Chronique #71 : Snapchat et moi

"Tu devrais essayer" me conseillait Géraldine. "C'est vraiment génial !" m'assurait Lili… À force d'entendre chanter les louanges de Snapchat - réseau social actuellement en plein boom et dont la particularité est de permettre de partager des photos/vidéos qui s'effaceront automatiquement au bout de 24h - je finis récemment par sauter le pas et à me créer un compte...

Dans un premier temps, mon idée était moins de participer que d'observer, afin d'essayer de comprendre l'engouement suscité par cette appli créée en 2011. Très vite, je fus plongée dans un univers bien plus amusant et spontané que je ne l'imaginais. Il régnait notamment au sein des "stories" de Lili (lilibarbery) et Géraldine (cafemode) une bonne humeur contagieuse, une décontraction inédite et surtout une "non-recherche de perfection" des plus alléchantes.

À l'heure où l'exigence esthétique inhérente à Instagram avait tendance à me paralyser, Snapchat m'apparut ainsi d'une attrayante fraîcheur. Il est vrai que s'il existe sur Snapchat des filtres "embellisseurs", le résultat final s'avère généralement beaucoup moins léché qu'une photo Instagram. Il faut dire que le support vidéo est plus difficile à maîtriser : la main peut trembler, la voix dérailler, la caméra peut capter des détails imprévus… Cela exige une sorte de lâcher-prise, qui se révèle vite délectable dès lors que les utilisateurs se mettent à jouer pleinement le jeu.

Sans parler de la dimension "caméra embarquée" de la plupart des stories, qui permet de confronter certains de nos fantasmes à la réalité. Grâce à Snapchat, on réalise ainsi qu'un défilé couture est bien moins attrayant vu du 4e rang, que les femmes assistant aux fashion weeks ne sont pas toutes sublimement vêtues et que même un coiffeur ultra branché peut ne pas être bien coiffé au saut du lit…

Après quelques semaines, je finis par ressentir l'envie de passer du statut d'observateur à celui d'acteur. Cela dit, pour que cela reste amusant, je m'interdis de me mettre une quelconque pression. Je commençai donc en douceur... et fis quelques bourdes. Comme celle de croire que pour publier une vidéo, il fallait l'envoyer à tous ses contacts (ce qui généra quelques malentendus gênants, mêlés de grands moments de solitudes).

Finalement, je pris peu à peu mes marques, au point d'oser me filmer hier en train de faire une micro danse de la joie en robe/baskets… Les adorables messages reçus en retour me confirmèrent qu'il y a du bon à passer au-dessus de certaines de mes - stupides - barrières.

Deux semaines après mes réels débuts sur Snapchat, difficile de dire si j'en deviendrais accro ou si cela me lassera rapidement. Ce qui est sûr, c'est que cet immense espace de liberté où l'esthétique est peu formatée (pour le moment tout du moins) et où beaucoup de gens avancent encore à tâtons m'attire fortement. Et si je ne pense pas succomber au morphing facial (pouvant aller de l'adorable minois manga au visage joyeusement difforme), j'ai fort envie de vous emmener régulièrement avec moi, que ce soit sur la route des chutes du Niagara, dans les cabines d'essayage de chez J.Crew ou encore au gigantesque rayon chips du supermarché du coin… Ça vous dit ?

Mon nom d'utilisateur Snapchat : lisehuret.