Fashion week de New York - Printemps/été 2018
Entre show spectacle, défilé silencieux, hommage à Keith Haring, turban must have et casting de plus en plus tourné vers la diversité, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la fashion week new-yorkaise...
Défilé Alexander Wang
Lorsque l'on n'est plus en mesure de livrer des collections dignes de ce nom, autant détourner l'attention des critiques et du public via une mise en scène minimisant l'importance des vêtements. C'est précisément ce qu'à fait Alexander Wang en n'organisant rien de moins qu'un "bus fashion tour", avec au programme trois arrêts/défilés au coeur de New York. C'est à Brooklyn que se termina le trajet, où celui qui fut un temps surnommé "le petit prince de New York" organisa pour l'occasion un "Wangfest" (voir ici, ici et là).
Défilé Helmut Lang
Événement le plus attendu de la fashion week new-yorkaise, le défilé "Helmut Lang seen by Shayne Oliver" a tenu toutes ses promesses. Il faut dire qu'en livrant un vestiaire aux déconstructions maîtrisées, aux détournements osés, au raffinement abrupt et à l'érotisme grinçant, le fondateur de Hood by Air ne trahit ni ne plagie celui qui régna sans partage sur le monde la mode de la fin des années 90. À suivre...
Défilé Marc Jacobs
Aucune bande-son ne fut jouée lors du show.
Qualifiée de "décadente, exotique, sportswear et excessive" par Marc Jacobs, cette collection se révèle être un joyeux mélange de réminiscences années folles, de citations sportswear, de volumes oversize et de clins d'oeil aux collections passées du créateur.
Les insolentes - mais portables - variations autour du turban (voir ici) pourraient donner envie à certaines d'adopter au long cours cette coiffe qu'affectionnait particulièrement Paul Poiret.
Le duo jogging bouffant/top perlé se révèle être une trouvaille aussi excitante qu'esthétique (voir ici).
Lorsqu'ils se voient brodés de sequins, les imprimés fleuris gagnent en intérêt (voir ici).
La fantaisie audacieuse des manteaux aux larges cols texturés est à saluer (voir ici et là)
Niveau dress code, on retiendra la large capuche de K-way dépassant sur le col d'un manteau rétro, le trio sweat/sous-pull/turban, mais aussi les combos de teintes marron/vert d'eau/blanc cassé, kaki/orange/ivoire et vert céladon/gris perle/jaune pâle.
Nombre de looks gagneront à se voir disséqués et consommés en pièces détachées.
Plus "Marc by Marc Jacobs" que "Marc Jacobs" (voir ici), la maroquinerie nous laisse sur notre faim.
Le gimmicks des "mules à moustaches" commence à devenir lassant… (voir ici)
Défilé Coach
Pour son défilé printemps/été 2018, Stuart Vevers a décidé de troquer ses dinosaures à sequins contre les reconnaissables dessins de feu Keith Haring. Et si l'on pouvait craindre de voir apparaître sur le podium les couleurs criardes allant d'ordinaire de pair avec l'oeuvre de l'artiste américain, c'est en réalité un traitement tout autre que lui a réservé celui qui parvint à placer Coach au sein du top 3 des griffes préférées des "it" girls. En travaillant les mythiques mini silhouettes en imprimés abstraits, en les insérant au sein de combos de teintes dans l'air du temps et en les saupoudrant d'effluves années 20, le designer parvient en effet à les sortir des boutiques de souvenirs des musées pour en faire des motifs fashionnement corrects.
A noter également
En matière de "défilé-spectacle", Rihanna a placé la barre assez haut en clôturant le show Fenty/Puma par une envolée de motos cross (voir ici).
Le panier en osier sera encore d'actualité en 2018, à condition… de le parer de coquillages (Rosie Assoulin).
Chez Michael Kors, la confrontation entre le short hawaïen et le trio preppy oversize - blazer/pull col rond/chemise - fait mouche (voir ici).
Il est curieux de constater à quel point certaines tendances - ici l'oversize XXXL - peuvent parasiter l'esprit critique des créateurs (Vaquera).
Les petites robes Tomas Maier continuent d'allier - avec goût - pragmatisme et imprimés photogéniques (voir ici).
Les défilés en plein air ont actuellement la cote (Maryam Nassir Zadeh, Tory Burch). Ashley Graham a défilé pour Prabal Gurung et Michael Kors.
Les lunettes façon Balenciaga ont malheureusement fait école (Prabal Gurung).
Chez Opening Ceremony, on tente de trouver une alternative au traditionnel défilé en le remplaçant par une pièce de théâtre/performance écrite par Spike Jonze (voir ici, ici et là).
Pas sûr que Coco Rocha respecte la nouvelle charte "healthy" éditée par LVMH et Kering… (voir ici)
Brandon Maxwell nous rappelle que marier blazer cintré blanc et jean large peut être une fort bonne idée (voir ici).
Chez Lela Rose, les mannequins ont trouvé une manière de s'occuper intelligemment… (voir ici)
Le dernier acte hype/fashion semble être de… tomber enceinte (Eckhaus Latta, Opening Ceremony, Glossier).
Si l'on devait ne garder cette saison qu'un seul produit de maquillage, il semblerait que ce soit l'eye-liner (Marc Jacobs, Caroline Herrera).
La beauté étrange de Mekhi Alante Lucky fait du jeune homme la "sensation" de cette fashion week (défilé Helmut Lang).
Anna Wintour démontre une fois de plus qu'elle possède une longueur d'avance sur ses consoeurs en portant lors du défilé Michael Kors une robe présentée sur le podium… (voir ici)
Simple mais parfaitement exécuté (entre marcel coupé de manière à sublimer sa nature de basique, teinte plus que parfaite du pantalon et coupe de ce dernier calibrée au millimètre), ce look The Row prouve que l'évidence a du bon.
Par Lise Huret, le 14 septembre 2017
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