Fashion week de Londres - Automne/hiver 2016-2017
Entre silhouettes phares, partis pris stylistiques, gossips et tendances émergentes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir (ou pas) de la fashion week londonienne...
Chez Alexander McQueen, Sarah Burton ne sort pas de sa zone de confort. Et si tout s'avère beau, raffiné, joli (voire très joli), on regrette néanmoins le panache mélancolique, la subtile décadence, la fragilité grinçante, la folie à fleur d'étoffe et le mépris des enjeux commerciaux qui rendaient si singulières les collections de feu Alexander McQueen. Le bijou de cheveux se pose sur une chevelure en désordre (Alexander McQueen).
Rien d'extraordinaire à signaler chez Burberry : le stylisme et les combinaisons de teintes sont honorables, mais les pièces manquent de créativité. Alors certes, les petites robes à sequins et les pardessus à carreaux se vendront fort bien, mais de là à faire rêver…
Les rayures arc-en-ciel semblent avoir le vent en poupe (voir ici et là).
A l'occasion de sa collection A/H 2016-2017, Christopher Kane pare ses mannequins du fichu imperméable que sa mère - décédée il y a un an - portait pour aller le chercher à l'école. Il y a quelque chose de touchant dans la facilité de Kane a tisser un vestiaire autour d'un souvenir...
Chez Paul Smith, le duo carbone/orange gagne en sophistication rétro (voir ici). Emmener ses bambins assister aux défilés semble rentrer peu à peu dans les moeurs… (voir ici)
Aussi alambiquées soient les silhouettes surréalistes de J.W.Anderson, nul doute que certaines de leurs composantes feront le miel des trend-setteuses. On pense notamment à cette jupe à froufrous chimiques, à cette autre aux allures de soucoupe volante végétale, mais aussi à ce pantalon de biker de l'espace.
Naomi Campbell, inoxydable ?
Chez Joseph, Louise Trotter sort des sentiers battus et emmène la griffe vers des horizons plus conceptuels que d'ordinaire (voir ici et là), tout en imaginant des pull-overs qui devraient rapidement venir remplir le carnet de commandes des acheteurs (voir ici et là).
Jennifer Neyt a tout compris : pour attirer l'oeil des photographes sans pour autant se transformer en caricature fashion, il suffit de miser sur un manteau au style fort mais portable et sur la paire de souliers du moment (voir ici). S'ils se révèlent parfaitement exécutés, les intarsias de Mary Katrantzou (ici et là) n'en exhalent pas moins un léger parfum de déjà vu.
Rayures verticales et horizontales se mixent à l'envi (voir ici et là).
Pour son premier défilé chez Mulberry, Johnny Coca coupe ses robes nuisettes dans des tissus lourds, les associe à des chemises en mousseline et crée ainsi un contraste intéressant.
La sur-robe translucide pourrait bien devenir la nouvelle fantaisie à la mode (voir ici).
Chez Simone Rocha, on sent l'influence du père de la créatrice (John Rocha), mais aussi de Yohji Yamamoto (période nineties) : le résultat est enthousiasmant, poétique et subtilement décadent. On note au passage l'usage espiègle/couture des sublimes tweeds bouclettes, que n'aurait par renié Gabrielle Chanel (voir ici, ici et là).
Par Lise Huret, le 24 février 2016
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