Chronique #54 : Un été à Paris

Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, le Paris estival possède une saveur toute particulière. Entre chaleur et calme aoûtien, passage en revue des petits plaisirs - et parfois déplaisirs - engendrés par une capitale en partie désertée...

Observer le look des touristes asiatiques, et notamment celui des femmes. À la fois pragmatiques et élégantes, leurs tenues semblent avoir été pensées dans les moindres détails. Sans parler de ces pièces - semblant tout droit sorties de l'esprit d'un Margiela tokyoïte - qu'elles arborent en toute simplicité et qui me donnent envie d'aller faire du shopping dans le quartier de Ginza.
Me promener au jardin du Luxembourg et entendre parler russe, allemand et japonais.
Prendre le métro avec Charles, disposer de toute la place que l'on désire pour s'asseoir et le voir s'émerveiller à chaque ouverture de porte.
Apprendre que la boulangerie est fermée pendant un mois et savourer cette petite expédition imprévue en quête de pain frais dans la douceur du matin.
Améliorer mon anglais à force de répondre aux questions des touristes égarés.
Retomber en enfance en nous préparant tous les midis un casse-croûte que l'on dégustera dans un bel endroit (place St Sulpice, jardin des Tuileries, jardin du Palais Royal...).
Voir les commerces du quartier fermer les uns après les autres et apprécier la douce quiétude qui en résulte.
Emmener Charles au square et constater que celui-ci escalade tout ce qu'il trouve (toboggans, bancs, jeux divers...) avec l'agilité d'un petit singe.
Profiter des températures clémentes du matin pour aller petit-déjeuner en terrasse avec une amie.
Prendre l'apéro en amoureux sur les chaises du jardin du Luxembourg en observant Charles collectionner les cailloux.
M'aventurer dans mes boutiques préférées et trouver des pièces à -70%.
Être réveillée par un rayon de soleil s'attardant sur mes jambes et avoir l'impression - le temps d'un clignement de paupière - d'être en plein coeur du Luberon.
Profiter de la quiétude extérieure pour laisser Charles faire rouler ses petites voitures sur les murs et autres porches de la rue de Seine. Voir la beauté des édifices parisiens sublimée par un ciel bleu éclatant.
Savourer le fait de pouvoir faire mes courses alimentaires dans des supérettes quasi vides.
Goûter et regoûter tous les parfums des excellents glaciers du quartier (Grom, Amorino, Il Gelato del Marchese…).
Bronzer en allant simplement déposer un pli à la Poste.
Nager dans les piscines municipales soudainement désertées par les stakhanovistes du crawl.
Aller chez mon coiffeur, me faire colorer les cheveux par une stagiaire et ressortir avec des traces de teinture autour du front…
Voir les concerts de rue de qualité se multiplier.
Coucher Charles à 20h et pouvoir continuer de travailler à la lumière du jour.
Enlever mes chaussures pour lire sur un banc du square Gabriel Pierné.
Rentrer dans une église afin de m'emplir de silence et de fraîcheur.
Allez boire un verre sur les toits de Paris (mention spéciale à la terrasse du Printemps et à celle du George à Beaubourg).
Vivre les fenêtres ouvertes et sentir l'air se promener dans l'appartement.
Préparer peu à peu nos valises - départ prévu vendredi - tout en ayant l'impression d'être déjà en vacances...