Oubliés les patchworks d'images piochées sur Tumblr : pour l'automne/hiver 2013-2014, c'est une collection Proenza Schouler aux lignes coutures, à la palette sobre et à l'allure Audrey Hepburnienne que nous livrent Jack McCollough et Lazaro Hernandez...
Si le duo new-yorkais nous avait jusqu'ici habitué à des créations aux tonalités électriques, c'est une autre facette de la femme Proenza Schouler que celui-ci nous donna à voir ce mercredi 13 février. Ce fut en effet au sein de toilettes distinguées à l'épure post-moderne davantage "Upper East Side" que "Meatpacking District" que se glissèrent les Sasha Pivovarova, Liu Wen et autres Bette Franke.
Des créations résultant d'une savante alchimie entre désir de douceur, questionnement de la matière et références graphiques à la série Zuma du photographe John Divola (à l'instar de leur père spirituel Nicolas Ghesquière, les Proenza Schouler ne manquent jamais de se référer au monde de l'art).
Et si à première vue les manteaux oversize, tailleurs bouclettes et autres volumes à la Cristobal Balenciaga peuvent sembler un brin trop sages, ce n'est que pour mieux nous surprendre via des matières innovantes et raffinées ayant nécessité plusieurs mois de recherche.
C'est ainsi qu'aux cuirs d'autruche se mêlent vestes en laine bouclette tissées de fines lanières de cuir, affolantes robes du soir en dentelle nouvelle génération (confectionnée grâce à la technique du soudage par ultrasons), mais aussi tops en cuir perforé imitant l'aspect du tweed.
Ajoutez à cela une légère pointe de "rock&roll attitude" via des toilettes entièrement recouvertes de longues et fines chaînettes, de subtils clins d'oeil aux sixties, un colorama noir et blanc savamment éclairé de quelques pointes de menthe et de pêche ainsi que des tenues de cocktails osant mixer jupe à plumes et pull-over faussement casual et vous obtiendrez une collection à première vue moins percutante que les précédentes, mais dont la maturité insolente et la grammaire néo-classique forcent néanmoins le respect...
Moi, j'aime surtout comme Coco nous décortique les collections. J'y avais jeté un coup d'oeil rapide sur Style.com, mais l'analyse fine et intelligente faite ici me permet vraiment de voir les défilés autrement. Merci!!!
De loin on se rend pas bien compte du matériau des vêtements. Le fait que tu nous affirme que le pull est en fait ajouré et imite le tweed, je trouve ça fascinant ! Je n'aurais pas remarqué qu'on y voit transparaître la peau.
En tout cas, très belle collection, efficace et résolument désirable.
Je suis très partagée sur cette collection. D'un côté, on voit clairement que c'est une copie pure et simple des dernières collections de Nicolas G. chez Balenciaga. Surtout l'été, l'hiver 2012 et l'été 2013. Tout y est! Et rien ne me révolte plus que ça...
D'un autre côté, la collection est parfaite même s'il n'y a aucune idée nouvelle (vu que ce n'est que du réchauffé). La coupe est impeccable et j'aime beaucoup l'allure.
Je pense que le problème avec les PS reste que leur mode est efficace à l'instant. J'aime cette collection aujourd'hui mais vu qu'elle reste ancrée dans un certain passé, dans 6 mois, je l'aurais oubliée. Je pense qu'ils brillent vraiment quand ils ne copient pas. C'est dommage de réduire son talent à cela...
Je suis contente pour eux, ils "re"trouvent leur voie, après être passés par la Balenciagamania ! Ils se recentrent sur leur ADN, qui est d'abord, pour moi, l'Amérique.
C'est un peu trop sage et assez pioché un peu partout, je n'arrive pas à me dire qu'il s'agit de Proenza Schouler. Pourtant il y a un bon jeu de couleur, de belles matières, des références modesques! Mais cela reste sans identité à mon goût!
L'avant-dernière robe est extraordinaire tout de même!
Coco confirme mon impression de cette collection: la silhouette n'est pas nouvelle ou très référencée mais c'est dans les matières et conception des tissus que PS se différencient.
J'aime ce duo de designers même si ils marchent un peu trop souvent dans les pas de Nicolas Ghesquière autant sur le travail des volumes que sur la technicité des matières, je trouve qu'ils font un bon travail dans un marché américain empreint de pragmatisme.
Comme d'habitude Proenza Schouler nous offre un des plus beaux défilés new yorkais, et comme d'habitude ils ont pompé à mort. Les saisons se suivent et se ressemblent...