Chronique #147 : Incertitudes
Les doigts figés sur le clavier, je ne sais quoi écrire. Hier, l'article prévu sur les semelles carrées Bottega Veneta m'a semblé si futile que je ne l'ai pas publié. Qui a envie de lire mes remarques acides sur le design d'une sandale aux allures de bec de canard à l'heure où nous entamons une période ourlée d'incertitudes ?
Entre Alice Cheron insufflant une certaine "dolce vita italienne" à la notion de quarantaine (voir ici), Lili Barbery-Coulon proposant des méditations groupées en direct sur internet (voir ici) et Lisa Gachet livrant un Do It Yourself de masque (voir ici), j'observe avec une admiration teintée d'incrédulité celles qui parviennent à continuer de communiquer avec leur communauté. De mon côté, alors que le Portugal ne m'a jamais semblé aussi lointain, que nous rendons notre appartement dans 10 jours, que Charles ne va plus à l'école, que les frontières se ferment et que le monde rentre dans sa coquille, je sens mon équilibre vaciller. J'ai du mal à comprendre ce qui se passe réellement. Confinement total ou confinement à la carte ? Panique légitime ou non légitime ? Riz ou papier toilette ? Chloroquine ou pas Chloroquine ? J'ai tellement de questions sans réponses...
En ce qui concerne Tendances de Mode, je n'ai pas envie de vous feuilletonner un quotidien de semi-confinement. Je pense en effet que la construction d'un immeuble en carton pour personnages Playmobil n'est pas la chose la plus excitante qui soit ; j'imagine par ailleurs que vous connaissez tous la recette du gâteau au yaourt… Je n'ai pas non plus envie d'écrire sur les sentiments/angoisses/évidences qui me traversent l'esprit en ce moment, tant ils oscillent entre le lieu commun, l'irrationalité et l'intime.
Après avoir retourné le problème maintes fois dans ma tête et en avoir longuement discuté avec Julien et Charles (désormais de toutes nos discussions, notre fils a un avis sur tout : vive l'école buissonnière imposée !), la seule chose qui me semble avoir du sens est de continuer à vous livrer régulièrement des shoots de frivolité. Je me dis en effet qu'entre la correction d'une dictée de niveau CE2, votre 10e tasse d'infusion d'hibiscus et votre séance de télétravail qui n'avance pas, une parenthèse traitant de l'engouement actuel pour des sandales joyeusement grotesques pourrait peut-être vous aérer les neurones... Qu'en pensez-vous ?
Par Lise Huret, le 17 mars 2020
Suivez-nous sur , et