L'agence de publicité Lowe Stratéus (à qui l'on doit ce visuel complètement décalé) a vu juste en utilisant pour la première fois une célébrité au coeur d'une campagne d'information sur les dangers de la route. Il faut dire que ses publicités savent parfaitement comment marquer les esprits : on se souvient tous des images marquantes d'accidentés qui avaient un temps envahi les encarts publicitaires…
Cette fois-ci, elle opte pour une stratégie tout aussi hors norme - mais moins traumatisante - en transposant Monsieur Chanel à des lieux de la rue Cambon, dans une situation qu'il ne connaîtra sûrement jamais. Cependant, le choix est judicieux, car depuis quelque temps Karl Lagerfeld n'est plus un inconnu pour la ménagère lambda, qui l'aperçoit régulièrement sur les plateaux de télévision, quand elle ne s'essaie pas à son programme minceur…
Ainsi, le public connaissant le personnage, il ne pourra qu'être intrigué de le voir associé à quelque chose d'aussi terre-à-terre que le nouveau gilet de protection routière. De plus, étant donné que tout ce que fait ou touche Lagerfeld est répété, diffusé et commenté en moins de temps qu'il en faut pour l'écrire, Lowe Stratéus ne pouvait rêver mieux pour diffuser le message de son client.
De quelque chose de rébarbatif - à savoir l'obligation dès le 1er octobre d'avoir dans son véhicule un gilet de sécurité en plus du triangle de pré-signalisation - ils sont parvenus à faire un moment fort en terme de communication. La petite phrase aux cotés de Karl résonne ainsi déjà dans nos têtes, d'autant plus qu'on l'imagine très bien pince-sans-rire nous asséner ce slogan (avec ce charmant accent guttural) : "C'est jaune, c'est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut vous sauver la vie". Difficile de marquer davantage les esprits…
En agissant de la sorte, Karl Lagerfeld ne renie rien de son mystère et ne galvaude pas son image. Il tient toujours à distance cette marionnette qu'est son personnage médiatique et la met cette fois au service d'une noble cause. Chapeau bas donc à cet homme plein de ressources, et mission accomplie pour la sécurité routière : on ne parle plus que de cela…
Par Lise Huret, le 19 juin 2008
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