturel, en les hydratant régulièrement via une huile capable de les nourrir sans les alourdir ou encore en les recouvrant une fois par semaine d'un masque agissant en profondeur.

Mais surtout, je m'autorise désormais à les traiter comme un boosteur de féminité : ancienne inconditionnelle du chignon fait à la va-vite, je me surprends aujourd'hui à tenter la couronne de tresses, à gonfler artificiellement la base de mes cheveux pour ensuite les réunir en queue de cheval haute ou encore à les laisser libres. Finalement, il est amusant de constater qu'il m'aura fallu passer par la case "cheveux blancs" pour découvrir une nouvelle facette de ma féminité...
Par Lise Huret, le 08 février 2013
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25 commentaires
Tous les commentaires
OliviaIl y a 11 ans
C'est quand même drôle, moi aussi j'ai une mère "masque de fruits frais - zéro makeup" et je me maquille très très rarement et encore le minimum, un nuage de poudre, un peu de rouge à lèvres, je n'ai jamais touché à mes cheveux, pas de couleur, pas de brushing, NA-TU-REL, 40 ans très bientôt et miracle, pas de cheveux blancs mais je guette et envisage déjà la stratégie à adopter, car il va falloir en adopter une, ayant les cheveux longs, noirs, volumineux, épais et ondulés, j'aurai vite l'air d'une sorcière s'ils étaient gris! J'avais envisagé de faire une coloration totale aile de corbeau mais ton article me fait réflechir...
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ClémenceIl y a 11 ans
J'aime bien la chute de cet article, où les cheveux blancs ne sont pas le signe de la fin d'une jeunesse mais le début d'une nouvelle féminité.
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AnynewsIl y a 11 ans
J'adore ton article, une excellente definition de la feminite!
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GersyIl y a 11 ans
comme quoi les cheveux blancs peuvent avoir du bon :)
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amandineIl y a 11 ans
C'est assez drôle et toujours aussi bien écrit, j'adore !
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julie75Il y a 11 ans
Je suis comme toi Coco, j'avais essayé de faire une coloration dans ma couleur naturelle il y a quelques années mais le résultat était tout sauf naturel ! Depuis je fais des balayages ou je me les colore par mèches à la main, mais plus de coloration uniforme !
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HeathrowIl y a 11 ans
Pas encore de cheveux blancs chez moi (j'ai 33 ans), je croise les doigts....
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capuIl y a 11 ans
Bonjour
Bravo pour cet article ...pertinent ..et j'avoue j'adore aussi le message "caché..les cheveux blancs..nouvelle jeunesse
Je suis comme vous le seul souci c'est qu'aucun coiffeur ne réussit correctement ma couleur...j'habite en province mais vais a Paris souvent
Est ce la qu'est votre coiffeur? si oui est il possible d'avoir le nom ? (par mail si vous préferez)
Merci !
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Julien (TDM)Il y a 11 ans
Il s'agit d'un coiffeur à Vancouver, au Canada :)
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capuIl y a 11 ans
Merci! ....ça risque de faire chère le cheveu blanc ..:)
ps/ bravo pour votre site!
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MarieIl y a 11 ans
Moi j'ai deux ou trois cheveux blancs depuis mes 18 ans environ.. Mais je me contente pour l'instant de les couper !
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BeataIl y a 11 ans
C'est chouette de pouvoir en apprendre un peu plus sur toi à chaque fois, c'est un peu comme un jeu de piste :-)
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margoIl y a 11 ans
Pour moi c'est systématiquement balayage depuis mes 25 ans, et ca me convient très bien.
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soraya Il y a 11 ans
Va voir Abby à New York chez Julien Farel, elle est exceptionnelle et a fait mon ombre il y a deux ans. Je suis tres brune et c'est pas evident de le faire sans que ca vire au roux.

Jette un oeil sur mon blog: www.sorayabakhtiar.com
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MaudIl y a 11 ans
Wow Soraya je t'admire
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GustaveIl y a 11 ans
Les cheveux blancs ne sont pas de la même couleur que tes cheveux "normaux", c'est pour cela qu'une couleur uniforme, ne rend pas uniforme justement et qu'il faut plutôt les faire cohabiter avec de très fines mèches décolorées comme tu le précises.
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SophaiiiIl y a 11 ans
Pour les cheveux blancs, le plus simple pour les couvrir, c'est ce que l'on appelle un ton sur ton. Il y a une nouvelle marque française super chouette qui propose des colorations 100 % naturelles et qui s'appelle Marcapar. Ils ont un site Internet.
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AlienorIl y a 11 ans
Hey! moi je suis a Vancouver! Serait-ce chez Suki's?
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Julien (TDM)Il y a 11 ans
Non il s'agit de "Pink Lime" à Yaletown :)
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AlienorIl y a 11 ans
Merci Julien pour la bonne adresse! Johnny doit etre tres demandé, i guess...
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Julien (TDM)Il y a 11 ans
Certainement :)
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rappIl y a 11 ans
le tout est de bien savoir choisir son coloriste si vous n'en n'avez pas trouvé un formidable, parole de coiffeur .
On nous a toujours apprit que les cheveux c'est comme la peau, inimaginable de ne pas connaitre son type de peau, sa pigmentation, savoir bien choisir ses soins c’est idem pour les cheveux !
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formeflakesIl y a 11 ans
En matière de cheveux j'ai appris à mes dépends que l'on a ce pour quoi on paye.. J'étais adepte de la coupe DIY (mes cheveux sont ondulés/ bouclés, les ratés ne se voyaient pas!), jamais de couleur ou de mèches, j'avais trop peur! (C'est drôle la place des cheveux dans notre identité!) Bref il y a 3 ans j'en ai eu marre de l’éternelle coupe dégradé mis-longue et je me suis lancée, après plus de 10 ans sans avoir poussé la porte d'un salon: le ombré air venait de sortir sur le podiums, j'enviais Erin Wasson pour ses cheveux décolorés si naturels, et j'enviais également Olivia Palermo pour son carré long, si parfait sur son petit visage. J'explique alors au coiffeur ce que j'attendais de lui (qui proposait coupe/balayage/séchage pour 50€), photos à l'appuis. 2h plus tard je suis ressortie avec les cheveux complètement effiles et le tie&dye de mes reves n'était autre qu'un vulgaire balayage "spaghetti" très loin de la racine.. bref j'ai du attendre 2 mois que mes cheveux repoussent un peu, et j'ai retenté l’expérience, en poussant la porte d'un salon très branché: je ne voulais pas renoncer au tie&dye, mais niveau coupe j'ai dû opter pour la "Freja" mes cheveux étant alors trop effilés pour prétendre à autre chose. En ressortant j'avais bien obtnenu l'allure je voulais, mais à coup de décoloration et d'effilage au rasoir.. mes cheveux étaient méconnaissables, et au fil du temps ils s’abîmaient toujours plus, les masques et autres soins n'y faisant rien.. j'ai attendu alors plus d'un an avec de la paille sur la tête, avant de franchir la bonne porte. c'est seulement aujourd'hui que j'ai retrouvé, grâce à une "équipe musclée", ma masse capillaire, mes boucles et que ma couleur naturelle est sublimée par un subtil balayage donnant de la profondeur à ma chevelure. J'essaie d'espacer le plus possible les rdv, car cela représente un budget, je regrette seulement de ne pas leur avoir confié ma tête dès le début!
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B.Il y a 11 ans
Les cheveux blancs ne sont pas une catastrophe j'ai 23 ans, mes premiers cheveux blancs sont apparus à 20 ans maintenant j'en ai une dizaine environ. Je le vis bien, oui j'ai des cheveux blancs mais ce n'est pas pour cela que je suis passée dans la casse des vielles.
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skaryIl y a 11 ans
J'aime beaucoup cette chronique et effectivement le choix de la personne a laquelle on confie ses cheveux est déterminant. c'est pourquoi, (je n'y ai pas d'actions..), ayant aussi pas mal galéré pour trouver LA bonne personne,depuis mon arrivée a Paris (10 ans..) je voulais donner le "bon plan" qui moi me facilite la vie et m'a "décontracté" lorsqu’il fallait y passer, c'est le salon de David Mallet, ou pour un prix certes élevé, franchement, je n'ai plus jamais eu cette peur de la mauvaise surprise "après" ...
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