Entre la référence à l'action painting chez Dolce & Gabbana, le partenariat avec le plasticien Richard Prince pour Louis Vuitton, et désormais le bleu Klein - représentant à lui seul un instant fort de l'art moderne - propulsé en guest star des couleurs 2008, la saison à venir se décrypte à coup de traités d'histoire de l'art…
Plus qu'une citation chromatique, le bleu choisi par les différents stylistes n'est pas utilisé comme une simple couleur. Les créateurs ont opté pour l'IKB et l'ont retranscrit sur leurs vêtements en respectant le concept de son géniteur. En effet, lorsque Yves Klein composa le bleu qui devait lui apporter la consécration, il le conçut avec le désir d'imager l'absolu, d'où l'utilisation en monochromie de sa couleur. L'IKB est l'une des rares couleurs qui se suffisent à elles-mêmes, qui habillent au-delà de l'esthétique. Sa contemplation nous plonge au sein d'une unité et d'une harmonie à la fois énergisante et duveteuse.
Dès lors, la mode, qui vient de s'emparer de cette teinte, ne peut la traiter que comme celui qui, au bout de ses recherches, à trouvé dans le monochrome son expression parfaite. Alber Elbaz, chez Lanvin, a ainsi compris que cet IKB avait - à condition de lui laisser le champ libre - le pouvoir d'hypnotiser et de séduire. Hors de question donc de le surcharger ou de le polluer en lui apposant un compagnon pictural… La coupe minimaliste de cette toilette de cocktail - que l'on aimerait bien dévergonder en l'arborant de jour - s'avère être une cimaise fashionnement transcendante. Elbaz parvient, en s'aidant de l'IKB, à faire rimer féminité avec simplicité au sein de sa petite robe bleue, et redonne à la beauté une notion d'absolu.
Chez Versace, l'acte de foi envers le bleu déposé en 1960 est moins entier que celui de Lanvin. Néanmoins, si Donatella le traite avec ce glamour qui plait tant à la jet set, elle n'en respecte pas moins les codes qui permettent à l'IKB de sublimer le support qu'on lui offre. Monacal pour Lanvin, il s'accessoirise lorsqu'il passe entre les doigts de la madone italienne. La monochromie étant respectée, on ne peut qu'approuver ce semi total look, qui parvient à lier hype attitude et sensibilité esthétique. Faussement bling-bling, l'IKB s'offre une nouvelle jeunesse, emprunte de modernité et facilement transposable au sein du quotidien d'une modeuse.
Avec Paul Smith, la citation est plus légère, mais comme Matthew Williamson, il a choisi de chausser ses mannequins de bleu. Preppy school chez l'un, bohême ethnique et plus light chez l'autre, le bleu Klein leur permet de dynamiser leurs créations, en leur insufflant une luminosité racée, évidente…
Facile à aborder - tant son dress code s'approche de l'épure totale - cet été le Bleu Klein sort des musées et se vit version prêt-à-porter...
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 16 janvier 2008
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Mais mon problème est : Avec quelle couleur de vêtements les associer?
Merci Coco pour tes précieux conseils.
Alye