Fashion week de Milan - Automne/hiver 2023-2024
Entre influences 18e, sourires chics, montée en puissance des cuissardes, collection non éditée, plaid mania et perte de vitesse de la maroquinerie lilliputienne, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la dernière fashion week milanaise…
Fendi
Kim Jones avoue préférer s'inspirer de la famille Fendi plutôt que de l‘héritage de Karl Lagerfeld : la muse de la collection A/H 2023-2024 n'est ainsi autre que Delfina Delettrez Fendi. Le créateur britannique a voulu rendre hommage "au chic et à la perversité" de la jeune femme en télescopant énergie sensuelle et éléments classiques (voir ici et là).
Parmi les deux nouveaux sacs ayant vu le jour à l'occasion de cette collection, le Multi fragilise - via son volume XL - l'hégémonie des mini sacs particulièrement en vogue ces dernières saisons.
Etro
Les plaids/couvertures déposés en guise de cadeau sur le banc des invités au défilé Etro furent également le point fort de la collection (voir ici et là). Ayant déjà fait ses preuves chez Louis Vuitton et Burberry, ce gifting brillant permet aux griffes de s'offrir une jolie visibilité tout au long de la saison.
Le porté desdits châles s'inspire aussi bien des Massaïs que des femmes du début du 20e siècle (voir ici et là).
Facile à reproduire, ce dress code risque fort de faire école ces prochains mois. Il sera donc bientôt temps de ressortir cette fameuse écharpe/étole que l'on croisait en 2013 sur 30% de la population…
Max Mara
Le show "The Camelocracy" fit sans surprise la part belle au camel (voir ici).
Le pardessus ne se porte apparemment plus posé sur les épaules, mais suspendu à l'une d'entre elles (voir ici).
Les boots guêtres du show pourraient bien être un futur best-seller (voir ici et là).
Insérer du noir au sein d'un ensemble noisette permet de déjouer l'ennui potentiel de ce dernier (voir ici).
À défaut d'être imperméable, la doudoune en tricot confère un supplément d'âme cosy à n'importe quel jean bleu délavé (voir ici).
Prada
Découvrez ici mon analyse en vidéo.
Bottega Veneta
Matthieu Blazy célèbre ici les matins difficiles, ceux où l'on pourrait - si l'on n'y prend pas garde - prendre le métro en chaussettes… Plus largement, il joue avec l'idée que les vêtements homewear peuvent se faire élégants lorsque l'on sait comment les arborer (voir ici, ici et là).
Qu'il soit rasé au plus près pour s'alléger au maximum (voir ici), travaillé en trompe-l'oeil afin d'évoquer d'autres matières (telles que le jean) ou encore découpé en centaines de pastilles, le cuir brille par sa polymorphie.
La jonction entre la queue et le buste des sirènes inspire le haut des jupes de la collection (voir ici).
Le glamour austère des robes du soir réglisse fait mouche (voir ici et là).
En refusant d'éditer sa collection (un choix assumé et revendiqué), Matthieu Blazy livre un vestiaire dense mais inégal où se côtoient manteaux à la coupe plus que parfaite (voir ici et là), empiècements évoquant avec subtilité les corsets d'antan (voir ici), maroquinerie novatrice et silhouettes peu flatteuses (voir ici et là) et idées pas suffisamment affûtées (voir ici et là).
Tout au long de la collection, l'influence des années passées auprès de Raf Simons et de Phoebe Philo se fait sentir en filigrane, jusqu'au dernier passage évoquant clairement le travail de Raf Simons chez Calvin Klein (voir ici).
À noter également
Les mannequins sourient chez Armani et cela fait toute la différence (voir ici).
Chez Stella Jean, les robes et jupes donnent envie d'en finir définitivement avec les looks monochromes (voir ici, ici, ici et là).
Dans une autre vie, on passerait bien toutes nos journées en peignoir Missoni… (voir ici)
Ayant semble-t-il du mal à définir leur propre grammaire stylistique, Lucie et Luke Meier piochèrent chez les uns et chez les autres de quoi constituer la dernière collection Jil Sander. On pu ainsi noter des références plus ou subtiles à Marc Jacobs, Erdem, Simone Rocha ou encore JW Anderson…
Quand le studio Gucci - orphelin depuis le départ d'Alessandro Michele - tente de reproduire le style joyeusement premier degré/azimuté/caricatural de ce dernier, on réalise que faire du Michele n'est pas chose aisée. L'opus A/H 2023-2024 de la griffe italienne brille en effet par son "non-intérêt" (voir ici, ici, ici, ici et là).
Chez Sportmax, on assiste à la présentation du premier né du couple Chewbacca/Mr Barbapapa (voir ici).
N°21 propose de recycler nos pardessus en les portant à l'envers (voir ici).
Le prix 2023 de la joie de vivre revient - sans contestation possible - à Carmen Kass (N°21).
Désormais mariée à un Écossais, Garance Doré ne devrait pas rester indifférente au passage 68 du défilé Antonio Marras (voir ici).
Les mannequins Sunnei testèrent le crowd surfing… (voir ici)
Si cette robe de néo-sirène est appelée à apparaître sur les tapis rouges, on espère que ce sera sans les cuissardes plombant l'ensemble de la silhouette (Philosophy).
Par Lise Huret, le 27 février 2023
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Les robes de soirées Bottega Veneta sont sublimes...tout le reste me laisse indifférente