Fashion week de Paris - Printemps/été 2017 (2e partie)
Entre partis pris stylistiques, gossips et tendances émergentes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de cette seconde partie de la fashion week parisienne…
Entre maxi sac et carrure exagérée, il semblerait que Phoebe Philo ne soit pas insensible au travail de Demna Gvasalia (Balenciaga). L'incongruité du gimmick de saison consistant à glisser un pantalon en mousseline sous un ample pantalon masculin aurait d'ailleurs tendance à nous confirmer cette impression... Si l'on excepte la nouvelle silhouette tailoring de la griffe composée d'une veste trop grande et d'un pantalon large flare (voir ici et là), ce sont les robes parachutes aux plissés guimauves (voir ici et là) qui attirent le plus l'attention, tant elles semblent potentiellement évolutives. Hommage à Yves Klein.
Balenciaga
Oubliés skinny et collants traditionnels : chez Balenciaga, c'est en fuseau de lycra gainant escarpins et cuisses fuselées (voir ici, ici et là) que l'on envisage les silhouettes de l'été 2017. Et tant pis si le thermomètre dépasse de plus en plus souvent les 30°C : Demna Gvasalia a parlé... Si l'on en juge par le nombre de pièces Balenciaga aperçues ces dernières semaines aux abords des fashion weeks, force est de constater que Demna Gvasalia donne envie aux fashionistas de se frotter à son esthétique "street glam exubérante". Nul doute d'ailleurs qu'il en sera de même pour l'opus printemps/été 2017 de la griffe parisienne. Les plus audacieuses se risqueront ainsi à la cape préservatif et au K-Way petit chaperon rouge, tandis que les autres s'empareront des pièces ultra portables du vestiaire eighties de saison (voir ici, ici et là). Prions pour que bottes à bouts plats et carrés et autres poufs transportables ne descendent jamais dans la rue (voir ici et là)…
Chez Loewe, les jeux de fronces offrent de la densité à l'ampleur (voir ici et là). Les fleurs de cuir se la jouent "bijoux conceptuels" (voir ici et là).
Dior
Pour sa première collection chez Dior, Maria Grazia Chiuri choisit la sécurité, au risque d'apparaître un brin ennuyante. À vrai dire, seule sa version "soft" de la veste bar mérite réellement le détour (voir ici et là). La créatrice sait comment flatter les rédactrices de mode du magazine Elle (voir ici).
En abusant des volumes et en surdimensionnant certaines lignes, Vika Gazinskaya offre au rose une dégaine désinvolte et sophistiquée (voir ici, ici et là). La future "it" matière ne sera ni le lycra de Demna Gvasalia, ni un néo tissu technique imaginé par Nicolas Ghesquière, et encore moins une soie imprimée en mode Yves Klein. Non, la matière appelée à twister l'été 2017 est bien plus humble : le tissu éponge. C'est en tout cas ce que l'on déduit de la dernière collection Miu Miu, où manteau peignoir, étole et jupe portefeuille semblent s'être s'échappés d'une salle de bain sixties… Chez Sacai, Chitose Abe continue de déconstruire les classiques de la garde-robe afin de les transformer en pièces hybrides fleurant bon le néo-cool. Elle excelle ainsi à questionner l'allure du trench (voir ici, ici et là), l'imprimé camouflage, la dégaine des rayures bleues et blanches (voir ici et là) ainsi que la thématique du pyjama. À consommer hors total look.
En déclinant le style Hermès indépendamment des tendances, Nadège Vanhee-Cybulski offre à sa clientèle de quoi nourrir son dressing de quelques belles pièces intemporelles, à l'instar de ce sublime pantalon large taille haute. Le K-Way Adidas n'est apparemment plus réservé aux entraîneurs de foot (voir ici). Alber Elbaz se la joue incognito (voir ici). Le gilet de grand-père sied particulièrement bien à l'imprimé python (voir ici). Stella McCartney clôtura son défilé par une "battle" entre mannequins survoltées. Entre dentelle, fourrure chocolat et jean délavé, Diane Kruger affiche un look sans faute (prions simplement pour que la fourrure soit fausse). L'élection américaine s'invite au sein des looks des fashionistas (voir ici et là). Miroslava Duma prouve que les petits gabarits peuvent parfaitement porter les silhouettes Balenciaga (voir ici). Cette saison, il est apparemment de bon ton de récupérer les rubans de ses flacons de parfums afin de les enrober autour de ses souliers, mais aussi de porter son paillasson en étole... Le sweat permet parfois de rendre "cool" le plus inattendu des alliages (voir ici). Une fois de plus, Marion Cotillard nous prouve qu'elle est bien plus jolie au naturel que maquillée. Les bottes Balenciaga confirment leur allure folle. La traîne d'écume sublimant le fourreau de sirène clôturant le show McQueen rappelle à quel point la notion de poésie est essentielle sur un podium (voir ici). Désormais seul à la direction artistique de la maison Valentino, Pierpaolo Piccioli livre une collection certes un brin moins forte que d'ordinaire, mais néanmoins bankable. Ses duos rose/rouge devraient en effet séduire tous azimuts (voir ici, ici et là). Vue sur pas moins de 37 défilés, la Française Camille Hurel est la mannequin qui monte. À suivre... En période de fashion week, chacun veut sa seconde de célébrité… Hedi Slimane semble avoir été piqué au vif par la première collection Saint Laurent Paris d'Anthony Vaccarello... Karl Lagerfeld n'a pas pu s'empêcher de commenter l'agression de Kim Kardashian (voir ici).
Par Lise Huret, le 07 octobre 2016
Suivez-nous sur , et
Jean blanc : 3 looks tendances pour 2025
EN SAVOIR PLUS
Robe bohème : tendance printemps/été 2025
EN SAVOIR PLUS
Comment s'habiller au printemps quand on a 70 ans ?
EN SAVOIR PLUS
Comment porter la chemise en jean en hiver ?
EN SAVOIR PLUS
15 commentaires
Tous les commentaires
Morjiane •Il y a 8 ans
Bonjour Lise;
Un debrief simple et efficace comme on aime!
Je suis entièrement d'accord à propos de Karl Lagarfield, sa capacité à rester aussi "connecté" m'épatera toujours.
Quant à Demna Gvasalia, je n'accroche pas du tout, suis-je la seule à trouver ses créations un brin "mal dégrossis" ?
(J'en profite également pour te faire remarquer qu'il y a une petite erreur sur l'orthographe de la marque "Loewe" dans ton article...)
Super ça y est je suis parée pour la saison prochaine : le décolleté d'aisselle, la cape préservatif, les bottes 'pattes de Donald Duck', on va toutes être mignonnes comme tout !
Blague à part, merci très bon article. Tout ça m'a l'air très conceptuel, je me demande ce que la fast fashion va en faire ...
Passer de la cape préservatif au K-way petit chaperon rouge... Sans transition... Comme ça, allez hop... ;)
Vuitton, j'ai du mal quand même... Et ce depuis le début ! Certaines tenues valent le détour (le lien "les business woman ressembleraient à la femme LV"...) ! Mais dans l'ensemble, ça ne m'emballe pas...
Sacai, là ça a de la gueule...
Comme je t'imagine porter ce superbe pantalon Hermès... Avec un simple pull bleu marine... à flâner de manière très élégante dans les rues de Toronto... :)
C'est marrant un Ghesquière chez Vuitton, j'y aurait plus vu la touche d'un Demna Gvasalia tant les 2 sont dans le même esprit...
En parlant de ce dernier, même si je reconnais pour une certaine idée de la coupe l'esprit Balenciaga, je trouve qu'il ne rentre pas forcément dans l'ADN. Sa verve du revival et du kitsch, son attachement au style de la rue, sa provocation, trouveraient plus leur apogée dans une maison comme Vuitton, dans la suite d'un Marc Jacobs... Sinon, j'adore toujours ce que fait ce créateur, au moins, contrairement à d'autres maisons comme Chanel ou Céline, plus dans une veine de "total look", celui-ci en appelle plus à l'inventivité de ceux qu'il habille, un peu dans l'esprit de ces personnes (comme moi) qui vont faire emplette dans ces boutiques second hand, non pas celles où on repart avec des pièces griffées, mais celles où on repart avec des pièces originales qu'on apprend à associer avec des basics achetés à des prix pas "luxe abordable"...
Sinon, j'adore les looks de Vika Gazinskaya, pour leurs coupes et les couleurs!
Alber Elbaz, il a vraiment du style, j'adore!
"Cette saison, il est apparemment de bon ton de [...] de porter son paillasson en étole...": J'ai eu un franc fou rire!
De passage à Londres, nous avons été horrifiées devant les vitrines de Louis Vuitton sur New Bond Street . Ce n'était donc pas spécialement pour les anglaises ! Et encore nous avons raté le décolleté d'aisselles !
Rien à voir, mais j'ai un coup de coeur pour la magnifique Camille Hurel : un "visage de madone" selon l'expression consacrée, mais dont le classicisme n'est pas fade pour autant. Vraiment magnifique !
Merci pour ce debrief! C'est marrant, les carrures Celine m'interrogent sur leur vision de la femme et de sa "force". Les carrures des femmes des 80's refletaient tres bien l'esprit de ces femmes qui partaient a la conquete des secteurs reserves aux hommes. Amalgame de l'autorite et du charme comme le chantait Sardou. Mais la femme Celine de 2017, elle veut prouver quoi avec son costume trop carre et trop grand pour elle?
pardon, mais le sourire tout crispé de M. Cotillard, je ne m'y fais pas, je lui trouve toujours l'air fatiguée d'une fille triste qui s'ennuie beaucoup... c'est sans doute quelqu'un de très bien, mais vraiment, je ne lui trouve rien de séduisant, maquillée ou pas
En pleine rédaction de mon mémoire (j'en deviens folle!), la lecture de ton article Lise a été une véritable bouffée d'air frais dans ma journée - et certaines de tes remarques m'ont fait bien rire (cf le paillasson Balenciaga! )
Merci :-)
Un debrief simple et efficace comme on aime!
Je suis entièrement d'accord à propos de Karl Lagarfield, sa capacité à rester aussi "connecté" m'épatera toujours.
Quant à Demna Gvasalia, je n'accroche pas du tout, suis-je la seule à trouver ses créations un brin "mal dégrossis" ?
(J'en profite également pour te faire remarquer qu'il y a une petite erreur sur l'orthographe de la marque "Loewe" dans ton article...)