Fashion week de Milan - Automne/hiver 2017-2018
Entre militantisme affiché, mix and matchs stylistiques audacieux, défilé-performance émouvant et collections inspirantes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la fashion week milanaise...
Miuccia Prada se fit plus militante que jamais en proposant une collection s'interrogeant sur le rôle de la femme dans la société moderne. La créatrice offrit ainsi un traitement féminin aux atours masculins, rendit la lingerie plus cosy que sexy, convoqua le pouvoir de séduction des pin-up des années 50 et prit à revers les codes du glamour. Symbole du communisme, la faucille et le marteau se virent réinterprétés chez Stella Jean (voir ici).
S'il apparut complexe, surchargé et presque chaotique, le vestiaire Prada n'en brilla pas moins par la richesse de ses compositions chromatiques et par la désirabilité de nombre de ses insolentes composantes. On pense notamment aux blousons seventies mixant cuir et tricot, à ceux mariant cuir, daim et breloques (voir ici et là), à cette robe incandescente en mohair rose, à ce pardessus en cuir brodé ou encore à cette toilette saumon années 20 qui régalera les égéries de la griffe.
Si l'on en croit Miuccia Prada, il serait temps de se mettre au tricot et de ressortir les colliers de coquillages confectionnés avec amour par notre petit dernier (voir ici et là)...
L'inscription sur l'une des affiches ayant tapissé la salle du show Prada demande à être méditée : "Fashion is about the everyday and the everyday is the political stage".
Chez Fendi, Karl Lagerfeld abandonna pour un temps la dimension girly contemporaine de la femme Fendi au profit d'une esthétique seventies - tantôt sévère, tantôt affriolante - servie par le savoir-faire des ateliers Fendi. Chez Dolce & Gabbana, Domenico et Stefano misèrent sur un casting doré, joyeux et diversifié où se mêlèrent "it" girls, influenceurs, clientes, bambins, princesses et mannequins plus size. Une manière comme une autre de tenter de faire oublier que leurs collections se suivent et se ressemblent...
Petite liste non exhaustive de celles et ceux ayant défilé pour Dolce&Gabbana : Corinne Foxx (fille de Jamie), Rose Gilroy (fille de Rene Russo), Delilah Bell Hamlin (fille de Lisa Rinna), Sailor Brinkley Cook (fille de Christie), Dylan Lee (fils de Pamela Anderson), Mackinley et Chase Hill (soeur et frère de Taylor Hill), Ella et Alexander Richards (filles de Keith Richards), Amanda et Jason Harvey (belle-fille et fils de Steve Harvey), mais aussi Thylane Blondeau, Sonia et Beata Ben Ammar, Anaïs Gallagher, Gabriel Kane Day Lewis, Maddi Waterhouse, Rafferty Law, Kristina Bazan, Sofia Richie et Maria-Olympia de Grèce...
Angela Missoni marqua les esprits en faisant du "Pussyhat" le symbole de son défilé (voir ici).
La femme Bottega Veneta revisita avec élégance le style années 40 (voir ici, ici, ici et là).
A l'instar de nombreuses collections milanaises, le dernier opus Etro demandera à se voir étudié de près, afin d'apprécier au mieux la richesse de pièces qui sur le catwalk se retrouvèrent souvent noyées au sein de looks surchargés. On pense notamment à cette douillette veste olive à l'imprimé paisley, à cette lumineuse jupe midi seventies ou encore à cet anorak japonisant.
Pour Moschino, Jeremy Scott invente la robe détritus (voir ici). Antonio Marras livra une collection riche, dense, inspirante et faisant la part belle aux inspirations forties. Une collection particulièrement bien mise en valeur par un casting mixant les générations, mais aussi et surtout par la présence de danseurs du Teatro di Milano, qui transformèrent le show en performance saisissante. Le final se révéla particulièrement jouissif.
MSGM confirme le pouvoir addictif du duo chocolat/bleu azur (voir ici).
Chez Gucci, la folle logorrhée kaléidoscopique de Michele continue d'hypnotiser la fashion sphère, apparemment toujours aussi fan de son baroque azimuté. Au rayon accessoire - point fort du créateur - on retiendra la cagoule évoquant les chevaliers d'antan, les pochettes poupées russes, le bandeau éponge "à la Tenenbaum" et la ceinture papillon.
Le hair code Versace ravira les adeptes des expériences chromatiques capillaires (voir ici).
Chez Max Mara, les variations opérées autour du manteau long et chaud séduisent par leur ampleur généreuse et leur texture régressive (voir ici et là).
Chez Tod's, le combo de teintes noir/blanc/marron confirme son statut de "must have" (voir ici).
Alessandro Dell'Acqua nous donne envie de porter nos pulls oversizes sur des jupes à godets ou des robes fluides midi et de marier marron, bordeaux et blanc.
Par Lise Huret, le 27 février 2017
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C'est bien Mégan Comlinson au défilé Bottega Veneta? j'adore ce mannequin.