Au coeur des hautes sphères fashion, les accessoires de mode deviennent rapidement obsolètes, périmés, démodés… Ils n'ont guère le temps d'infuser les premières couches de la société qu'ils sont déjà dépassés et que celles qui se risqueraient à les porter lors d'une présentation presse ou d'un autre micro événement pseudo mondain susciteraient indubitablement rictus pincés et chuchotements grinçants. Le turn-over permanent des must have, modèle phare et autres "it" au sein de l'univers marketing haut de gamme, finit par perdre de son sens lorsque les objets de désir se démodent avant même d'être possédés.
Car à moins d'être la muse d'une maison prestigieuse, une mannequin en lice ou une actrice égérie, peu d'entre nous aurons la chance d'arborer le Legend ou le Lindy en avant-première. Et lorsque ce dernier se retrouvera à la vente après nous avoir fait saliver des mois durant, il sera bien souvent accueilli dans l'indifférence générale, notre esprit étant déjà obnubilé par de nouvelles fashion obsessions…
C'est pourquoi, sans être passéiste ni rétrograde, on peut néanmoins regretter que désormais en matière de mode, le rapport investissement/durée de vie n'excède guère les 60 jours (et encore…).
En effet, lorsque la fashionista contemple les derniers défilés, elle désire adopter immédiatement les tendances qu'elle y a décrypté et bien souvent piétine de rage, ne trouvant pas sur le marché les accessoires correspondants à ses envies… Frustrations, paradoxes et contradictions ne semblent pourtant pas effrayer les responsables des calendriers régentant les saisons du monde de la mode, qui n'ont désormais plus rien à voir avec l'espace-temps de notre quotidien.
Dès lors, lorsqu'à une party « paillette and luxe » organisée par les ténors du glamour (Dolce & Gabbana) plus de trois jeunes et jolies invitées arborent fièrement leur Tribute YSL (qui firent les beaux jours du défilé printemps/été 2007), on ne peut que s'enthousiasmer face à cette transgression ostensible des diktats des tendances…
Et si finalement, c'était suivre aveuglément le rythme infernal imprimé par les gourous du luxe qui était obsolète…
Par Lise Huret, le 06 décembre 2007
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