Les inspirations :
Pour évoquer la genèse de leur collection, Jack McCollough et Lazaro Hernandez évoquent tour à tour le travail du sculpteur americain Ron Nagle (connu notamment pour ses mix de textures antagonistes), les notions d'abstraction, de spontanéité, d'instinct et d'humour, mais aussi le simple désir de s'amuser.
La femme Proenza Schouler :
Connaissant ses classiques sur le bout des doigts, la femme Proenza Schouler ne peut envisager revêtir des pièces n'affichant aucune filiation haut de gamme. Cette saison, c'est ainsi à Cristobal Balenciaga et Christian Dior qu'elle doit la colonne vertébrale de sa garde-robe hivernale, dont l'allure classique se voit immédiatement twistée par un usage décomplexé des imprimés. Mettant en pratique ses connaissances en Art Contemporain, la femme Proenza Schouler n'hésite en effet pas à télescoper les graphismes abstraits, donnant alors naissance à d'insolites compositions apparaissant comme autant de camouflages urbains. Infiniment sûre d'elle-même et aimant pouvoir se déplacer sans entraves, elle boude par ailleurs les talons pour des souliers plats faussement masculins et prône coiffure chaste et make-up quasi nude.
La collection :
En s'emparant des volumes emblématiques de la couture française (veste bar, ergonomie Balenciaga, etc...), Jack McCollough et Lazaro Hernandez assurent à leur collection une ligne irréprochable. Une base solide qui leur permet toutes les extravagances, entre charte graphique osée et traitement high tech des matières. On note également qu'entre marbrures aléatoires, lainages agglomérés, craquelures effet préhistoire, imprimés évoquant le grésillement d'un téléviseur déconnecté, usage intelligent du bleu Klein, patchworks de textures diverses et dégaine fondamentalement moderne, il émane des 35 silhouettes du show une captivante énergie sporty/arty.
Le dress code :
Si les looks multipliant les all-over graphiques ont ici la part belle, les Proenza Schouler n'en oublient pas pour autant de proposer des looks un brin plus faciles à appréhender en mêlant motifs abstraits et pièces monochromes. L'humeur est par ailleurs au col cheminé, aux carrures arrondies, aux découpes sportswear et au cintrage taille haute.
Les pièces fortes :
Les robes patchworks, les pièces au marbré tigré, les jupes découpes Givenchy ainsi que les blousons de biker devraient se voir rapidement bookés pour les shootings printaniers.
Ce que j'en pense :
S'ils font preuve de paresse en reprenant bon nombre des gimmicks de leurs précédentes collections, Jack McCollough et Lazaro Hernandez ont surtout le chic pour s'approprier les points forts stylistiques de leurs confrères. Il est vrai que le duo n'a une nouvelle fois aucun scrupule à puiser détails et effets matières chez Nicolas Ghesquière, Riccardo Tisci ou encore Miuccia Prada. Et si le résultat s'avère visuellement convaincant (malgré certaines maladresses), on ne peut s'empêcher de déplorer l'incapacité des chouchous d'Anna Wintour à rendre une copie 100% Proenza Schouler...
Par Lise Huret, le 13 février 2014
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