Cinématographique, infiniment classieuse et radicalement différente des précédents opus publicitaires Balenciaga, la campagne automne/hiver 2013-2014 de la maison parisienne offre au travail de son nouveau directeur artistique - Alexander Wang - une résonance des plus pertinentes...
Après Inez Van Lamsweerde & Vinoodh Matadin, David Sims et Steven Meisel, c'est désormais au tour du photographe Steven Klein de s'emparer de l'imagerie Balenciaga. Profitant du récent changement de designer, celui-ci n'a pas hésité à rompre totalement avec l'esthétique développée ces dernières saisons par le duo Meisel/Marie-Amélie Sauvé.
Oubliés ainsi photos de groupes, coiffures destroy et autres poses conceptuelles : c'est une Kristen McMenamy apparaissant seule dans une ambiance hitchcockienne léchée que choisit ici de shooter Klein. Une mise en scène épurée - mais non dénuée d'émotion - dont émane une tension fascinante, quasi hypnotique.
On note au passage que le choix de ne pas montrer le visage du top américain est tout sauf anodin, le photographe cherchant à conférer un maximum d'impact aux créations sculpturales d'Alexander Wang.
Moins austère que le défilé Balenciaga de février dernier, mais se réclamant néanmoins de cette sobriété radicale saupoudrée de modernité urbaine développée par le designer new-yorkais depuis son arrivée à Paris, cette campagne à la fois exigeante et parfaitement lisible confirme l'impression générale : Wang est bel et bien à sa place chez Balenciaga...
PS : On salue l'humilité du designer, qui nous livre ici une campagne certes forte, mais ne cherchant pas à défrayer la chronique, comme put le faire récemment Hedi Slimane en convoquant chez Saint Laurent des personnages tels que Marilyn Manson et Courtney Love.
Par Lise Huret, le 07 juin 2013
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12 commentaires
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Lucie •Il y a 11 ans
(++ aussi pour le micro coup de gueule st laurent)
sinon je trouve la campagne vraiment au sommet de ce qui peut se faire en matière d'austère et d'impersonnel. Ca s'adresse vraisemblablement à un public très ciblé et informé.
pareil, je ne ressens aucune émotion pour ma part, et pas du tout l'excitation que me procure en général les premières images "d"hiver" alors qu'on commence à peine l'été.
Il faut le dire, Alexander Wang chez Balenciaga est beaucoup plus réussit que Simons chez Dior ou Slimane chez Saint Laurent.
Avec lui, on a pas eu besoin de débattre pendant 2 collections pour savoir si c'était réussit, excitant et pertinent! Un défilé et le tour était joué.
Il renoue avec cette esthétique austère que Nicolas a développé à ses débuts. Je trouve ce qu'il fait pour le moment très réussit. C'est une bonne première campagne...un peu comme celle de Celine qui pour la première saison se concentrait sur les vêtements.
Si je suis convaincue par Wang, j'ai malheureusement du mal à franchir le cap d'envie d'achat. Sa croisière 2014 est également très réussie mais je trouve que ça manque encore de fantaisie et de personnalité. J'attends de voir comment va se développer son esthétique chez Balenciaga et si les réductions budgétaires auront de l'impact sur la mode maison.
PLUS DE BALENCIAGA et MOINS DE SAINT LAURENT S.V.P.
Je ne suis pas du tout d'accord. Raf Simons fait un travail remarquable chez Dior. Les créations actuelles sont pleines de sophistication et de féminité, le tout empreint d'une certaine sobriété. Ce n'est pas un créateur anversois pour rien. Son travail redonne un nouveau souffle à Dior.
Il fait surement un travail remarquable mais je ne suis absolument pas impressionnée. La vérité est simple: il ne fait toujours pas l'unanimité.
C'est surement sophistiqué et féminin mais pour le moment, c'est parfois prétentieux dans l'approche. Autrement dit, je ne suis pas convaincue par sa vision de la femme Dior (même si j'aime les chaussures).
De toutes les façons, il reste quand même au dessus de Slimane. Il propose des choses nouvelles et participe à faire avancer la mode.
Excellente analyse je pensais à la même chose! j'ai lu un peu partout " i want to see Kristen's face" , moi non , la campagne est réussie !
ps : d'accord avec le propos sur slimane aussi...
"Ca s'adresse vraisemblablement à un public très ciblé et informé."
Ce que tu dis est très juste, Wang a plongé le nez dans les archives de la maison, à l'époque (et mine de rien avec Ghesquière également), la maison s'adressait à une caste. D'ailleurs, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé détestaient cela ; ces deux maisons sont aux antipodes l'une de l'autre.
Aux antipodes, elles l'étaient certainement sur le style... Moins sur le poids financier de leur clientèle. Si il est vrai que Balenciaga a commencé par servir la garde robe de la famille royale, il n'en reste qu'Yves Saint Laurent n'a jamais habillé l'ouvrière. C'est un peu exagéré, mais l'image est là.
Ceci-dit, vu la gamme monochrome que suivent les deux Maisons, d'ici quelques temps, plus rien ne séparera la cliente Balenciaga de la femme Saint Laurent. Reste que si l'une tend à reprendre les principes architecturaux et esthétiques d'origine, l'autre, en revanche, s'acharne à s'en détacher d'une manière bien incompréhensible.
Cette campagne est parfaite, dans les lignes comme dans les couleurs. Reste que Kristen McMenamy n'a rien à voir, pour moi, avec l'esprit Balenciaga mais puisqu'on ne la voit pas, je m'en satisfais bien aisément.
Chacun son style, Balenciaga était magnifique sous Ghesquière, et avec Wang c'est un autre univers mais tout aussi beau...On reconnait bien là l'univers de Wang,tant dans ses micro sac que dans ses coupes et silhouettes...il a quand même réussi à garder l'univers et les codes Balenciaga,tout en insufflant son "dark-neo-offduty-nyc" style...moi je dis bravo!
sinon je trouve la campagne vraiment au sommet de ce qui peut se faire en matière d'austère et d'impersonnel. Ca s'adresse vraisemblablement à un public très ciblé et informé.