Chaussures été 2016 : l'anti wishlist
En matière de chaussures, il y a d'un côté celles que l'on rêve de voir au bout de nos jambes bronzées, et de l'autre celles qui, de par leur excentricité maladroite, leur prix incohérent et/ou leur esthétique peu convaincante, nous laissent totalement de marbre. Et comme il est moins frustrant - et plus jouissif - de faire l'inventaire des secondes plutôt que des premières, voici une petite liste (non exhaustive) des chaussures, sandales et autres boots que l'on laissera sans regret cette saison prendre la poussière chez Colette…
Babouche Amina Acne Studio (520 €)
À l'heure où la mule s'impose comme LA chaussure du moment, Acne Studio va plus loin en s'appropriant la traditionnelle babouche et en transformant cette pantoufle marocaine en "it" shoe. À la copie hype, on préférera néanmoins l'originale qui, en plus d'être nettement moins onéreuse, est produite à Marrakech (et fait donc vivre l'économie locale).
Bottines Vêtements (990 €)
Marotte des griffes les plus en vue (Marc Jacobs, Prada, Givenchy), le concept de la bottine chaussette n'a pas tardé à intriguer Demna Gvasalia, le fameux DA de la griffe Vêtements. Traitant le sujet de manière ouvertement premier degré, le designer livre ainsi pour l'été 2016 un ready made prêt-à-porter pour modeuse en quête d'audace marketée. Celles qui glisseront leurs délicats orteils au sein de ces chaussettes sur pilotis n'auront jamais autant mérité le qualificatif de "fashion victim"...
Sandales en néoprène Marni (550 €)
Coutumière du fait, Consuelo Castiglioni propose une fois de plus cette saison des souliers à l'esthétique volontairement atypique, où se télescopent envie de confort, gimmick sportswear et détails fantaisie. Et si cette périlleuse mixture donne parfois naissance à des modèles apprivoisables, ce n'est malheureusement pas le cas de ces sandales en néoprène qui, avec leur bout large et arrondi, leur bijou décalé et leur ergonomie de chaussure orthopédique, ont tout du chausson pour octogénaire coquette...
Bottes de pluie Festival Saint Laurent (474 €)
Le modèle Festival de Saint Laurent a beau ne pas être le premier à faire muter la botte de pluie en produit de luxe, le principe n'en reste pas moins des plus opportunistes. Piquer de strass une paire de bottes en caoutchouc destinée à s'immerger joyeusement dans la boue relève en effet du pur calcul marketing, l'idée étant ici de permettre aux fashionistas huppées de se démarquer du commun des mortels lors des festivals de musique.
Claquettes fourrées Avec Modération (295 €)
Difficile de comprendre ce qui pousse certaines marques à s'emparer de l'idée d'une autre et d'en livrer une version moins intéressante, moins aboutie. Face aux mules velues de chez Avec Modération, on se mettrait en effet presque à trouver sympathique le modèle Chewbacca de Gucci… Inutile de préciser que ce genre d'ersatz suiveur est à boycotter catégoriquement.
Compensées Chiara Ferragni (350€)
Si la blogueuse/créatrice Chiara Ferragni épate par son sens du business, il n'en va pas toujours de même en ce qui concerne sa fameuse ligne de souliers. À force de vouloir faire à tout prix dans la chaussure fun et glamour, il lui arrive en effet souvent de s'égarer et de franchir la frontière - ténue - entre sexy et vulgaire. Ses compensées en satin noir à l'épaisseur indigeste, aux patchs grotesques et à la ligne banale en sont le parfait exemple.
Sandales à patchs Laurence Dacade (810 €)
Laurence Dacade succombe à son tour à la tendance "patch" et oublie que ce qui fonctionne dans le prêt-à-porter ne fonctionne pas forcément dans l'univers de la chaussure. C'est précisément le cas des écussons qui, cousus sur le coin haut droit d'une veste en jean feront office de décoration pop, mais qui deviendront furieusement cheap une fois apposés sur une paire de souliers.
Par Lise Huret, le 02 juin 2016
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