Golden Globes 2023 : observations stylistiques
La dernière cérémonie des Golden Globes fut une fois de plus l'occasion de voir le gotha de l'industrie du cinéma sur son 31. Passage au crible des toilettes arborées lors de cet événement hautement prisé par les maisons de couture et autres griffes de mode…
On regrette que Daniel Roseberry (Schiaparelli) n'ait pas jugé nécessaire de stabiliser le drapé du corsage de la robe arborée par Rihanna (voir ici). L'asymétrie involontaire générée par cet "oubli" parasite en effet l'allure globale de la chanteuse.Mêlant rayures diagonales, ceinture horizontale, franges verticales et encolure en V, la toilette Chanel Haute Couture de Margot Robbie envoie trop d'informations graphiques pour créer un ensemble réellement harmonieux (voir ici).
Entre pluie glitter, double péplum, esprit fourreau et sequins effet diamants, il eut certainement été judicieux d'éditer un brin la miroitante robe Armani de Michelle Yeoh (voir ici).
Lorsqu'il s'agit de porter du jaune, il est bon de s'intéresser quelques secondes au concept de colorimétrie. Cela aurait en effet évité à la styliste d'Anya Taylor-Joy de choisir pour sa cliente une teinte pastel qui ne flatte pas la carnation porcelaine de l'actrice (voir ici). Un jaune plus soutenu aurait assurément été bien plus flatteur…
Dommage que la carrure légèrement exagérée de la tenue Prada de Letitia Wright accentue - sans la sublimer - l'angularité de son corps (voir ici).
Taille haute, ligne de décolleté très basse et tissu semi-rigide génèrent un effet d'optique qui ne met guère en valeur le buste d'Elizabeth Debicki (Dior).
En demandant un masque strassé assorti à sa robe de soirée, Jessica Chastain nous révèle à quel point l'épidémie du Covid a impacté psychologiquement la population (Oscar de la Renta).
Une robe moins "Shérazade hollywoodienne" aurait assurément mieux servi la fraîcheur de la jeune Jenna Ortega (Gucci).
Aussi glamoureusement froufroutantes et objectivement réussies soient-elles, les toilettes Gucci de Julia Garner et Michelle Williams n'en parviennent pas pour autant à fusionner avec ces dernières. La trop grande différence avec l'ADN des créations d'Alessandro Michele et la personnalité/nature desdites actrices serait-elle en cause ?
La découpe slip tanga du déshabillé goth signé Gucci laisse songeur (Daisy Edgar-Jones).
Toujours aussi désastreux, l'effet "rideau portatif" continue malheureusement de sévir sur les tapis rouges (Lily James en Versace).
Banalement chic, la tenue de Selena Gomez se révèle soporifique (Selena Gomez en Valentino).
Toute ressemblance entre la robe Giambattista Valli de Clare Danes et l'univers des "toilet covers" (voir ici et là) serait forcément fortuite...
La simplicité grandiose de la robe Valentino de Hannah Redmayne aurait gagnée à se voir pimentée au moyen d'un make up un brin plus soutenu, d'un bijou audacieux ou d'une coiffure moins sage.
Choisir la bonne nuance de vert reste un exercice périlleux que beaucoup ont du mal à maîtriser (Hilary Swank).
On est heureux de savoir que le bavoir préformé est devenu une source d'inspiration pour certains designers… (Ayo Edebiri en Rosie Assouline)
Lorsqu'il s'agit de prouver que sa plastique n'a rien à envier aux mannequins 30 ans plus jeunes qu'elle, Heidi Klum n'hésite pas à faire fi de toute subtilité (voir ici).
Trop d'épure, tue l'épure… (Elisabeth Holm)
Rose shocking et reflets auburn font rarement bon ménage… (Britt Lower)
Entre robe de mariée et tenue de gala, il aurait été judicieux de choisir… (Felicitas Rombold)
Par Lise Huret, le 13 janvier 2023
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