Au fil des saisons, le duo Proenza Schouler ne cesse de surprendre par son talent et par la diversité éclairée par laquelle ce dernier s'exprime. En effet, la seule constante que l'on peut déceler à travers leurs différents shows est celle de l'excellence.
Sur le catwalk, la silhouette ultra structurée de l'été dernier cède la place à une city girl prisant le flou, le déstructuré et les volumes abandonnant la taille de guêpe. Pour l'hiver 2009, Jack McCollough et Lazaro Hernandez ont décidé de jouer sur les contrastes, et de faire de leur égérie une femme se plaisant à mixer la frivolité des paillettes avec la rigueur masculine d'une coupe à la Savile Row décomplexée. Si les gris anthracite, perle et souris jouxtent encore noir scintillant et blanc virginal, c'est le bleu qui retient l'attention. Un bleu profond, intense et subtil qui, associant à son background navy une légèreté couture, se transpose au cœur d'un vestiaire néo-chic.
Les pantalons gentleman élégamment oversize, à la taille négligemment ceinturée, se déclinent de jour comme de nuit, revêtant lamés et sequins afin d'illuminer les partys new-yorkaises. Sur d'autres ensembles, le daim des escarpins adoucit le clinquant des reflets pailletés. Quant au travail de déconstruction opéré sur les pardessus, il relève du grand art, conférant au masculin/féminin un renouveau désaltérant.
Le duo de Proenza Schouler dessine un vestiaire où luxe rime avec décontraction, et féminité avec oversize maitrisé. On retient la justesse de la coupe des pantalons, la carrure tombante et délicate des draps de laine, ainsi que le bleu maître du jeu...