Noël 2017 : ma "anti-wishlist"
À l'heure où il est de bon ton de dresser la liste de ce qui nous ferait plaisir pour Noël, j'ai préféré pour ma part répertorier tout ce qui ne s'y trouvera pas…
Un iPhone X
Après m'être insérée dans la file d'attente du café coréen du coin, je jette un coup d'oeil à mon téléphone : batterie à 35%. Parfait ! J'ai largement le temps de déambuler virtuellement - en attendant de pouvoir commander mon bubble tea aux graines de basilic - entre les tasses de chocolat fumant, les bocaux d'épais sablés, les feux de bois attendant leurs brochettes de chamallows et autres friandises visuelles dont Instagram a le secret. Quelques secondes plus tard, la "gingerbread house" dont j'étais en train d'admirer le parfait "icing" se retrouve engloutie dans un trou noir : mon iPhone 5s a sombré dans le coma sans crier gare. Je peste : cela fait plusieurs mois que ma batterie ne cesse de me jouer des tours. Pour autant, bien que terriblement agacée par ces abandons chroniques de la part de mon smartphone, je n'arrive pas à me décider d'en changer. Il faut dire que la série Black Mirror (et plus particulièrement l'épisode 1 de la saison 3) m'a quelque peu traumatisée : sa finesse d'anticipation sur notre rapport aux nouvelles technologies et autres réseaux sociaux est glaçant de cohérence. Depuis lors, le simple fait de ressentir un sentiment d'accomplissement face à l'intérêt que peut susciter une de mes "Stories" me renvoie une image bien peu glorieuse de moi-même. Sans parler du regard de laborantin examinant au microscope un organisme mutant que je porte désormais sur les fils IG suralimentés… Du coup, si mon téléphone est inopérant 40% du temps, ce n'est finalement peut-être pas une si mauvaise chose. Après réflexion, je pense même que ces détox régulières ne peuvent me faire que le plus grand bien...
Une paire de bottines santiags Céline
Après s'être vues remettre au goût du jour par Phoebe Philo à l'occasion du défilé Céline automne/hiver 2017-2018, les santiags ont peu à peu retrouvé leur place au sein des magazines. Il faut dire qu'après être passées au laser minimaliste de celle que l'on ne cesse d'annoncer sur le départ, ces dernières ont perdu en folklore ce qu'elles ont gagné en étrange intemporalité. Or, c'est précisément cette originalité épurée n'ayant pas peur de questionner la notion de féminité qui me donne terriblement envie depuis quelques mois de me la jouer Gaia Repossi. Oui mais voilà, la douloureuse question du prix de ces souliers - que mon cher mari a gentiment qualifié de "grotesques" - m'empêche de sauter le pas. Car si je pourrais éventuellement me les offrir (à condition de consentir à de substantiels sacrifices et de priver Charles de cadeaux de Noël), dépenser plus de 800 euros dans une paire de chaussures m'est viscéralement impossible. Il me suffit en effet d'envisager la chose un seul instant pour entendre une petite voix me murmurer à l'oreille qu'avec cet argent je pourrais offrir une dizaine de nuits d'hôtel aux "homeless" du coin, faire un don substantiel pour la recherche du cancer ou encore parrainer un enfant syrien. Pas très fashionnement correcte cette petite voix…
Les pouces en chocolat Ladurée
Au fil des années, j'ai réalisé qu'en matière de chocolat, valeur gustative et dimension esthétique étaient pour moi sur un pied d'égalité. Dès lors, l'hommage chocolaté rendu au sculpteur César par Ladurée sous la forme d'un pouce en chocolat noir 56% ne pouvait que me laisser sur ma faim. Car si je ne suis pas contre une touche de gore au moment d'Halloween, la période de Noël me semble davantage propice aux angelots croquants et autres bonhommes de neige miniatures en chocolat au lait qu'aux trophées morbides. Je préfère ainsi avaler une rasade d'huile de foie de morue que de placer entre le sapin et la bûche aux marrons une assiette de pouces en chocolat à l'allure phallique m'évoquant plus l'oeuvre du docteur Petiot que celle de César…
Un énième livre sur "la Parisienne"
Le déferlement ces dernières années d'ouvrages consacrés à "La Parisienne" a fini par générer chez beaucoup une certaine lassitude, pour ne pas dire un agacement. Il faut dire que les analyses de celle que l'on identifie souvent à Inès de La Fressange ou Caroline de Maigret n'en finissent pas de truster les tops 10 des librairies appâtées moins par la qualité des ouvrages que par la dimension bankable du sujet. Et tant pis si ces livres contribuent à placer les femmes de la Capitale sous la domination tacite d'une sainte patronne accro à la nicotine, confondant vie bohème et intérieur instagrammable meublé à coups de virées chez Caravane et ne franchissant le périph' que pour passer un week-end à Deauville...
Bref, l'un de mes souhaits pour 2018 est que quelqu'un ait le courage d'abattre le marronnier de cette Parisienne devenue terriblement prévisible et plante à sa place des boutures de Berlinoises, Londoniennes, Tokyoïtes et autres Beyrouthines...
Une consultation hors de prix avec un dermatologue star
Depuis l'arrêt de ma pilule contraceptive, je cohabite avec un hôte quelque peu gênant : l'acné. Ayant été épargnée lors de l'adolescence, je me retrouve aujourd'hui complètement atterrée face à ce phénomène qui, au fil des mois, s'étend doucement mais sûrement. Or, il semble qu'il faille que j'envisage cette cohabitation plus comme un CDI que comme qu'un CDD. Ma gynécologue m'a en effet conseillé d'apprendre à vivre avec ("sinon vous n'avez qu'à reprendre la pilule"), mon docteur m'a prescrit une crème qui ne fit que décolorer mes taies d'oreiller, tandis que le duo gel+gommage prescrit par un dermato spécialisé en esthétique n'eut aucun effet… Autant dire que ma jauge d'espoir est descendue bien bas ces derniers temps.
Oui mais voilà, pas plus tard qu'hier, une amie avec qui j'évoquais mon problème m'a suggéré d'aller consulter le Dr X, un dermatologue "star" de Toronto qui ferait selon elle des miracles (moyennant bien entendu des honoraires astronomiques).
J'hésite : si la vanité me pousse à tenter l'aventure, je me dis également que mon problème est on ne peut plus banal et que si trois professionnels n'ont pas trouvé de solution, pourquoi un quatrième - aussi télégénique soit-il - aurait-il plus de chance de m'aider ? PS : Si je devais dresser une véritable wishlist, j'y mettrais sûrement :
Un A/R Toronto/Moscou en famille pour aller embrasser une amie très chère rencontrée lors du Pitti Uomo de Florence.
Un ficus lyrata qui jouerait les parasols d'intérieur au dessus de notre table à manger (voir ici).
Une machine permettant de sauter dans ses photos pour revivre - le temps de quelques minutes - les instants passés. J'ai en effet beaucoup de mal à accepter l'affolante mutation de mon ex-grand consommateur de Pampers en petit garçon apprenti patineur…
Par Lise Huret, le 22 décembre 2017
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Je suis d’accord sur votre réflexion concernant les chaussures Celine...c’est vrai qu’elles sont canons.
Belles fêtes