Park Ki Pyung

Chronique #119 : Ces minis cailloux du passé, mes chaînes d'aujourd'hui

Je ne sais pas si cela vient de ma pratique - hiératique - de la méditation, du fait d'approcher de la quarantaine ou du besoin de plus en plus viscéral de me libérer de certains poids qui alourdissent mes pas, toujours est-il que je me suis récemment mise à lister de manière méthodique les petites choses/phrases/situations ayant contribué à nourrir les mécanismes régentant chez moi l'alimentation, l'estime de soi et la perception du corps. Voici de manière brute la liste - non exhaustive - de ces derniers…
Park Ki Pyung
1988 - Mon grand-père nous raconte que sous l'occupation, le sucre était une monnaie d'échange très prisée. Une sorte d'or blanc...
Dans mes yeux d'enfant, le sucre devient alors une sorte de sable précieux et délicieux que j'ai la chance - contrairement à mes aïeux - de pouvoir consommer autant que je le souhaite.

1989 - À l'occasion d'une réunion de famille, mon arrière grand-mère - que je n'ai pas vu depuis plusieurs années - me prend pour un petit garçon.
Sur le coup, j'ai surtout été gênée pour elle, puis je suis rapidement passée à autre chose. Je crois cependant aujourd'hui que cette remarque faite à la fillette de 7 ans que j'étais m'a placée à jamais dans la case "garçon manqué". Je pense ainsi qu'elle est à la genèse de mon usage très limité des éléments considérés comme féminins (maquillage, talons, sac à main, décolleté...) et peut-être également de ma difficulté à accepter la dimension féminine de mon corps.

1990 - Mon père rentre du travail, il est fatigué et me propose de venir avec lui faire quelques courses. Il me dit avec un sourire : "Ce soir, on se fait plaisir !". Dans la grande surface du coin, il achète du cidre, de la charcuterie, le dessert préféré de mon grand frère et des glaces. De retour à la maison, la soupe préparée par ma mère me semble bien fade au regard des victuailles ramenées de notre escapade.
Papa passait pour le héros et maman pour la gardienne d'une routine peu enthousiasmante. Et tout cela se matérialisait par des aliments riches pour l'un et sains pour l'autre. Ce genre d'événements ont façonné ma façon d'interagir avec la nourriture.

1991 - Mon neveu de 5 ans décède brutalement du diabète.
Le sucre est incriminé. C'est la première fois que je perçois le potentiel destructeur de la nourriture.

1993 - Venant tout juste de me faire opérer de l'appendicite, je vois arriver mon père avec un sac rempli de beignets à la pomme. À la diète depuis 24h (je n'avais pas le droit de manger avant l'opération), la saveur moelleuse et sucrée de ces derniers apaise ma faim et me fait vriller les sens.
Ce moment mêle le bonheur inattendu de voir mon père prendre du temps sur sa pause du midi pour venir m'embrasser à celui d'une débauche de sucre. J'ai aujourd'hui du mal à ne pas associer moments festifs et friandises. Un instant de joie sera ainsi incomplet sans un aliment gorgé de glucides rapides. Heureusement que Charles n'aime pas les bonbons, je lui en offrirais beaucoup trop souvent...

1993 - "Tu es le portrait craché de ta maman" - "C'est fou comme tu ressembles à ta soeur aînée" - "Vous êtes de vrais clones dans votre famille" - "Ton frère et toi avez le même regard".
Ces considérations émises aussi bien par mes amies que par le boulanger ou le maître nageur me perturbent, car je ne trouve alors pas que ma soeur ressemble à ma mère, ni que celle-ci ressemble à mon frère. Comment pourrais-je dès lors leur ressembler ? Ajoutez à cela des paroles rassurantes face à une photo de moi ratée : "Oh mais tu ne ressembles pas du tout à cette photo" et vous obtiendrez une gamine ayant l'impression de ne voir jamais le même visage dans la glace.

1994 - Alors que ma petite soeur grignote tranquillement son troisième Snickers en lisant une BD sur son lit, l'une de mes soeurs aînées s'assoit consternée à ses côtés et lui explique que ces barres chocolatées vont aller directement dans ses fesses.
D'un coup, un voile se déchire : je ne mangerai plus jamais sereinement du sucré. Ce reproche qui ne m'était pas adressé saupoudre aujourd'hui de culpabilité chacune de mes bouchées de chocolat.

1995 - Dans le gymnase, nous attendons le professeur de sport. C'est alors que j'entends le garçon le plus populaire de la classe déclarer d'un air bravache à ses copains : "Lise je la b…. sans problème, mais avant je lui mets un sac sur la tête".
Encore aujourd'hui, je n'arrive pas à savoir exactement ce que j'ai ressenti sur le moment, je crois un mélange de honte et de fierté. J'étais en effet à moitié "baisable", c'était déjà cela. Mais très vite, une tristesse diffuse m'envahit pour ne plus me quitter. Mon image se chiffonna et je pense que je ne suis toujours pas parvenue à la défroisser totalement.

1995 - Lors d'un dîner de famille auquel assiste une cousine éloignée de mon grand-père (elle avait alors environ 60 ans), je demande à mon frère si la femme dont il parle - l'assistante de l'un de ses amis magiciens - est belle ou non. Avant qu'il n'ait le temps de répondre, la cousine me regarde froidement et me lance "Oh tu sais Lise, elle est peut-être ni belle ni moche, comme toi et moi".
S'ils n'ont à première vue rien de bien terrible, ces mots m'ont pourtant littéralement piétinée. Ils confirmaient ma peur la plus profonde : celle d'être floue, vague, pas vraiment ceci, pas assez cela... Moi qui ne jurais alors que par les extrêmes, me voir ainsi attribuer un "5/10 esthétique" par cette femme que je détestais me fracassa les neurones.

1996 - Dans le kiosque à journaux de la gare où je prends quotidiennement le train pour me rendre au lycée, je compulse la presse féminine. Les bras et l'épiderme fermes des mannequins ainsi que leurs cuisses sans le moindre capiton visible s'impriment sur mon disque dur interne, tandis que j'ingurgite les millions de conseils pour perdre du poids (supprimer le pain, les pâtes, le fromage, les raisins secs, les pommes de terre...).
Petit à petit s'est ainsi tissé une sorte de code de conduite alimentaire pour la gamine mal dans ses Doc Martens que j'étais. Je ne pouvais pas modifier ce visage que je trouvais si bizarre en photo ? Qu'à cela ne tienne : j'aurai un corps irréprochable. Ce qui est totalement fou, c'est que j'ai toujours été mince. J'ai du mal encore aujourd'hui à comprendre pourquoi mon désir de métamorphose s'est soudainement fixé sur la graisse que je n'avais pas vraiment.

1996 - Alors que je m'affame, mon amoureux de 9 ans de plus que moi - l'un des surveillants de mon lycée - me dit en me voyant en lingerie : "Tu as un corps de déesse". Cette phrase me fait presque oublier les gargouillements de mon ventre vide depuis plus de 24h.
Rétrospectivement, je pense que ce moment a fixé en moi l'équation "beauté = absence de nourriture".

1997 - Après deux années d'intense anorexie, je ne pèse plus grand-chose. Au moment de nous dire au revoir (après une après-midi passée chez nous), mon oncle me lance : "Prends soin de toi ma petite Kate Moss !
Kate Moss... le Graal ! Sans le savoir, il vient de valider tous mes efforts, tous mes décomptes de calories, tous mes repas sautés…

1999 - Dans l'espoir inavoué de m'extraire du marasme de la privation alimentaire, mon père m'emmène seule avec lui sur les bords de la mer Rouge. Je suis rachitique et me trouve parfaite. Sur le transat d'à côté, une sublime jeune femme entame la conversation en me regardant intensément. Je me dis qu'elle doit être jalouse de ma minceur. Plus tard, elle me demandera si je suis atteinte d'un cancer…
Ce genre de situations - qui furent nombreuses au plus fort de mon anorexie - ont nourri ma difficulté à me percevoir. Qui suis-je vraiment ? La jeune femme que je vois dans le miroir et dont j'apprécie la courbe des os ou bien ce squelette ambulant provoquant des chuchotements de pitié sur son passage ? À qui me fier pour savoir à quoi je ressemble ? Vingt ans après, je ne sais toujours pas.

2001 - Alors étudiante à Esmod, je suis castée pour le défilé de fin d'année. Je porte une micro jupe et un soutien-gorge.
J'ai repris un tout petit peu de poids : mon corps est donc "montrable", mais je continue de me sous-alimenter. Or cela personne ne le sait et le fait de me choisir pour porter une tenue lilliputienne m'envoie un message très clair : ton corps est parfait comme cela et si tu recommences à t'alimenter normalement, cette perfection disparaîtra.

2004 : La compagne de mon grand-père me pince la joue et me lance : "Mmmh tu as l'air en forme, ça me fait plaisir".
Dans mon cerveau, tous les voyants passent alors au rouge. Si elle me trouve "en forme", cela veut dire qu'elle trouve que j'ai grossi depuis la dernière fois que l'on s'est vu. Depuis la fin de mon anorexie, la moindre remarque faisant écho à une idée de rondeur me rend folle.

2012 - Une amie blogueuse me confie deux semaines avant un shooting pour un grand magazine américain : "Oh tu sais moi il me suffit d'une semaine au régime brocolis pour avoir un corps de mannequin".
On ne peut donc pas se nourrir sainement et avoir un corps longiligne, ferme et délié ? Une ligne svelte est-elle forcément synonyme de privation ? Depuis mon anorexie, la simple évocation du mot "régime" me plonge dans des questionnements intérieur sans fin.

Faire face à ces situations ayant marqué mon subconscient et modifié ma matrice est à la fois douloureux et libérateur. Douloureux car percevoir la fragilité de l'enfant/adolescente que je fus me bouleverse. Libérateur car l'adulte que je suis aujourd'hui est capable d'analyser froidement ces micro événements, de les jauger, de leur redonner leur juste place, de détricoter sereinement leurs conséquences et de prendre peu à peu le pouvoir sur ces mots/maux du passé...
Par Lise Huret, le 05 mars 2019
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138 commentaires
Tous les commentaires
Seul et fabuleux ! Il y a 5 ans
Hier je suis allé chez un médecin, très vite il me rassure et me dit que mes inquiétudes par rapport à un problème "physique" n'ont pas lieu d'être... On discute de plusieurs choses puis il me dit avec un sourire réconfortant :"ça ne fait que dix minutes que vous êtes en face de moi, je ne peux pas dire que je vous connais mais... Va falloir revaloriser votre égo jeune homme"!
Il faisait beau, j'étais à 45min à pieds de chez moi, j'ai décidé de rentrer à pieds plutôt que le métro... Tout du long, je pensais à ce qu'il venait de me dire... A bientôt 32ans, toujours ce même (relatif) manque de confiance en moi... Toujours à chercher à être rassuré par les autres ou au contraire à jouer les grands susceptible à la moindre remarque (souvent maladroite).
Le pire pour moi à été au collège... Et je pense que les réflexions de la part de mes "camarades"à l'époque se répertorient encore aujourd'hui sur ma façon de me voir et donc d'interagir avec les autres...
Pour finir sur une note positive et optimiste, je sais aller mieux et je sais que ça ira encore un peu mieux...
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GranpiIl y a 5 ans
Je te le souhaite de tout cœur!!!
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Seul et fabuleux ! Il y a 5 ans
Merci ! :)
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SamanthaMIl y a 5 ans
Il faut beaucoup de force pour changer sa vision de soi je te souhaite d’y parvenir.
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Seul et fabuleux ! Il y a 5 ans
Encore quelques années, des expériences, des efforts et ça devrait être bon... Merci ! :)
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Mon cher William... De ce que je vois au travers tes posts, de ce que je sens lorsque tu écris ici, j'ai l'impression que le jeune homme d'il y a 10 ans a quand même beaucoup muri. Tu ne le vois peut-être pas mais le chemin vers "plus de confiance en toi" tu l'a entrepris depuis longtemps et il porte déjà ses fruits.
Je t'embrasse fort.
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RéjaneIl y a 5 ans
Si je puis me permettre, je suis totalement d'accord :)
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Seul et fabuleux ! Il y a 5 ans
C'est vrai qu'il y a eu du changement ! De ton côté comme du miens... ;)
Merci!
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Seul et fabuleux ! Il y a 5 ans
Ahah nous deux ici... On fait partis des meubles TDM ! Merci Rejane !
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RéjaneIl y a 5 ans
Ahaha on fait parti des meubles c'est exactement ça :)

Moi aussi j'ai changé, surtout quand je revois des vieilles photos ! (en bien j'espère ahahah)
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GranpiIl y a 5 ans
Chère Lise, il est très difficile pour moi de lire ces petites phrases assassines, c'est comme une tristesse sans FAIM, je t'embrasse chère Lise et reste telle que tu es car tu es une très belle personne...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"une tristesse sans faim" : tout est dit
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GranpiIl y a 5 ans
J’ai adapté le titre du livre de Delphine de Vigan, Jours sans faim qui m’a marquée.
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SophieIl y a 5 ans
@ Granpi : moi aussi ce livre m'a fort marquée. Delphine de Vigan a tellement de talent.
@ Lise : ces petites phrases destructrices lancées à une enfant puis à une ado peuvent faire tellement de dégât. J'ai envie de te serrer dans mes bras en lisant cela.
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SimoneIl y a 5 ans
Lise,

Je me suis vue dans tes anecdotes, le doute s'insinuant à coup de petites phrases dans cette construction toute fragile d'enfant, de fille, de femme...Guettant l’approbation, la validation chez l'autre...S'aimer soi avant tout, vaste ambition!
Merci pour ces confidences qui disent la femme que tu es.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"S'aimer soi avant tout" : j'ai compris récemment qu'aussi fou que cela puisse paraître, c'était la condition sine qua non pour pouvoir réellement aimer les autres ;)
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WatsonaireIl y a 5 ans
J'ai également en tête une phrase qui pour moi est associée au déclenchement de mes années noires de troubles du comportement alimentaire (bien heureusement révolues) qui disait à la jeune fille belle et rayonnante que j'étais que je serai tellement mieux avec un peu moins de ventre.
Et cette pensée absurde (que je retrouve dans ton texte) qu'on peut tout maîtriser et ressembler à ce que l'on veut si "on fait des efforts". Et des mots de mon père...
Hum, je crois que je vais me lancer dans ma liste perso. Mettre en mots ce qui me trotte dans la tête depuis que tout est réglé et que j'essaie de comprendre.
Merci Lise pour ce texte!
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"je crois que je vais me lancer dans ma liste perso" : c'est la raison principale pour laquelle j'ai publié ce texte. A savoir inciter celles et ceux qui ont des difficultés à vivre au quotidien à oser examiner les petits détails de leur passé afin d'y détecter les choses à analyser.
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SamanthaMIl y a 5 ans
Merci pour ce témoignage Lise ça fait du bien d’entendre qu’on peut prendre du recul à force du temps sur ce genre de choses. Je crois que c’est un problème très récurrent de notre époque l’image de soi et l’avenement des réseaux sociaux n’a fait qu’empirer les choses. On se dit qu’on peut être toujours mieux vu que certains le sont. Après reste à savoir comment ils le vivent et y parviennent à cette perfection. Comme ton anecdote sur les brocolis je doute que ce soit une partie de plaisir.
Moi même je m’inflige mille et unes souffrances alors que j’ai un imc tout à fait sain mais pas le corps d’un ange Victoria secret comme je voudrais. D’ailleurs c’est chez la nutritionniste que je vais aller demain même car je ne sais plus manger normalement et je me suis déclenchée de gros problèmes de ventre. Je sais que je serais probablement soulagée médicalement et que je perdrais peut être les petites formes superflues en continuant mon sport....mais je ne serais jamais une mannequin à la Alessandra Ambrosio ou une Instagrameuse parfaite en string de dos à copacabana...et c’est surtout sur ça que je devais devoir travailler.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Voir une nutritionniste va effectivement sûrement t'aider à aller mieux physiquement parlant, mais tu as raison : le travail à faire est ailleurs. Réussir à percevoir la beauté de ton unicité, là est tout le challenge.
Je t'envoie des tonnes de persévérance.
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AnnaMIl y a 5 ans
j'avoue avoir été choquée, et emplie d'une grande compassion, en voyant ta photo... tu parles souvent de ton anorexie passée mais je n'avais pas imaginé qu'elle avait été si marquée ?!
ton témoignage est vraiment dur ; je suis maman d'une petite fille de 8 mois et je me demande déjà comment je pourrai la préserver de cette pression que la société exerce sur le corps des femmes (et des hommes aussi, malheureusement)... mais merci pour ce partage, qui nous rappelle comme certaines phrases apparemment anodines peuvent tellement marquer un enfant !
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
J'ai beaucoup hésité à incorporer cette photo à l'article, car oui elle est choquante. Mais j'ai pensé qu'il était important que vous compreniez quelle avait été mon anorexie. Sans image, on ne réalise pas vraiment.

Je ne sais pas si tu pourras la préserver de tout, mais ce qui est certain c'est que tu pourras toujours l'entourer de mots positifs, de compliments et d'encouragements ;)
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SylvIl y a 5 ans
Ma chère Lise. Merci de nous faire partager tes expériences de vie, tes ressentis, on se sens moins seuls. Les petites phrases assassines, les remarques qui peuvent sembler anodines pour ceux qui les émettent « l’air de rien » ou pour faire mal de manière insidieuse... .et qui restent imprimées des années après. Mais pourquoi nous atteignent elles autant? Les moments de plaisir liés à la nourriture ou à la maîtrise de son appétit et de son corps... De mon côté , je lutte inexorablement contre quelques kilos entre périodes de faim et de privation. Entre le trop peu et le trop il faut trouver le juste milieu et se faire plaisir quand même en compensant avec des aliments sains et rassasiants telles que des bonnes soupes « plaisir » il faut essayer de s’entourer de personnes bienveillantes qui nous font du bien à l’âme et au cœur. Je te souhaite plein de bonheur.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"Mais pourquoi nous atteignent elles autant?" : C'est une question que je me suis beaucoup posée. J'imagine que ces remarques nous cueillent à un moment où étant en construction, on est extrêmement perméable à la moindre opinion émise...

Merci Sylv, je te souhaite d'aller au mieux :)
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SylvIl y a 5 ans
Coucou lise. Merci pour ta réponse. Parfois il faut - si des pensées négatives ressurgissent -se parler à soi même comme on le ferait à sa meilleure amie... c’est à dire de façon positive et avec bienveillance. ou répondre aux remarques qui pourraient nous atteindre en prenant de la distance en répondant par exemple « tu as droit de le penser mais je ne suis pas du même avis´ . C’est ton opinion... . J’ai eu moi aussi une légère période d’anorexie vers 17 ans mais qui n’a pas duré (due à mon copain de l’epoque Devenu mon mari puis mon ex-mari) . Et une période de mon enfance ou j’ai Grossi (refuge dans le nutella) , mon père me disait que j’etais Trop grosse , que je devais rentrer mon ventre..,alors qu’il était à l’origine de mon mal-Être... et j’ai gardé cette image négative de moi . c’est parfois compliqué la vie mais il y a toujours un moment où l’on voit la lumière au bout du tunnel...je te souhaite plein de bonheur.
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HeLNIl y a 5 ans
« S’entourer de personnes bienveillantes », je pense sincèrement que c’est LA clé.
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V.Il y a 5 ans
Ah oui, les phrases assassines... Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas une règle de politesse formelle interdisant de porter des remarques/jugements aux autres sur leur physique. Les dégâts que ça crée, sur chacun, sont énormes. Et pourtant ça continue...
Le point positif étant cependant que c'est de moins en moins accepté. Il y avait notamment eu une campagne sur les phrases assassines balancées par les parents aux enfants, et le fait que chacun, tous, nous nous en souvenons des décennies plus tard. C'était libérateur.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Le problème dans mon cas c'est que souvent ces phrases n'étaient pas forcément dites pour blesser... Il est donc impossible de les prévenir.
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V.Il y a 5 ans
Oui tu as raison, je réagis sans doute particulièrement à celle du "populaire" de la classe, que je trouve particulièrement choquante. Mais en fait ce dont tu parles peut-être surtout dans cet article c'est de la pression sociétale à la minceur/maigreur, plus largement à un certain type de perfection, et de ce qu'elle impose. Ceci dit tout est du même ordre : car ce que font tous ces magazines féminins par exemple, d'une manière particulièrement perverse, c'est cela : porter sans cesse des jugements à haute voix sur le corps des autres (puisque la plupart des corps doivent s'adapter ou disparaître).
L'autre jour on parlait d'Adamkatzsinding. Et bien c'est en voyant ces photos, et le bien qu'elles me font, parce que ces gens sont très beaux, que je me suis rendue compte des effets du matraquage que les femmes ne cessent de subir. Il faudrait une sorte de "metoo" pour cela, un grand mouvement pour que cette oppression terrifiante cesse...
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EmmaIl y a 5 ans
Il est tout de même absolument primordial de réaliser que toutes ces phrases apparemment neutres sont très genres dans la mesure où seules les filles sont soumises à ce genre d'évaluations. même partant d'un bon sentiment.

Le cors, le physique des petits garçons n'est absolument pas commenté sur leur aspect, c'est un point neutre. Ou alors il est commenté sur ses aptitudes, sa force, son agilité, sur ce qu'il peut faire ou accomplir, bref on est dans le faire et l'action.

Tout cela provoque un vrai surinvestissement des femmes sur leur aspect physique.
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RouletabilleIl y a 5 ans
Pas tout à fait d’accord, mon fils était très rond à 7-8 ans et il a beaucoup souffert des phrases méchantes à l’école. A tel point qu’alors qu’on ne faisait pas de remarque à la maison, considérant que ce n’était pas un problème, il a demandé à ce qu’on fasse quelque chose. On a été voir une nutritionniste et il a suivi de façon très volontaire ses conseils ( bienveillants), je crois que cela lui a été très bénéfique. Mais oui les petits garçons subissent aussi les commentaires sur leur corps, hélas.
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V.Il y a 5 ans
J'ai déjà entendu des amis masculins dire la même chose. Je suis d'accord avec vous, les gens se permettent beaucoup, les enfants et les ado encore pire, il n'y a pas de travail sociétal collectif là dessus, même si les lignes bougent un peu (on parle enfin de grossophobie).
Pour les adultes, j'en ai tellement eu marre en tant que femme d'entendre des remarques sur mon corps (et je fais un 36. Mais c'était sans cesse, pour 2 kg de moins ou de plus, mes seins ceci, etc.) qu'à un moment j'ai souhaité que cela s'étende aux hommes (ce qui est partiellement en train d'être le cas), pour qu'ils comprennent à quel point c'est lassant, blessant, humiliant. Mais maintenant je souhaite juste que cela n'arrive à personne, qu'on soit juste bienveillant.e.s, tous et toutes, les un.e.s envers les autres,
En tous cas : votre garçon il a beaucoup de chance, parce que s'il s'est ouvert à vous de cette question si difficile, c'est que vous lui offrez un environnement dans lequel il se sent vraiment en confiance... moi enfant je n'aurais jamais osé en parler à mes parents, jamais
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EmmaIl y a 5 ans
Au temps pour moi, j'aurais du nuancer le propos.
Ce qu'il aurait fallu dire c'est que le corps des petites filles est en général commenté quel qu'il soit, c'est un sujet et quelque part un capital. C'est aussi vrai dans le sens positif, on dit facilement à une petite flaque que tu es jolie, tu as une jolie robe, des jolis cheveux et zéro pour els garçons. En effet our eux, et ton exemple le prouve c'est généralement en cas de surpoids, et reste très limité me semble-t-il.
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RouletabilleIl y a 5 ans
Mouais ... je les vois maintenant se débattre lui et son grand frère contre les affres de l’adolescence et franchement ils morflent sévère : l’acné, la pilosité disgracieuse, les grands pieds .... les vannes fusent et les filles ne sont pas toujours les dernières. Mon grand s’est pris dans la face que jamais unetelle ne sortirait avec un garçon aussi disgracieux.. dur pour une première tentative amoureuse !
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RouletabilleIl y a 5 ans
Après je te rejoins il traîne toujours cette idée odieuse que pour une fille le physique est plus important
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PsycheIl y a 5 ans
Bien sûr, il y a même des garçons enfants et ados harcelés à cause de leur "surpoids".
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liliIl y a 5 ans
L'enfer c'est les autres ! Lise tes mots me parlent tant.Mes problèmes ont commencé le jour ou en 4 ième le plus beau garçon du collège a dit sans savoir que j'étais à côté de lui :"lili elle est vraiment jolie et son sourire :"je craque", mais il faut qu'elle maigrisse !". J'étais anéantie sous le choc, personne ne m'avait jamais dit que j'étais trop grosse. A la maison ma mère m'appelait ma puce at mon père ma grande, mais mon grand père m'appelait ma grosse avec tant d'affection que je trouvais ça gentil. Bref je n'avais pas d'avis sur mon physique le sujet ne me préoccupait pas, pourtant je me suis lancée dans un banal régime qui a mal tourné...Depuis rien n'est jamais redevenu pareil, l'insouciance était terminée, j'ai maigri et tous les garçons étaient à mes pieds, je les détestais ! Ils m'ignoraient avant et voilà qu'à mon entrée au Lycée avec mes kilos en moins je croulais sous les rdv. J'étais écoeurée cynique et blessée de voir que dans la vie seules comptent les apparences...Est ce qu'on peut s'en remettre : non . J'ai 45 ans et toujours incapable de dire à quoi je ressemble j'ai eu des variations importantes de poids de 38 à 65 kg mais l'image que j'ai de moi est toujours la même celle de la grosse qui doit maigrir ce sera indélébile je pense.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Lili, ton témoignage me touche profondément. Une phrase et tout bascule.

"Est ce qu'on peut s'en remettre : non" : C'est terrible ce "non". J'imagine que tu as beaucoup travaillé sur tout cela et qu'en dépit de tes efforts, tu restes avec cette perception distordue de toi-même. Mais je crois profondément que tout n'est pas perdu et qu'il existe un moyen pour que tu parviennes à faire la paix avec le passé, à pardonner à celui qui a eu des mots si terribles, à te détacher de la notion de grosse/mince... Faut-il passer par le yoga, une thérapie, la méditation, la religion... Je ne sais pas, mais il faut chercher : l'enjeu est bien trop important pour accepter les choses en l'état.
Je te serre virtuellement dans mes bras.
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liliIl y a 5 ans
Oui l'enjeu est grand surtout que j'ai une petite fille de 4 ans et demi . J'aimerais la préserver de toute cette dictature de l'apparence qu'elle soit nature forte et qu'elle s'aime de la pointe des pieds à la pointe des cheveux :-). Je pense que les troubles de la perception et de l'alimentation évoluent par phases, actuellement c'est le sport 3 fois par semaine qui me fait du bien, pas dans l'excès juste pour connecter avec ce corps "étranger" pour ne pas dire "ennemi". Les thérapies m'ont ruinées et surtout déçues, la seule qui a porté ses fruits : la sophrologie pour calmer les angoisses, je suis quand même allée jusqu'à envoyer des chèques à une inconnue en Bretagne pour qu'elle fasse des désenvoutements et par des phases de psy 2 fois par semaine. A partir de 40 ans j'ai compris que cette obsession du contrôle et du poids était sans issu au moment ou les cheveux blancs sont arrivés, j'ai eu un fou rire en me disant que ce corps ne me laisserait jamais tranquille ! ça m'a fait du bien de partager ces ressentis et de lire ton récit, car il faut l'avouer mon entourage n'a jamais saisi l'ampleur du problème jugé futile et sans fondement , sans l'avoir vécu il est possible d' être agacé par ce genre de pathologie, vu de l'extérieur il est difficile d'imaginer toute cette noirceur et ce manque d'estime de soi généralement on donne très très bien le change.
Je n'avais pas vu ta photo, mais c'est à ce stade que mon entourage a un peu paniqué et compris qu'il y avait un couac, dès que j'ai remangé ils n'ont rien su de mes angoisses de la boulimie etc...! Aujourd'hui quelques traces encore de tout ça quand je suis très stressée ou fatiguée je perds le contrôle alimentaire. Je ne suis pas malheureuse je vis avec cette fragilité mais on ne peut pas dire que le problème soit réglé. Il y a des résurgences. Même mon compagnon depuis 16 ans ne s'est toujours pas habitué au truc... Je fini par en rire , je me dis que je tiens le bon bout... Et si tu arrives à partager toute cette expérience Lise c'est que toi aussi tu vas dans le bon sens. Je t'envoie beaucoup de tendresse.
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FrancoiseIl y a 5 ans
Salut ma Lise. J'ai lu ton post cet aprem mais je devais reflechir. Je me retrouve dans tes mots. J'etais anorexique pendant 18 ans. Suis-je guerie aujourd'hui? Disons que j'ai repris du poids, je mange un montant raisonnable de calories, mais ce poids de l'anorexie, cette facon de penser sont encore en moi et semblent tellement faire partie de moi. Je trouve aussi un motif spirituel a ne pas manger "trop". C'est dur de se balader dans un corps materiel... Bisous.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Au travers de tes commentaires, je me doutais que tu devais te battre avec ce problème. 18 ans... C'est terrible. Comment après tant d'années défusionner avec ce poison si addictif ? J'espère de tout mon coeur que le temps va peu à peu t'aider à aimer la matérialité de ton corps. Prends soin de toi
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HeLNIl y a 5 ans
À vous toutes, lire ton témoignage Lise (je suis époustouflée par ta capacité d’auto analyse et la transparence de ce billet) et les votres cher.e.s TDMiens me rappelle comme j’ai eu de la chance de ne jamais vivre ça même si, comme tant, je me suis toujours trouvée un peu trop grosse. Comme Lili plus haut, mais moi c’était mon père, il m’appelait tendrement « ma petite grosse » quand j’étais enfant, et PERSONNE parmi mes proches ne parlait poids à la maison. C’était un sujet totalement inexistant, dont j’ai pris conscience vers 13 ans en regardant des photos. Mais pour autant, je ne me suis jamais trouvé SI grosse (et d’ailleurs je ne l’étais pas) que je fusse faire un régime. Je n’ai jamais connu de troubles du comportement alimentaire, et quand je regarde dans le rétro, et encore aujourd’hui d’ailleurs, je me suis toujours trouvée plutôt bien dans ma peau. Quelle chance. Mon éducation y est pour beaucoup j’en suis sure, notamment par ma mère qui ne s’est jamais souciée de question d’apparence physique même si elle est tout à fait soignée. Merci pour ce billet, chère Lise, qui me fera redoubler d’attention notamment avec mes deux filles. Bises à toutes et tous ♥️
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
C'est tellement merveilleux HeLN d'avoir cette confiance élémentaire qui permet de porter un regard bienveillant sur sa personne. J'en suis profondément heureuse pour toi :)
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EliseIl y a 5 ans
On parle très souvent de l'apparence du corps, moins du visage.
Le trouver constamment "raté" sur les photos, avoir du mal à se reconnaitre lorsque l'on croise son reflet au détour d'une vitrine, ou ne pas parvenir à en être "satisfaite" même après de longues minutes passées devant la glace...
La dictature du corps parfait existe bel et bien mais je pense que beaucoup de femmes souffrent également de l'apparence de leur visage, comme tu l'a écrit cela peut mener à déplacer ses obsession sur le corps qui lui est "modifiable".
Je n'ai jamais souffert de l'apparence de mon corps, mais de mon visage un peu plus, "pas assez photogénique", "pas de sourire à la Julia Roberts", des cernes, etc. Ton post m'a fait prendre conscience que c'est un complexe dont on ne parle au final que très peu alors qu'il peut faire autant souffrir.
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AudreyIl y a 5 ans
Bonjour Lise, et Elise,
Je ne réponds quasiment jamais aux articles, donc je me sens un peu illégitime, mais je comprends tout à fait ces remarques sur le visage. Et je me revois en 4e, avec ces garçons de ma classe qui me disaient tous les jours que j'étais moche. J'étais première de la classe, avec un appareil dentaire, pas de poitrine, peut-être des lunettes pas très avantageuses, et surtout très timide. Je n'arrivais pas à leur répondre, je n'arrivais pas non plus à me protéger. Aujourd'hui j'ai 33 ans, et ces mots, comme ce que tu écris Lise, me marquent toujours… Rien de grave au final, mais flûte, l'adolescence est cruelle et les mots font mal.
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EliseIl y a 5 ans
Je pense que tout les monde est légitime pour aborder ce genre de sujet ;)
En effet c'est majoritairement à l'adolescence que ces blessures apparaissent, c'est une période où l'on est particulièrement vulnérable et paradoxalement très seul.
Je me souviens des adultes qui me disaient "tu ne te sent pas bien, c'est la crise d'ado ça va passer !" d'un air mi-amphatique mi-amusé, et des gens de mon âge qui faisaient bien souvent passer ce mal-être vis à vis des critiques pour de la faiblesse.
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AudreyIl y a 5 ans
Je crois que mes parents voyaient que c'était difficile. Mais je n'en parlais pas. Effectivement on est particulièrement vulnérables à l'adolescence. J'ai lu plus haut un commentaire d'une maman espérant éviter ça à sa petite fille. Je l'espère de tout mon cœur pour la mienne aussi...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
J'ai très envie d'être amie avec la petite Audrey de 13 ans afin que l'on puisse imaginer ensemble des tonnes de vengeances rigolotes susceptibles de faire passer l'envie aux bullies de ta classe de prononcer des paroles blessantes ;)
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AudreyIl y a 5 ans
ça aurait été formidable, assurément !
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Le manque de photogénie est une belle saloperie car il induit en erreur sur la réalité de sa personne...
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EliseIl y a 5 ans
Mon visage en photo ne me plais jamais, seulement une trentaine de clichés doivent réchapper de mon adolescence et moins encore du début de ma vie d'adulte. Heureusement à cette époque on était bien moins branchés sur les réseaux sociaux (je suis née en 92), je me dit que ça doit être très dur pour les jeunes filles d'aujourd'hui qui ne sont pas "photogéniques"....
Etrangement en vidéo mon image me satisfait... Il faudrait que je lise des études sur ce sujet je suis sures que les psychologues et sociologues se sont penchés sur cette question !
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GaranceIl y a 5 ans
Cet article m'a beaucoup touchée. J'ai particulièrement trouvé atroce la phrase prononcée par le garçon "populaire" du lycée. Et terribles les sentiments mêlés : honte et fierté. Très probablement plus en raison de la fierté que de la honte. J'ai le rêve d'un groupe de filles clouant ironiquement le bec à ce genre de garçon. Un rêve de sororité triomphante... Même si, bien sûr, l'anorexie est un phénomène très complexe, qui inclut naturellement l'image de soi en tant que femme définie par sa sexualité, mais ne s'y limite pas. Tu l'as très bien montré en particulier dans les rapports familiaux. Et quel parcours ! Un parcours de la combattante, ai-je envie de dire...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Combattante ? Je ne me suis jamais vue ainsi mais l'image me plaît, alors merci :)
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MarieIl y a 5 ans
Malheureusement, les "petites phrases assassines", maltraitances ordinaires et banales que l'on a toutes (et tous) entendues de la part des adultes mais aussi des enfants qui sont particulièrement cruels. Tellement nombreuses que je ne pourrais les répertorier pour ma part. En résumant pour moi, "le gros cul, gros os", "débile" des profs), à maintenant 62 ans, avec un IMC dans la maigreur (sans régime), en ayant fait des études de médecine, mais avec un bac technique, je me vois toujours comme la grosse débile...Alors, j'ai fait très attention avec mes 3 fils, et je suis contente et ne pas avoir eu de filles.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Oh Marie :/ Vu de l'extérieur, ton parcours remet en place toutes ces personnes qui n'avaient rien compris à la beauté et l'intelligence de ta personne ... Mais je sais que les blessures qu'ils ont occasionné sont infiniment dures à panser.
Je t'embrasse très très fort
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MarieIl y a 5 ans
Oh, Lise !, il n'y a que quelqu'un qui a beaucoup souffert qui peut répondre avec tant de délicatesse et de finesse à tous ces commentaires.
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MarieIl y a 5 ans
je ne sais pas si les autres" commentatrices" ont eu très peurs comme moi de lire la réponse à ce que j'ai (on a) écrit.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Très chère Marie en commentant ici tu ne recevras que tendresse et chaleur :)
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CatherineIl y a 5 ans
C'est dingue, perso j'étais dans un petit collège de campagne en France, il y avait beaucoup de stéréotypes sur les anglaises qui sont apparemment moches, alors chaque récré on me répétait que j'étais moche, on me surnommait "crapaud". Je n'ai jamais vraiment pris la critique comme étant juste, parce que d'une part je savais que c'était plus de la xénophobie qu'autre chose, mais ça me remplit de colère rien qu'en tapant ces mots, je dois vraiment prendre sur moi et me dire que c'était des gosses de 12-13 ans. Encore aujourd'hui quand on parle en bloc des femmes d'un certain pays, que ce soit en bien ou en mal, c'est viscéral, je ne supporte pas (c'est un peu ce qui a motivé mon éclat de colère dans les commentaires sur "les modeuses asiatiques").

Mais par contre je trouve assez frappant qu'on soit si focalisée sur le fait d'être jolie ou pas. Parce que même en ne croyant pas que j'étais réellement moche (du moins de visage, de corps j'en parlerai après), c'était quand-même important pour moi, j'avais réellement l'impression que j'aurais quasi raté ma vie si je l'étais, et que cette beauté tenait vraiment en équilibre sur un fil. De plus, en termes français j'ai un visage atypique, j'ai toujours eu du mal à me figurer à quoi je ressemblais. Et c'est certes sympa de se trouver jolie. Mais quand j'observe les gens autour de moi, c'est franchement rare que je ne les trouve pas beaux, ou que je ne leur trouve pas au moins quelque chose de beau. Je suis arrivée à la conclusion que c'est cette impression de tenir tout un enjeu majeur de sa vie sur un fil qui motive les remarques que les femmes peuvent se faire derrière le dos de leurs copines ou d'une inconnue totale, qui commencent par "putain t'as vu celle-là elle...". Qui peuvent d'ailleurs s'appliquer à quasi n'importe-qui. Trop jolie, on dira "putain t'as vu celle-là elle se prend pas pour de la merde". Trop bien dans sa peau, c'est presque impudique.

Point de vue corps, c'est toujours un peu plus flou. Tout d'abord parce que c'est ce qui est modifiable, effectivement. La dysmorphie, c'est tout un équilibre aussi. D'abord parce qu'au départ, je pense que ça a peu à voir avec des standards de beauté, et plus à voir avec le fait de ne pas comprendre à quoi on ressemble, de ne pas pouvoir se saisir en entier tel qu'on est vu par les autres. En plus, le corps lui-même change tout le temps. Et puis on a une morphologie de base: la mienne, déjà étant étrangère, je n'avais pas du tout la même que mes camarades de classe, pour la plupart toutes menues. Elles le remarquaient aussi: j'étais la grosse de service même sans surpoids. Quand j'ai pris du poids par la suite dans l'adolescence, ça n'a pas fondamentalement changé les choses pour moi. Quand j'ai maigri par après, je n'ai pas compris pourquoi je n'avais pas le corps tout menu "normal" de mes camarades.

Si on ajoute à ça une soupe à base de sexualité et de légère dysphorie de genre, et un problème gynéco persistant qui n'a été traité que tout récemment, en fait je me suis longtemps exprès cachée sous une couche de graisse, ce qui n'aidait pas la dysmorphie: j'arrivais à peu près à comprendre mon corps en l'inventoriant partie par partie. Mais j'avais l'impression (je l'ai toujours) d'avoir acheté ces parties sur Amazon et qu'elles ne m'appartenaient pas réellement. En même temps, je pense qu'en tant que femmes on nous encourage aussi à traiter nos corps comme de la matière morte à sculpter, où on fait entrer des choses d'un côté et sortir de l'autre. Pour moi qui admire beaucoup les corps musclés et le mouvement, ça a toujours été assez frappant que les articles destinés aux femmes, même ceux censés nous libérer des diktats et tout ça, nous appréhendent comme des objets statiques, à voir en deux dimensions. On a presque peur de s'imaginer en mouvement (j'en connais qui ont par exemple peur d'être moches en souriant).

Je crois que ça a changé depuis, mais les premières années que je me suis inscrite à la musculation de ma fac, le prof faisait deux présentations, une pour les mecs (comment prendre de la force) et une pour les nanas (comment se sculpter et avoir "du tonus" mais sans gonfler trop). Les appareils de cardio portaient une pancarte "appareils de musculation pour femme". Le marketing de l'exercice pour les femmes part du principe qu'on veut maintenir un équilibre, ne pas en faire "trop", et surtout, surtout qu'on est là pour perdre du poids, et perdre du poids sur les parties spécifiques du corps qui nous obsèdent, et qui sont peut-être plus liées à la morphologie qu'autre chose. Même les instagrammeuses "rondes", quand elles placent des produits très souvent c'est des tisanes "detox" laxatives plutôt qu'autre chose. Je pense que ce qui m'a aidée, et qui a aidé beaucoup de femmes que je connais, c'est de faire du sport qui permette de voir le corps comme quelque chose de fonctionnel et de vivant. Du coup, on n'est plus une personnalité dans un contenant qu'on n'arrive pas à contrôler, on arrive à s'habiter réellement, ou du moins à trouver un pacte avec sa présence physique.

D'ailleurs, on résume souvent tout ça à des diktats ou à des injonctions faites aux femmes par la société. Si je pense que c'est vrai, je pense que la peur et, quelque part, la nécessité de ne pas être une femme "ratée" est ancrée encore plus profondément. Moi qui suis radicalement indifférente à l'idée d'être peut-être masculine autant que féminine, et d'ailleurs ça me réjouit totalement, j'ai une immunité à certaines choses qui ont l'air de vraiment préoccuper des amies (je n'ai jamais eu peur de marcher trop vite, parler trop brusquement, ou d'être trop forte physiquement, de commander une bière, etc. et ça ne m'a jamais paru tellement remarquable non plus, il me faut en général quelques minutes pour comprendre quand les gens le dénoncent chez quelqu'un d'autre). Mais ce qui est profondément ancré, ce qui fait réellement le statut des femmes dans la société et nous fait comprendre réellement à quoi on sert ou "ce qu'on est", ça passe y compris chez moi.

Le pire c'est peut-être le grain de rationalité au fond de nos réactions irrationnelles: qu'on se trouve absurdement moche ou qu'on se dise "non tout va bien je suis belle", le poids qu'on y attache part d'un vrai constat, que beaucoup dépend de cette donnée-là. On n'est simplement pas prise au sérieux sans ça. Ensuite, je pense qu'on occulte avec ça beaucoup d'inquiétudes sur la santé, parce que c'est réellement hallucinant à quel point on mystifie la santé des femmes, ou on l'occulte, ou on n'arrive pas à se faire prendre au sérieux par son médecin, ou alors on considère que les femmes peuvent tout à fait vivre avec un peu de douleur. Je pense que tout est lié: la découverte de sa future morphologie adulte, les douleurs des règles et le fait de ne pas pouvoir en parler, les inquiétudes des autres sur leur propre compte qui se traduisent par des remarques assassines, etc.

Pour rajouter un dernier paragraphe à ce commentaire fleuve, c'est fou ce qu'internet peut permettre aux gens de cacher et justifier leurs comportements autodestructeurs, aussi. Par exemple j'ai connu une sportive ex-anorexique, et quand je dis sportive c'est ceinture noire troisième dan de karaté. Elle s'est mise aux arts martiaux mixtes et son trainer a eu la géniale idée de lui mettre la pression pour perdre la graisse du ventre: les abdos ça en jette tout de suite plus dans l'arène. Alors elle postait ses repas en traitant de crétins tous ceux qui ne savaient pas que les brocolis aussi contiennent des féculents et qu'elle mangeait très bien, si, tout à fait. Personne n'aime se faire traiter de crétin sur internet, alors elle était entourée d'une cour d'admirateurs qui la complimentaient. Je crois qu'une amie proche d'elle a finalement réussi à lui faire voir la raison, et elle a évité de justesse la rechute en anorexie, mais c'est vraiment dingue à quel point on peut se foutre une raclée en public devant quelques centaines de personnes et ça continue à passer inaperçu.
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CatherineIl y a 5 ans
(oups, commentaire un peu plus fleuve que prévu)
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GranpiIl y a 5 ans
Catherine c'est tellement vrai ce que tu dis sur le comportement des gens sur internet!!!
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CatherineIl y a 5 ans
C'est le risque de la bienveillance aussi, c'est bien mais on a vite fait de virer tous les gens qui disent des choses qui ne nous plaisent pas. Et parfois on a besoin d'entendre ce qui ne plait pas. Dans plein de situations d'ailleurs.

Je crois qu'on a aussi trop tendance - comme certaines le disent dans les commentaires ici - à considérer ces problèmes comme superficiels voire vaniteux. D'ailleurs trop de campagnes pour aider les gens s'attardent exclusivement sur les diktats de beauté etc. Alors que même si ça sort par là, ça n'a souvent rien à voir. Certes, ça joue probablement un rôle dans le sens où ça prend les névroses là où elles se manifestent et ça les conforte. Mais par exemple moi, quand j'étais ronde à l'adolescence, ma mère et les revues pour ados que je lisais essayaient tous les deux de rassurer en disant "de toute façon les hommes préfèrent une brioche appétissante à un biscuit plat" ou, dans les mots de ma mère, "les hommes aiment bien avoir quelque chose à saisir". Au secours, oui!

Donc même les sites body-positive ou les messages encourageants, pour moi ils aident très superficiellement, ça fait un boost de positivité auquel je ne fais de toute façon aucune confiance (surtout si la nana super à l'aise avec ses rondeurs me vend une tisane détox par derrière), mais ça ne touchera pas au mélange de dysmorphie, dysphorie, inquiétudes relatives à la santé, etc. Il ne faut pas conclure que parce que beaucoup de comportements se ressemblent, ils viennent tous d'un même endroit pour toutes les femmes dans toutes leurs situations différentes.

D'ailleurs les troubles du comportement alimentaire se manifestent aussi chez des femmes qui n'en ont à peu près rien à foutre de leur physique, par dégout de la nourriture, par volonté de contrôle, par perfectionnisme. J'ai grandi avec une mère orthorexique. D'ailleurs je trouve, et j'ai observé autour de moi aussi, que le mélange de bienveillance réelle et de malveillance réelle des mères peut être assez incroyable. Je ne connais à peu près aucune femme dont la mère lui achetait des vêtements à sa taille à partir de la puberté, par exemple. En général c'était un joyeux mélange de "attention t'as un gros cul tu vas ressembler à une pute mieux vaut porter un sac" et "bwahahaha bienvenue au club des maudites, t'es une vraie femme, et vas-y que je t'achète toutes tes fringues en taille 44". même si tu fais un 36".
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HeLNIl y a 5 ans
Catherine, si j’adhère à beaucoup de choses dans ton propos, je ne peux laisser passer sans réagir le dernier paragraphe ! Je ne suis pas d’accord avec la généralisation des comportements que tu décris s’agissant des mères qui habillent leurs filles ado. La mienne m’a tres tôt incitée à gérer seule mon budget, et me faisait remarquer en toute franchise quand mon jean était trop déchiré sous les fesses, ou que mon pull avait des manches décidément trop longues, mais on était loin du cliché que tu décris. Quant à mon aînée de 15 ans, son style vestimentaire commence à se préciser, et loin, là encore de ce que tu décris, je « l’accompagne » dans ses choix de vêtements à sa taille, et dans lesquels elle se sentira bien, loin du grand écart entre la vulgarité d’un côté et le sac à patate de l’autre. Et si j’en juge par son cercle d’amies, les mères de ses copines sont sur la même longueur d’ondes.
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CatherineIl y a 5 ans
Oui, je ne cherche pas à généraliser et je suis évidemment contente pour toutes celles qui ont eu des mères qui ont bien géré les choses.

Par contre je pense qu'il y a beaucoup de responsabilité qui pèse sur les mères, et qu'elles le gèrent plus ou moins bien selon les cas. J'avais une copine dont la mère était par exemple plutôt sympa et bien, mais elle avait cette obsession que sa fille (de 16 ans), vu qu'elle commençait à être adulte, devrait se couper et se faire permanenter les cheveux. Au point où la fille, qui avait de beaux cheveux longs, cauchemardait parfois que sa mère débarquait dans sa chambre pendant la nuit avec des ciseaux.

Je veux dire, on laisse souvent les femmes, mères ou non, seules avec leurs problèmes et leurs diverses névroses, et elles doivent les gérer tant bien que mal. Je veux bien croire que dans la plupart des cas ça se passe très bien, mais j'ai connu énormément de filles qui avaient des relations de jalousie mutuelle avec leur mère, et pas mal de cas, aussi, où l'enfant est l'unique personne sur qui la mère peut se lâcher un peu.

Et franchement, être parent c'est super difficile, alors chapeau à celles qui y arrivent.
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Mrs TIl y a 5 ans
HeLN, j'entends totalement ce que tu dis sur toi et tes filles. Elles ont de la chance d'avoir une mère attentive et franche, et toi aussi tu as eu de la chance d'avoir une mère comme la tienne. Pour de vrai. Parce qu'on sent que tu y réfléchis, que tu y es attentive, que tu as conscience des enjeux. Mais les bagages des unes et des autres font que parfois, cette lucidité n'est pas possible.
Et je crois que Catherine a raison quand elle dit que les relations mère-fille sont très souvent toxiques, qu'on le veuille ou non, qu'on le fasse exprès ou non (et c'est hélas le fort de l'inconscient : on ne le fait pas exprès). Moi j'ai connu beaucoup de mères, la mienne en premier, être totalement castratrices avec la féminité de leur fille, souvent parce qu'elles-mêmes avaient souffert de la même chose avec leur propre mère.
Et je ne saurais être plus d'accord avec Catherine quand elle dit : "on laisse souvent les femmes, mères ou non, seules avec leurs problèmes et leurs diverses névroses, et elles doivent les gérer tant bien que mal". Je pense que notre génération est un peu mieux équipée que les précédentes pour "gérer" un peu mieux, mais je ne te cache pas que moi, même après un travail sur moi et cette rivalité-miroir toxique, j'étais soulagée d'avoir des garçons, parce que j'aurais eu trop peur de faire du mal à une fille malgré moi ou de vouloir à tout prix réparer mon enfance à travers elle (pas forcément l'idée du siècle pour ces pauvres gosses ; et je te rassure, je vais transmettre tout un tas de névroses à mes fils, à coup sûr).
Mais oui, heureusement qu'il y a des mères comme toi, aussi, ou des figures maternelles bienveillantes pour les petites filles si la mère n'en est pas capable (j'ai sept tantes (yep, grande famille) qui m'ont tout autant construite que mes parents, et ma mère a eu la grande intelligence de ne pas me priver de ces autres figures féminines qui m'apportaient aussi ce qu'elle ne pouvait pas me donner). D'ailleurs, veux-tu m'adopter (même si on a le même âge)? Bisous, ainsi qu'à tes filles.
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HeLNIl y a 5 ans
Mrs T, j'entends toute la justesse de ton propos, et en y réfléchissant encore, je trouve bien ici et là dans mes connaissances, des relations mère-filles (ou mère-fils d'ailleurs) "toxiques". Je sais que le plus grand cadeau que m'ont fait mes parents, était celui de me soutenir toujours, et de m'avoir éduquée de telle manière notamment que, jusqu'à très tard, je n'ai eu aucune conscience que le physique pouvait avoir une incidence, une influence, ou être un critère en soi. J'ai une relation assez différente avec mes filles, mais, je le souhaite de tout coeur, aussi bienveillante que possible (ce qui ne veut pas dire laxiste, ma soeur me trouve assez sévère par exemple).
Et dans mes bras of course, je t'adopte avec grand plaisir (l'âge n'a aucune importance pour l'adoption !!), bienvenue dans notre famille (par contre j'espère que tu aimes les huskies, parce qu'on en a un à domicile, et il prend un peu de place - et beaucoup de temps) ! Bises !
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GranpiIl y a 5 ans
Puis-je être adoptée moi aussi par HeLN? Ce qu’elle écrit me plait énormément !!!
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HeLNIl y a 5 ans
♥️♥️♥️
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Mrs TIl y a 5 ans
HeLN, tu es la meilleure. Quant au husky, mon fils de 5 ans m'a dit un jour qu'on en avait croisé deux dans la rue : "Maman, les huskies, c'est la beauté. Même sans le traîneau on peut en avoir un, tu sais." (subtil, le mec).
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HeLNIl y a 5 ans
Oui sans le traîneau c'est tout à fait jouable (en revanche j'ai un harnais et il me tracte pour courir, c'est génial !), mais il faut un grand terrain (et ne pas -trop- se soucier de l'allure du jardin = impossible d'avoir un jardin à la française avec un husky)(sauf à attacher l'attacher et ne lui laisser qu'une petite surface accessible, mais ce n'est pas notre conception).
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Que dire Catherine à part un immense merci pour ce témoignage aussi émouvant que complexe. Merci d'avoir pris le temps, tes reflexions me font beaucoup réfléchir. :)
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VIl y a 5 ans
Quel parcours... Rien que de te lire je me sentirais presque développer un tda :/ c'est très dur de survivre lorsque le cerveau fait quasiment automatiquement des associations délétères. Je salue ton courage d'en parler et espère que tu as trouvé des solutions pour encourager l'inconscient à faire des associations plus positives et sereines :) la nourriture c'est aussi la vie, notre énergie, notre photosynthèse à nous les belles plantes :)

J'ai eu la (mal)chance d'avoir un père aux milliards de phrases assassines, et voulues, et quotidiennes (eh oui, on mange trois fois par jour) : 'tu es grosse, dégueulasse, j'ai honte pour toi, ne te ressers pas, ne mets pas de sucre dans ton café ou dans ton yaourt, ne mange pas de carré de chocolat après le repas, ne bois pas de bière, ne sale pas ton plat, as-tu pensé à la liposuccion? De toute façon tu ne seras jamais mince, il n'y a rien à faire'

...alors que je faisais 58-64 kilos pour 1m60 et que je ne me suis jamais sentie grosse.

Ca a été une chance car j'ai tout de suite compris que ce n'était pas moi le problème, mais lui. Et que ce n'était pas mon corps qui était malade, mais son regard. Je crois sincèrement que la plupart des troubles de l'alimentation sont dus entre autres à un regard malade, que ce soit le nôtre, celui de nos parents, proches ou conjoints ou celui de la société. Le corps n'est là que comme souffre-douleur pour subir les attaques prométhéennes du regard malade, l'aigle reviendra toujours bouffer notre foie si on ne trouve pas des boucliers ou si on ne pratique pas une forme de judo émotionnel.

Après 15-20 ans de lutte acharnée pour lui faire comprendre d'arrêter (parce que c'est lourd et épuisant) il a enfin compris. J'ai jamais plongé dans un tda mais j'ai dépensé beaucoup d'énergie et de temps à me faire respecter, pour une cause vraiment futile (qu'est-ce que ça peut faire, son avis?). Paradoxalement cela m'a donnée le goût de l'hédonisme et fait aimer mon corps, sans entrer dans les canons de beauté je me trouve belle. Il a le droit de me trouver grosse, d'avoir honte et de se tromper sur toute la ligne, mais pas de me le dire. C'est sa névrose pas la mienne, il se la garde. Dommage car à part ça c'est quelqu'un d'intelligent, mais j'imagine que quand on a un regard malade et qu'on ne le soigne pas, il n'y a rien à faire. Alors les filles soignez votre regard sur vous-mêmes ;) personne ne peut le faire à votre place...
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Mrs TIl y a 5 ans
V, c'est exactement ce que j'ai compris de ma mère (un peu comme ton père mais dans un autre genre, à tous les sens du terme) à l'issue de ma psychanalyse. J'ai eu cette chance, finalement, d'être tellement privée de regard bienveillant sur moi de la part de ma mère que je me suis composé ma féminité moi-même, et que j'y suis d'autant plus attachée. Je suis totalement d'accord avec tout ce que tu dis sur le regard. Et oui, sentons-nous belles, pour de vrai, personne ne le fera pour nous.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Ayant la chance d'avoir des parents très bienveillants, je suis atterrée par le comportement de ton père. Comment peut-on détruire sciemment son enfant ? J'admire ta sagesse, ta maturité qui t'ont permise de prendre immédiatement du recul. Quelle force !
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Mrs TIl y a 5 ans
Lise, ton texte me bouleverse. Merci de partager avec une telle lucidité et une telle précision ce pan très intime de toi, et qui pourtant, à lire les commentaires, fait écho chez nous toutes et tous à des souffrances que nous avons en partage, mais plus ou moins grandes, plus ou moins maîtrisées, plus ou moins enfouies.
Moi je n'ai jamais vraiment eu de problème dans mon rapport à la nourriture, et je ne sais pas qui je dois remercier pour ça, mais je lui dis un grand merci. En revanche, comme je l'ai déjà dit ici en m'énervant très fort et de manière complètement disproportionnée (#MariaCallas) sur une pub Ben&Jerry, il y a eu et il y a toujours dans mon entourage proche des gens que j'aime fort et qui souffrent de troubles du comportement alimentaire . Je les ai vus souffrir dans des proportions inouïes pour certaines (hospitalisées), ou, Dieu merci, sortir lentement de la prison qu'est le dérèglement du comportement alimentaire, notamment une amie très chère qui m'a ouvert les yeux sur la généralisation de la culture du régime dans la société occidentale et la pathologisation du rapport à la nourriture et la fétichisation du "contrôle" d'un nombre impressionnant de nos contemporaines, surtout en France, pays particulièrement grossophobe.
Du coup, ça m'est devenu totalement insupportable, ces injonctions permanentes à maigrir, à prendre moins de place, à modifier son corps, pour ressembler on ne sait plus trop à qui tant les images se multiplient. D'autant plus insupportable, paradoxalement, que Dieu sait que j'ai des névroses, mais jamais vraiment sur le corps ni le poids -- mince naturellement (un peu moins maintenant que j'ai eu des enfants et que j'ai arrêté de fumer, mais en fait j'ai DECIDE de m'en foutre et franchement, je suis pas si mal), j'ai fait la paix avec mon corps en tout début d'une loooonngue psychanalyse entamée il y a 20 ans.
En revanche, les questions d'image et de rapport à la féminité me sont familières par d'autres biais et m'ont fait du mal par d'autres regards : j'ai eu de l'eczéma grave toute mon enfance, ça t'apprend la méchanceté des autres très, très vite ; et une mère pas du tout, mais alors pas du tout bienveillante avec ma féminité, ce qui m'a obligée à "devenir femme" sans et contre elle. Bref. Du coup, je n'ai jamais non plus trop su, en grandissant, à quoi je ressemblais, et encore maintenant, même en ayant construit avec la psychanalyse un regard plus bienveillant sur moi-même, je ne me retrouve jamais sur les photos, et je n'aime pas trop ce que je vois, alors que devant le miroir, ça va.
Quand j'étais comédienne (encore un métier d'une autre vie), je ne faisais que de la voix et du théâtre, parce que je ne me supportais pas à l'image, et encore maintenant, comme toi, je me sens floue. Je crois aussi qu'on vit une époque toute pourrie pour ça : plus le droit d'être flou(e) de l'image, ce qui ne serait peut-être pas si mal ni grave ni important, tant il faut se définir, être son propre impresario, se mettre en scène, se montrer, se promouvoir, être belle sur les photos, avoir une vie "canon", faire du 36 mais avoir des seins, avoir l'air de s'être réveillée "like this", etc.
Cela étant dit et toutes choses étant égales par ailleurs, je trouve que les choses bougent aussi parce qu'en les cherchant, on trouve aussi des voix claires et fortes qui peuvent aider à se libérer de toutes ces injonctions.
Pour tout ce qui est du corps, du poids et des régimes, je me permets de recommander aux anglophones ces comptes, que j'ai découverts par le biais de mon amie super-aware de la culture du régime et de ses ravages :
-Anna Sweeney, une Américaine qui est nutritionniste, spécialiste des troubles du comportement alimentaire et, par ailleurs, atteinte de sclérose en plaque (elle a plein de choses intéressantes à dire sur le corps handicapé ; ne pas se fier à son côté "blond, bronzé, parfait, sourire Hollywood" : elle connaît la vie, Anna). https://www.instagram.com/dietitiananna/
-Grace Woodward : ancienne styliste et personnalité médiatique connue à la télé UK, elle revient sur ses troubles du comportement alimentaires et ce que l'industrie de la mode vend comme mensonges sur ce que doit être le corps des femmes et la beauté.
https://www.instagram.com/gracewoodward/
Et sinon, Lise, comme tous ceux et celles qui ont partagé leurs souffrances intimes ici, j'ai envie de te serrer fort dans mes bras virtuels.
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GranpiIl y a 5 ans
Mrs T j'adore te lire, au as où tu ne le saurais pas déjà ;)
Toujours force de propositions et avec une pointe d'humour et beaucoup d'empathie et de respect!!!
Et donc tu étais comédienne??? Mais raconte-nous cette aventure ce soir lors de notre apéro dis donc!!!
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CarolineIl y a 5 ans
Mrs T, merci pour les liens et merci de rappeler la méchanceté du regard des autres enfants - mon amoureux a souffert d'eczéma sévère enfant et on sent encore la fragilité de son image de soi, alors qu'il est beau, brillant et plein d'autres choses encore.
Et oui, la France est obsédée par le poids des femmes, par leur allure plus généralement (cf. tous les mâles dominants qui s'étranglent dès qu'une femme se couvre trop)... Le combat reste long...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Merci pour tout (ce qui tu écris est ultra pertinent) et aussi pour ces liens très intéressants :)
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elsaIl y a 5 ans
J'aimerais tellement qu'au collège/lycée, toutes ces remarques assassines stoppent une bonne fois pour toutes. Moi aussi parfois elles me rendent visite, et je sais au fond de moi, qu'elles seront toujours un peu avec moi et ont contribué à ma propre perception et construction personnelle.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Je ne pense pas que ces remarques cesseront alors c'est à nous de réussir à les réduire à néant d'une manière ou d'une autre :)
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CatherineIl y a 5 ans
Les remarques, je pense qu'il faut les relativiser, en se rappelant d'où elles viennent: si on avait le meme age que lui, le camarade de classe n'était qu'un enfant. Les parents sont humains et ne gerent pas toujours leurs émotions ou leurs frustrations. L'enfant peut représenter autre chose que lui-meme pour les membrs plus lointains de la famille. Ca n'excuse rien, mais ca permet de prendre une distance par rapport à ces remarques.
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AuroreIl y a 5 ans
Je suis très émue de lire tes mots, tout a déjà été dit et je ne suis pas sûre de choisir les mots pour te faire sentir mieux, tant je sais qu'aucun mot ne réconforte vraiment tant que ce ne sont pas nos propres mots (ou maux, la langue française est bien faite...), mais merci d'avoir partagé avec nous.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Je t'embrasse Aurore :)
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FannyDIl y a 5 ans
Chère Lise,
Merci pour ton courage de partager tes profondeurs et ce que tu en as remonter. A l’air d’insta ou FB où notre vie doit être parfaite, il est bon de nous rappeler que nous sommes des humains avec des failles, et qu’au bout d’un moment ça coince, on ne sait plus comment avancer... et c’est normal.
J’ai 33 ans et je suis passée et passe encore par ces moments, quand je sens que mon cœur m’appelle par une tristesse soudaine, des colères qui remontent, alors au lieu de lui dire : tais toi, laisse moi vivre et sois heureux comme tout le monde.
Je prends le temps de m’arreter, de l'écouter...
et je prends soin de lui, ou soin de ces « moi » enfants ou adolescentes blessées, qui me reviennent en mémoire. Je les accueille et je leur dis que ça va, car je suis là maintenant, je ne les fuis plus ou je ne les ignore plus.
Et je leur dis ce que j’aurai aimé qu’on me dise à ce moment là.
Et la paix revient.

Prends soin de toi,
Je t’embrasse
Fanny
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"Je prends le temps de m’arreter, de l'écouter... " Je pense que tu as 100 fois raison et que tout commence par là :)
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mirabelleIl y a 5 ans
bonjour Fanny,
c'est très touchant vos mots…
en ce moment il y a pour moi des choses qui reviennent, je vais essayer d'écouter ce moi-enfant, écouter ce qu'il a à me dire…

merci Lise de ce très bel article, et la sculpture que tu as choisi pour l'illustrer...
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miss agnesIl y a 5 ans
C'est très courageux et très beau de te dévoiler autant, chère Lise. Comme toi, je pourrais aussi faire ma liste, je crois que c'est le lot de la plupart des gens. Il y a d'une part les phrases en elle-même, et de l'autre, la personne qui les reçoit. Or la même phrase n'aura pas du tout le même effet selon les personnes, il y a tellement de variables en jeu.
Je ne ferai pas ma liste, car après des années de thérapies diverses, j'ai fait la paix avec tous ces différents événements qui m'avaient chamboulée et menée au bord du suicide à vingt ans. On peut s'en sortir et faire la paix avec soi, pour moi le vrai changement s'est produit avec les thérapies associant corps et esprit (kinésiologie et reprogrammation mentale avec la nutripuncture pour ne citer que les principaux). Un ostéopathe génial m'a permis de tomber enceinte alors que ma matrice était "psychiquement"bloquée. A chacun de trouver le chemin qui lui convient. En prendre conscience n'est que le premier pas, mais ne suffit pas, car chacun de ces moments laisse une trace au plus profond de notre corps, jusque dans les cellules parfois, et c'est important de changer le programme au niveau corporel également.
Enfin, bref, tout ça pour dire que j'encourage tous ceux qui sont mal dans leur peau, littéralement ou non, à ne pas rester seuls et à chercher de l'aide. Elle vient parfois de manière inattendue, mais dès qu'on commence à se traiter avec bienveillance, l'univers nous le rend. Merci de ce beau partage.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"En prendre conscience n'est que le premier pas, mais ne suffit pas" : effectivement, mais trouver la bonne personne, la bonne technique, la bonne discipline est d'une difficulté sans nom...
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miss agnesIl y a 5 ans
Il faut y aller au feeling, se jeter à l'eau et s'autoriser à dire non si ça ne colle pas. Tu finiras par trouver. Je connais quelqu'un de génial, mais au fin fond de la campagne québécoise.
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RéjaneIl y a 5 ans
J'ai été émue aux larmes en lisant ton article. Et pourtant c'est une situation qui m'est quasiment inconnue, malgré les remarques, juste pour en citer une amusante ; ma soeur s'est mariée avec le frère de Richard Sanderson le chanteur de "la Boum", pour le mariage de cette dernière il lui avait dit à mon sujet :"'elle est mignonne Réjane, dommage qu'elle ait quelques kilos en trop!" (j'avais 17 ans à l'époque et j'étais plus mince qu'aujourd'hui...), je n'ai jamais ressenti de mal-être vis à vis de mon corps. J'ai eu la chance d'être toujours accompagnée de gens bienveillants qui ont réussi à forger un certaine confiance en moi. Ce qui m'a émue dans ton histoire, c'est cet état d'anxiété généralisé que je reconnais, cette hypersensibilité qui fait que, parfois, le monde devient trop lourd à porter pour des gens comme nous...
Mais comme tu le dis à la fin, c'est une avancée considérable d'avoir désormais le recul nécessaire pour poser les choses. C'est beau de vieillir :)
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"C'est beau de vieillir" : c'est ce que je suis en train de réaliser petit à petit ;)
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Claire Il y a 5 ans
Aujourd'hui je ne peux pas juste vous lire, je dois vous remercier, toutes et toi Lise en premier, pour la qualité et la sincérité de vos propos. Mon histoire n'apporterais rien de plus au débat mais j'ai pris deux résolutions : faire "ma" liste, continuer à suivre TDM plusieurs fois par jour <3 <3 <3
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Bonne liste, chère Claire :) C'est douloureux mais tu verras, on en ressort comme lavée...
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NanneIl y a 5 ans
" en fait tu ressembles à un violoncelle" (un "ami" au lycée).
" elle est jolie, dommage qu elle soit trop grosse" ( la grand mère de mon petit ami quand j avais 18 ans).
C est toujours là en moi.
J ai 45 ans, un super mari, des enfants formidables, un bon boulot, tout pour être heureuse.
Et je suis coincée dans ce corps aujourd hui en reel surpoids qui a fait le yoyo depuis des années à coup de régimes plus incohérents les uns que les autres...
J ai décidé depuis peu de me soigner en prenant d abord soin de mes emotions et de moins culpabiliser sur mon tour de hanches.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"J'ai décidé depuis peu de me soigner en prenant d'abord soin de mes émotions et de moins culpabiliser sur mon tour de hanches."
Je pense réellement que les problèmes alimentaires ne sont qu'un symptôme d'un malaise bien plus profond. Tu as donc on ne peut plus raison d'essayer de te rapprocher de tes émotions, de les écouter, de les comprendre. Le reste suivra, c'est certain :) Je t'embrasse Nanne.
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CessIl y a 5 ans
Merci. Merci Lise. Merci à toutes et tous. Vos mots résonnent.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Merci Cess :)
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CibouIl y a 5 ans
Très touchée par votre chronique, Lise, et par les témoignages lus. Je n'ai jamais eu de problème avec mon corps, à part un ou deux petits complexes comme tout le monde. Mais j'ai été dans l'hyper vigilance avec ma fille et pas toujours bienveillante à son égard. Elle est en léger surpoids, le vis plutôt bien mais je regrette mes "petites phrases"... et mon bourrage de crâne qui a eu l'effet inverse...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
C'est tellement compliqué d'être la mère d'une fille...
L'essentiel est de se rendre compte de ses "erreurs" et d'oser demander pardon à l'intéressée. Courage.
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NoemieIl y a 5 ans
Perso, je me vois comme d'une mocheté repoussante doublée d'une obésité massive.. je me demande ce que mon conjoint me trouve, et vu qu'on a pas de vie intime, ce fait ne fait que me confirmer dans mon côté non désirable, non "bonne". Je suis petite, et de ce fait, je ne serai jamais vu comme une femme belle. je me dégouté à un point immense, et j'ai mis u terme à l'idée de plaire
Je mesure 1,54m pour 58 kilos, je suis grosse
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Noemie... Je refuse que tu parles de toi ainsi. La masse corporel ne définit pas un individu. Tu n'as pas le droit de renoncer à t'aimer. Il faut que tu trouves de l'aide. Soit dans une pratique comme le yoga, soit auprès d'un thérapeute. Essaie de définir les choses que tu aimes faire et donne y toi à fond.
Ne reste pas dans cet état de dégoût, il n'y a aucune fatalité. Regarde la photo que j'ai mis dans l'article. J'étais tellement maigre que mon coeur aurait pu lâcher d'un coup, je perdais mes cheveux, mes os me blessaient, les hommes étaient horrifiés lorsqu'ils me croisaient... Et pourtant, 18 ans plus tard, cet état n'existe plus et je ne suis plus la même. Ce que je veux dire c'est qu'aucune situation n'est désespérée, il faut que tu te battes même si cela te semble impossible. Essaie de vivre une journée après l'autre, ne te fixe pas des objectifs impossibles et essaie de faire confiance au regard de ton conjoint. Je t'envoie énormément de courage.
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CatherineIl y a 5 ans
Noemie, d'apres ce que tu dis tu n'as meme pas de surpoids, ton IMC pour ce que ca vaut est en-dessous de 25. Peut-etre essaie de mettre tout ce que tu penses de ton apparence à plat pour en parler à quelqu'un de confiance?

Je me suis aussi surprise à complexer sur le fait d'etre petite parfois, et ce qui m'aide c'est d'en parler à mon conjoint, justement, et il prend parfois toute une série de photos pendant qu'on parle pour me montrer à quoi je ressemble en mouvement, ce qui aide beaucoup. Je ne sais pas ce qui aidera pour toi. Mais en tout cas, le manque de vie intime, il peut y avoir plein de raisons. Celle que tu cites est à mon avis la moins probable, puisqu'il te trouve visiblement quelque chose.
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NoemieIl y a 5 ans
Faut dire au collège et lycée j ai connu des moqueries sur mon poids qui m'ont amené a 17 ans a devenir anorexique et je pesais alors 45 kilos. A ce poids j ai eu un petit ami qui me demandait de perdre encore du poids pour être encore plus bonne.
Mon conjoint ne veut pas entendre parler de mon physique ou de mes complexes du coup j.en parle jamais avec lui car ça le saoule. Et comme il ne.montre jamais que je lui plais ça ne fait que me conforter et me complexer.
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CatherineIl y a 5 ans
Ouch, les "experts" de 17 ans c'est terrible. J'ai assez la chance d'avoir été hors-concours (trop ronde d'office, pas exactement gagnante du concours de la plus hétérosexuelle) pour ce genre de remarque, j'avais des copines qui en souffraient pas mal, surtout les plus jolies et appréciées par les mecs. Quand elles étaient amoureuses d'un type elles se torturaient pour changer le détail qu'il leur demandait, et souvent il changeait d'avis pour sa prochaine copine.

(Ah par contre moi j'ai eu droit à un truc: une copine qui observait son ex qui était également son voisin d'en face, en critiquant sa nouvelle petite amie: "celle avec qui il était avant on dirait une top model! Alors que celle-là, de dos on dirait toi" lol merci beaucoup). Mais tu sais, on ne peut pas se torturer pendant des années sur des remarques faites par des adolescents. à un moment, faut se dire que c'était des remarques de gosses qui ne savent rien. Les mecs ados savent à peine ce qu'ils aiment, s'ils osent encore l'avouer, et alors pour lier le concept de "bonne" à des kilos et à des calories, ils n'ont aucune idée.

Sans vouloir être présomptueuse, d'après ce que tu dis, j'ai l'impression que ton mari évite le sujet parce qu'il sent que ça te met à l'aise: c'est difficile d'avoir un conjoint qui dénigre tout le temps son propre physique, on a envie de soutenir et de les aider à se sentir mieux, mais c'est sensible et difficile à aborder.

Sinon, la suggestion de Lise par rapport au sport est bonne, et en plus il y a des sports qui favorisent les petites. C'est quelque chose qui peut te réconcilier avec ta petite taille. Par exemple tout ce qui est haltéro ou powerlifting, les petites sont favorisées, et je t'assure qu'il y en a qui sont aussi petites que toi et sont dans la catégorie des 58kg environ, qui sont très féminines. Idem pour tout ce qui demande de la force "relative" comme la gymnastique. En tout cas, on ne peut pas faire abstraction de sa présence physique en entier, parce que ça a un effet sur tous les aspects de sa vie, on ne peut pas isoler quelque chose d'aussi important.

Au moins je dirais trouve quelqu'un d'impartial à qui en parler, parce que d'après ta réaction tu as l'air d'en souffrir pas mal.
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CatherineIl y a 5 ans
"Sans vouloir être présomptueuse, d'après ce que tu dis, j'ai l'impression que ton mari évite le sujet parce qu'il sent que ça te met à l'aise"

* heu, mal à l'aise, pas à l'aise.
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NoemieIl y a 5 ans
Merci beaucoup. Pour le mec qui me demandait de perdre du poids a 45 kilos il avait 25 ans et moi 20. Donc'pas un gamin. Et ça m'a marqué énormément. Actuellement je suis boulimique vomisseuse, ça m'arrive a chaque repas. Je ne suis pas guéri et suis pas sur d'en.guérir a mon âge ou les rides et les moqueries sur mon âge arrive.
Mon conjoint ne sait pas comment réagir et me trouve ridicule.
Je fais déjà de la musculation, moins car suis très occupe en stage chaudronnerie. Mais je suis musclée je soulève 30 kilos et pousse 100 kilos a la presse. Une des rares choses dont je suis fière. Car mon.physique est bizarre musclée et très pulpeuse ce qui dénote avec ma petite taille.
J aimerai m'aimer m'aider je ne SAOS comment faire.
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sylvIl y a 5 ans
Noémie, que t'es t'il arrivé pour que tu te vois ainsi et te sous-estime ? Qu'est ce qui pourrait t'aider à aller mieux ? T'es tu vue toujours comme cela ? J'ai fait un calcul d' IMC , tu es d'une corpulence tout à fait normale et donc très très loin de l'obésité dont tu parles. Après le poids c'est une chose mais c'est surtout la vision qu'on a de soit qui peut changer la donne. Peut être que ton conjoint a de son côté des choses à régler qui l'amènent à refuser actuellement toute vie intime et que ce n'est pas dû à toi mais à lui. Les petites peuvent aussi être très jolies; Ne perds pas espoir, pas à pas, avances sur le chemin qui te fera aller mieux, en ayant pour toi beaucoup de bienveillance et en prenant conscience de toutes les belles choses qui font partie de toi qui et te rendent unique. je te souhaite le meilleur à venir
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elsaIl y a 5 ans
Pardon, Lise, trop touchée / émue pour réagir. Je suis paralysée par toute cette souffrance. Je n'ai pas de penchant pour l'introspection, et ce que tu as découvert sur toi me conforte dans ma position. J'ai trop peur !
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Une fois analysée et décortiquée, cette souffrance perd en intensité pour finir par disparaître petit à petit. Personnellement, j'ai eu longtemps trop peur pour faire face honnêtement à toutes ces phrases/situations et je le regrette aujourd'hui car si je l'avais fait plutôt, j'aurais gagné beaucoup de temps ;)
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CarolineIl y a 5 ans
Lise, ton post est terrible et très touchant. Les commentaires de ton entourage sont décourageants de maladresse, celui du garçon de ta classe en 4ème, n'en parlons même pas... Ce qui est incroyable, c'est qu'après des années d'anorexie, tu t'en sortes si bien aujourd'hui. Et que tu arrives à poser un regard sans colère sur ton passé.
Que penses-tu du discours plus "body-positive" qu'on rencontre aujourd'hui? Penses-tu que si tu avais été une adolescente de nos jours, tu aurais eu les mêmes problèmes?
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"Que penses-tu du discours plus "body-positive" qu'on rencontre aujourd'hui? Penses-tu que si tu avais été une adolescente de nos jours, tu aurais eu les mêmes problèmes?"
Bonne question ;) Peut-être que mon mal être se serait exprimé autrement. Je ne sais pas.
Le "body positive" c'est extra, mais cela reste encore assez anecdotique. Il faudra je crois encore beaucoup de temps pour qu'une ado ait envie de ressembler à une figure féminine dont le corps et le visage ne rentrent pas dans les canons de beauté ambiants.
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RouletabilleIl y a 5 ans
Il y a les petites phrases mais aussi l'exemple des autres femmes. J'ai commencé à me sentir grosse à l'adolescence alors que ma famille était plutôt bienveillante, mais si ma mère, mes sœurs, mes cousines, mes amies se trouvaient trop grosses, comment aurais-je pu moi me trouver bien ? Cela semlait si vaniteux... Quant au visage ... A plus de 50 ans et bien qu'aimee et désirée, je ne sais toujours pas si je suis objectivement laide, très laide ou juste banale ...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Ou très belle ? Il n'y a pas de visage banal. Un visage qui s'anime, un visage qui irradie de joie, de bonté, d'intelligence ne peut qu'être beau.
Ce qui sera perçu comme de la laideur par les uns sera perçu comme de la beauté atypique par les autres. Si tu décides d'être belle, les autres te verront ainsi.
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julie Il y a 5 ans
Bonjour lise, je me retrouve beaucoup dans vos souvenirs moi la seconde de la famille, une famille qui attendait un petit garçon après ma sœur. Resultat on m’a habillé en garcon jusqu’à mes 3 ans du bleu et des bodys avec des voitures et des indiens et mon grand père n’a su m’appeler autrement que Jules au lieu de Julie.
J’ai connu aussi la réflection du sac poubelle et je connais ce sentiment partagé entre fierté et complexe.
De mon coté je n’ai pas connu de troubles alimentaires je me suis astreinte à une pratique du sport intensive et aujourd’hui à près de 40 ans je cours toujours après le corps de mes 20 ans alignant les series d’abos, les séances de palper rouler et autres rituels.
Comme vous le dites ce sont autant de petits cailloux semés au cours de nos vies qui font ce que nous sommes aujourd’hui.
J’essaye maintenant en tant que mère de peser chacun de mes mots afin de ne pas trop alourdir de petit cailloux le bagage de mon petit garçon.
Merci pour votre article.
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CatherineIl y a 5 ans
J'ai vécu un truc analogue, je suis aussi la seconde et, moi c'était vers la puberté, on m'a mis la pression pour ne surtout pas devenir un gros stéréotype de femme (vaniteuse, superficielle, etc.). Donc j'avais les cheveux hyper courts, souvent les gens m'appelaient "jeune homme" malgré le fait que j'ai un visage très féminin. On m'a aussi mis la pression pour m'habiller en pantalons alors que je détestais ça. Je pense qu'il y a des raisons à ça (mon père n'a pas trouvé en mon frère le fils qu'il aurait voulu, car mon frère avait de gros problèmes, et encore plein d'autres éléments).

Bref, je tenais à répondre pour dire que les situations comme celles-là sont plus courantes qu'on ne le pense. Ce n'est pas tellement douloureux pour moi aujourd'hui parce que mon côté un peu "genderfuck" est quelque chose de finalement très positif, même si ça crée quelques difficultés. Mais franchement, même en sachant tout ce que géraient mes parents à l'époque, je me pose vraiment des questions.

La pratique du sport, plus ou moins intensive, c'est aussi quelque chose que je trouve de très positif mais je pense que c'est également lié à l'équilibre que je maintiens face à la perplexité que je ressens parfois de ne pas être un mec.
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julieIl y a 5 ans
Pour préciser mon propos je fais du karaté depuis 29 ans, je suis ceinture noire 2°dan, rare fille de mon club pas vraiment la grace de la ballerine...Après comme vous le dites rien de douloureux plutôt une fierté aujourd'hui, j'aime bien jouer sur mon coté tomboy et j'ai su créer ma propre féminité autour de ça.
Mais c'est vrai que ce genre d’introspection permets de comprendre comment on s'est fait. On devient grâce à ce travail plus empathique avec notre entourage. Je comprend mieux les gens avec qui je vie car je connais leurs petits cailloux.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Aussi douloureux soit ton parcours, il te permet aujourd'hui d'être une maman pleine de tendresse attentive envers ton petit garçon. C'est un peu la magie de la vie : nos souffrances d'hier nous permettent de comprendre des choses qui resteront opaques à ceux qui en ont été épargnés...
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Réré Il y a 5 ans
Je n’ai pas fini de lire vos témoignages,je préférais dire vos confessions car je suis rentrée tard ce soir , je ne veux quand même pas laisser finir cette journée sans intervenir ,bravo à toutes pour votre courage ,le courage de raconter vos blessures,j’ai eu droit bien sûr à quelques phrases assassines dans ma jeunesse ,ça m’a fait mal sur le coup mais mon côté Scarlett ôara fait que j’ai mis un mouchoir dessus et je n’ai et ne retiens que les compiments c’est peut-être une chance et je me fie surtout à mon jugement .et puis les filles avez vous pensé au charme ,personne ici n’en a parlé ,dites vous que toutes vous avez un petit quelque chose de craquant .
Et surtout ne jamais se laisser aller .
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Ah ah ah, le fameux charme ! Lorsque mes copines du lycée me disaient que j'avais du charme, j'entendais "t'es moche mais tu as du charme"...
Avec le temps, j'ai compris que cela n'avait pas grand chose à voir ;)
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CatherineIl y a 5 ans
Les remarques sur le physique, je pense que j'ai toujours été assez objective. Apres, elles sont souvent liées à autre chose. Et la xénophobie, par contre, c'est tres désemparant, quelqu'un qui te sort que tu es anglaise donc moche, tu n'y peux rien. Mon côté Lisa Simpson m'a enfoncée plus qu'autre chose (j'avais tendance à débattre puis à m'agacer quand ca ne fonctionnait pas et à conclure sur une remarque sarcastique).

Apres, la dysmorphie on n'y peut rien, c'est des choses qui sont liées à des situations traumatisantes, enfin on mesure probablement justement qu'on ne peut pas faire confiance à la réalité et aux gens qui nous entourent. Ce qui était mon cas. Je me souviens d'un matin vers 7 ans par exemple où j'étais persuadée qu'un de mes pieds était difforme par rapport à l'autre. On a vraiment l'impression de regarder son corps se tortiller et changer de seconde en seconde. Ce n'est pas esthétique, ni meme réellement lié au regard des autres, mais ces questions peuvent s'embrouiller dedans.

Mais c'est toujours le grain de rationnalité au fond des réactions irrationnelles. Mon pied n'était pas difforme. Mais j'avais raison de ne pas faire confiance à mon entourage, ou plutôt mes craintes étaient justifiées, parce que ma situation était anormale de certaines manieres, que je n'aurais pas pu expliquer à qui que ce soit.
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Mrs TIl y a 5 ans
Catherine, c'est totalement consternant cette histoire de xénophobie. En même temps, je suis bien placée pour savoir que les enfants peuvent être d'une cruauté sans nom envers tous ceux qui sortent un peu du moule, et que les cours de récré françaises sont particulièrement brutales pour ça. Moi aussi, après avoir encaissé en baissant les yeux pendant des années sur ma "peau de crocodile de vieille dame bouh on veut pas lui donner la main" à cause de l'eczéma, j'ai fini par faire Lisa Simpson, ça ne m'a pas rendue plus heureuse. En revanche, ça m'a bien appris la vie. Et encore maintenant, j'avoue, tous les enfants ne me sont pas sympathiques, j'ai un 'bully radar' assez développé.
Merci mille fois aussi de nous éclairer aussi bien sur la dysmorphie, tant en tant qu'affliction (ton cas, j'en suis bien désolée) et que symptôme socio-culturel diffus. Ce que tu dis plus haut sur le mouvement et les femmes à deux dimensions m'a trotté dans la tête une bonne partie de la nuit (insomnie, mon amie). Je n'avais jamais envisagé aussi précisément la question du corps des femmes dans une perspective de mouvement / pas mouvement, ni dans la relation du tout et des parties, et c'est vraiment très éclairant. J'espère aussi que ça va, quand même? Bisous
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CatherineIl y a 5 ans
Pour la dysmorphie oui ça va, j'ai un pacte avec mon corps, je fais abstraction de tout ce que je peux lire sur internet en bien comme en mal. Et par rapport à certains que je connais (surtout pas mal de personnes trans, dont une que je connais a décrit devoir essayer de se surprendre dans le miroir pour se voir telle que les autres la voient, sinon elle n'arrive pas à sortir de chez elle, si elle reste devant le miroir le temps qu'il faut pour se maquiller elle se voit monstrueuse) c'est assez léger chez moi. J'en garde un certain humour par rapport aux choses intéressantes que peuvent faire les corps humains, et un gout prononcé pour les mangas "body horror" de Junji Ito (attention, c'est très, très gore), et sinon à une époque ça me faisait des rêves plutôt intéressants, mais pas depuis longtemps. Il y a des fils sur lesquels j'évite de tirer, et comme d'autres ici je me réserve le droit de décrire la situation avec mes propres mots et de décider de mon propre rapport à la féminité ou à la masculinité, pour que ça devienne quelque chose de positif.

Pour la xénophobie, j'en garde une méfiance envers toute notion d'identité nationale et d'identité tout court. Pour les enfants, c'était un milieu rural qui vote plutôt à droite voire extrême-droite, et puis ils avaient 12 ans, quoi. Mais c'est difficile de comprendre les réactions des enfants parfois, je me souviens d'une copine de lycée, sa classe de seconde l'avait totalement rejetée en bloc, sans trop savoir pourquoi. Par exemple si la seule place était à côté d'elle, les gens sortaient de la salle chercher une autre chaise pour pas avoir à s'asseoir là. Et c'était inexplicable en plus, c'était une fille sympathique sans rien de remarquable dans son apparence physique ni son comportement. Ces comportements sont vraiment irrationnels, à la fois ça aide de savoir qu'ils n'ont aucun fondement, mais en même temps c'est un peu désemparant.

Le mouvement c'est quelque chose qui me tracasse depuis longtemps, parce que c'est ce qui manque quand on est devant le miroir en mode "à quoi je ressemble aujourd'hui?", et c'est ce qui manque dans quasi toutes les discussions sur l'image des femmes: on parle de grosse ou mince ou maigre, même par rapport au sport on part du principe qu'on cherche à se sculpter comme du marbre et pas à faire des choses mieux pour plus profiter de la vie. Au-delà de ça, même (et peut-être surtout) dans le mouvement féministe, on a beaucoup de mal à sortir de l'idée que le corps est une sorte de propriété privée, un bien immobilier. Évidemment, parce qu'on a dû lutter des années pour en réattribuer le titre de propriété aux femmes, donc on a des slogans en "mon corps m'appartient!", ce qui est certes mieux que s'il appartient à quelqu'un d'autre . Mais on n'arrive pas à en sortir, même si ça pose et renforce le principe qu'on existe en-dehors de son corps, qu'on le pré-existe, et qu'on y habite juste, on peut l'arranger et le décorer à notre guise, et pourquoi pas l'exploiter ou le vendre ou le louer, ou le prêter, ou que c'est vertueux d'en faire abstraction, ou qu'on peut "Kon-Marifier" son intérieur. Après, ce n'est pas étonnant qu'on ait des problèmes de dissociation, ou qu'on ait du mal à le considérer comme réellement matériel, ou au contraire qu'on soit dégouté de sa matérialité.
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HeLNIl y a 5 ans
Catherine, tes réflexions sont vraiment extrêmement intéressantes, et le rapport du corps au mouvement dont tu parles me rappelle une prof de danse qui m'expliquait le rôle thérapeutique de cette discipline particulièrement au regard de l'estime de soi.
Je trouve d'une grande intelligence (au sens noble) ce que tu écris, vraiment.
Je t'embrasse tendrement et te souhaite le meilleur.
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JNPIl y a 5 ans
Bonjour Lise,
ton texte est d'une violence. Ces mots...
Je me suis demandé combien de personnes j'avais pu blesser sans le vouloir.
Puis j'ai commencé ma liste de cailloux.
Dans mon cas, il y a les regards, tout aussi blessant que des mots, et des attitudes, bref du lest qui empêche d'avancer...
Un jour on arrivera a accepter les autres sans les juger et à s'accepter sans se méprendre, un jour

Merci pour ce texte
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Merci à toi :)
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mlle chéchéeIl y a 5 ans
J'ai été bouleversée par ton texte... D'une autre façon, plus tard, j'ai souffert de troubles alimentaires... Et ce manque de confiance en moi qui me faisait penser en permanence que je n'étais intéressante que pour mon corps... J'ai longtemps eu l'impression de n'être jamais valorisée pour ce que j'étais, ce que je pensais, ce que je faisais... Et puis, je suis sortie de cette boulimie destructrice pour me retrouver (même si c'est long, très long) et je commence, plus de 10 ans après à en voir le bout, juste le bout du tunnel et d'entrevoir la lumière!
Je te souhaite beaucoup de douceur et de bienveillance, de lumière, et de jolies phrases, celles que tu aimeras te répéter (qu'elles viennent de toi ou d'autres!) parce que... Tu le vaux...
Merci!!
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
C'est tellement long la renaissance après ce genre d'épisodes de vie... Mais oui, il y a bien une lumière au bout du tunnel et je suis vraiment heureuse que tu commences à l'apercevoir. Continue d'avancer sereinement vers elle :)
Prend bien soin de toi
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AméIl y a 5 ans
Merci merci merci. Mettre par écrit ces moments qui paraissent anodins de l'extérieur mais remuent tellement de l'intérieur est si compliqué. Te lire m'a donné le courage de le faire, de prendre conscience que ces situations existent vraiment et qu'il est possible, grâce aux autres, de les remettre à leur juste place: des souvenirs qui m'ont construite mais qui font bel et bien partie du passé. Cet article m'a tellement émue. C'est magnifique et tellement émouvant ce que tu as écrit.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Merci Amé :)
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Corine Il y a 5 ans
Merci pour ta confiance envers nous et bravo pour avoir oser affronter tes démons ... je suis beaucoup plus âgée et pourtant je crois que je n'en aurai jamais la force malgré, ou à cause de la façade laborieusement élaborée au fil du temps ... mais tellement lézardée ... décidément on est loin de Celine ici !
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Il n'est jamais trop tard pour reprendre contact avec soi-même. C'est entre toi et toi :)
Je t'embrasse fort
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FannyIl y a 5 ans
Merci pour ton texte, tellement clair et plein de recul... Ta photo m’a touchée en plein cœur et m’a ramenée à la période de mon adolescence durant laquelle j’avais été hospitalisée après une tentative de suicide au service pédiatrie du CHU de ma ville et qui comptait plusieurs très jeunes filles anorexiques qui se nourrissaient presque uniquement par intraveineuse. Ma psychiatre à cet hôpital qui m’a suivi quelques temps après ma sortie était convaincue de mon anorexie car j’etais très maigre mais même si je me nourrissais de manière très erratique (et sûrement pas assez) je ne me suis jamais considérée comme anorexique car je n’etais pas « obsédée » par la nourriture et l’apparence de mon corps. Cela dit, j’avais des comportements auto-destructeurs très marqués tel qu’une consommation d’alcool très excessive, une sexualité dangereuse et des pulsions suicidaires. J'imagine que je devrais ajouter à la liste des pratiques de scarification, mais je vois plutôt cela comme une façon de gérer ses émotions qui m’a personnellement beaucoup aidée et qui n’est pas dangereuse en soi (même si choquante pour les autres). Tout ça pour dire que l’auto-destruction que l’ont peut voir dans ta photo m’a touché en plein cœur et j’ai du reprendre reprendre mon souffle quelques minutes avant de continuer la lecture de ton article.
Concernant les phrases assassines, j’en ai beaucoup reçues de ma mère (et continue d’en recevoir maintenant à la trentaine passée...). Des compliments mortifères sur « ma belle ligne » ou « mon corps de charlotte Gainsbourg » ado alors que je pesais 35 kilos et était au bord du suicide (encore récemment j’ai perdu une taille de jean après une période épuisante de grippe etc. et j’ai encore eu le droit à un « au moins tu es bien comme ça ») aux critiques des que j’ai un peu de ventre, et d’une manière générale aux commentaires et discussions incessants sur le poids et les vêtements, comme si mon apparence physique était le critère le plus important dans ma vie! J’ai fini par m’en détacher beaucoup et avoir pitié d’elle pour son obsession (elle ne peut pas manger un repas sans s’excuser et dire qu’elle est une « grosse vache ») mais je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir aussi, et ce d’autant plus maintenant que je suis maman et comprends de mieux en mieux l’influence que nous avons sur nos enfants.
Aaah ce sujet, quelle boîte de Pandore! Je te laisse et te souhaite un bon dimanche plein de douceur et de bienveillance.
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Oh Fanny... Merci pour ton témoignage si fort. C'est merveilleux qu'en dépit d'avoir eu une mère si dure et destructrice, tu sois parvenue à avoir envie d'être maman à ton tour.
J'ai l'impression que si l'on ne peut changer nos parents, on peut au moins être le parent que l'on aurait aimé avoir et réparer ainsi un peu les choses. Je t'envoie beaucoup de courage pour continuer à avancer sans le soutien maternel.
Prends bien soin de toi
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FannyIl y a 5 ans
Merci pour ton mot doux et encourageant. Oui c'est une chance incroyable de pouvoir réparer notre histoire en tant que parent. Lorsque j’ai accouché j’ai tellement hurlé (j’avais choisi un accouchement naturel et il a été assez long) mais je crois que j’avais besoin de ce temps et de pouvoir vivre et crier cette douleur au maximum pour sortir toute cette violence passée et pouvoir renaître moi-aussi avec mon bébé. Je pense que dans mon cas c’est grâce à cet accouchement cathartique (très différent de ma propre naissance en césarienne) que j’ai pu enfin me libérer de ce poids, de ma mère, et profiter pleinement de ma maternité par la suite. J’arrête la ma longue confession... je n’ai pas l’habitude de me livrer autant sur ton blog mais aujourd’hui j’etais tellement touchée, j’ai eu envie de partager alors merci de nous offrir cet espace pour le faire.
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GranpiIl y a 5 ans
Merci pour ce poignant partage Fanny.
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HeLNIl y a 5 ans
Fanny, ce que tu écris me bouleverse et, de nouveau, me fait réfléchir à cet héritage "comportemental" reçu et celui à transmettre... rien n'est simple dans la vie, mais la toxicité des parents est certainement un des plus grands handicaps avec lequel partir dans la vie...
Je suis touchée en plein coeur par ce que tu décris.
Et la description de ton accouchement me rappelle ce si bel album de Vincent Cuvellier "La première fois que je suis née" (http://www.gallimard-jeunesse.fr/Catalogue/GALLIMA...) que j'ai offert un milliard de fois (au moins !) comme cadeau de naissance (surtout lorsque l'enfant est une fille). Ce livre est une petite pépite à partager SANS modération.
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EllaIl y a 5 ans
Les larmes se sont mises à couler toutes seules sur mes joues au fur et à mesure de ma lecture..
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Mathilde Il y a 5 ans
Je suis très émue et marquée par ton article. Quel chemin parcouru, bravo. On ressent toute ta force et ton détachement à travers ces lignes. Tu peux être fière de toi.
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