Chronique #97 : Une histoire de pantalons...
Située - de manière fort peu opportune - sur le chemin de l'école de Charles, la boutique COS de Toronto met mes résolutions "slow shopping" à rude épreuve. J'ai en effet beau savoir que les prix y sont 30% plus élevés qu'en France, j'éprouve néanmoins toutes les peines du monde à ne pas franchir le seuil de ce qui s'apparente pour moi à l'antre de la Tentation...
Et si je m'interdis d'y acheter quoi que ce soit lorsque je n'ai pas de besoin vestimentaire particulier, je me fais néanmoins un plaisir d'aller y dénicher le "basique vital" qui, pour une raison ou une autre, brille par son absence dans mon placard. Un basique qui n'est autre actuellement qu'un jean slim, susceptible de remplacer celui que Julien a fait récemment rétrécir en le passant au sèche-linge (que voulez-vous, la perfection n'est pas de ce monde…). Une perte plus problématique qu'il n'y paraît, étant donné que je ne possède qu'un seul jean de ce style. Il faut dire que je ne suis pas une fanatique de ce genre de pièce : je n'aime pas être moulée, j'ai en horreur l'image de la culotte dépassant du slim en position assise et je trouve souvent sa toile trop fine. Oui mais voilà, face à la perte soudaine de mon Levi's, j'ai dû me rendre à l'évidence : posséder un jean slim dans son placard est tout de même bien pratique. Les jours de loose vestimentaire, il est en effet plus facile de se créer une tenue avec un bas moulant qu'avec un bas large. Par ailleurs, avec les premières chutes de neige, je me suis rappelée que pantalon large et trottoirs salés ne faisaient vraiment pas bon ménage...
Me voici donc chez COS en quête d'un slim non taille basse et coupé dans une toile stretch, mais relativement épaisse. Je passe devant un trench sublime, laisse courir mes doigts sur la laine rose layette d'un bonnet, puis tombe en arrêt devant un pantalon... large. Taillé dans un velours côtelé bleu marine, celui-ci me supplie de l'essayer. Faisant comme si de rien n'était, je file vers l'objet de ma visite, que je viens d'apercevoir un peu plus loin. Taille haute et non délavé, le skinny que je tiens à bout de bras me semble prometteur. Je le prends alors en plusieurs tailles (chez COS, je peux faire du 34 comme du 38) et effectue un détour discret vers le pantalon en velours bleu marine, afin de lui éviter de sombrer dans une dépression "post-non-essayage"... Dans la cabine, le slim cropped se révéle parfait. La taille haute est ultra confortable, la toile est juste comme j'aime et la jambe est près du corps sans pour autant couper la circulation sanguine. Je décide ensuite de me glisser dans le pantalon en velours, qui s'avère très bien taillé : la jambe large se casse parfaitement sur le pied, la taille enserre joliment les hanches, le velours se fait discret mais dense et sa dégaine évoque subtilement les seventies. Comme je l'avais pressenti, c'est un immense coup de coeur. Je note alors dans un coin de ma tête : "Ne jamais essayer une pièce qui m'a déjà séduite à 90% sur le portant, car c'est se condamner à l'acheter...".
Quelques minutes plus tard, je sors de chez COS munie d'un jean slim (qui me donne déjà envie de faire des infidélités à l'ampleur rassurante de mes pantalons masculins) et d'une petite merveille qu'il me tarde de mixer aux autres pièces de mon dressing (sweat rose pâle, chemise en jean clair, pull rouge court oversize et bien entendu pull fin moulant col roulé).
Seule ombre au tableau : ces deux pièces ne sont pas les seules friandises stylistiques a avoir imprimé ma rétine (voir ici, ici et là). Si je ne veux pas tomber dans une frénésie consumériste, il va me falloir trouver rapidement une route de substitution pour emmener Charles à l'école. Je prendrais bien le trottoir d'en face, mais cela voudrait dire passer tous les jours devant… J.Crew. J'ai également pensé à l'option "largage d'enfant par hélicoptère", mais je ne suis pas certaine d'être financièrement gagnante sur le long terme...
Par Lise Huret, le 15 novembre 2017
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Tres beau ce pantalon en velours, tu me donnés envie d'aller l'essayer (ainsi que le manteau je ne te dis pas merci)